La création de la nouvelle région administrative de Ménaka est une disposition essentielle de l’accord d’Alger sensé ramener la paix dans le septentrion de notre pays. Cette réforme majeure qui commence à peine d’être appliquée est en passe d’être usurpée par des individus au nom de leur puissance du jour et la faiblesse du leadership de la gouvernance du pays. De sorte que la grande majorité des populations est de nos jours sur le pied de guerre, elle est prête à tout pour obtenir réparation, c’est pourquoi une délégation de 11 membres est arrivée dans la capitale pour expliquer la situation aux autorités.
Les 3 représentants des 11 émissaires que nous avons rencontrés ce lundi soir quelque part à Bamako avertissent de la trop grande sensibilité de cette question de découpage. Déjà le 06 Mars dernier, l’écrasante majorité des populations a marché pour fustiger le découpage manipulé par certains cadres du terroir aux affaires à Bamako. Ainsi certains ministres fils du terroir et les députés sont dans le complot pour faire de ce découpage une opportunité pour imposer toutes leurs volontés de domination à tous.
Issouf Ag Ingarganarene, Harouna Ibatane Yatttara, Intibikrene Ag Saloum, les 3 émissaires qui se disent les modérés alertent du danger que court la contrée à vouloir jouer avec le feu, car la détermination des populations est telle qu’elles sont engagées à aller jusqu’au bout pour obtenir justice sur cette question qui pour elle, est tout simplement une question de dignité. Ainsi, les émissaires expliquent comment dès le début, le processus à l’origine est biaisé, le conseil des ministres qui a adopté le découpage en question dans son communiqué avait publié une liste de 18 communes, donc publiquement. Mais, dès le lendemain une 19ème, sortie de nul part est ajoutée à la liste à la surprise générale, mais après vérification l’on constate que la commune parachutée de nulle part est uniquement constituée d’un seul village et pas n’importe quel village mais celui d’un haut responsable du mouvement rebelle de la CMA.
Dans la foulée, les analyses et autres investigations ont permis de comprendre que sur les 82 écoles du cercle, les 4 communes imposées n’en comportent que 8, les 74 autres établissements scolaires sont dans des contrées pour lesquelles l’on ne propose absolument rien, ces établissements seront rattachés avec les espaces concernés à la commune urbaine, souvent avec des distances de plus de 80 km. Ainsi, si les écoles sont le symbole du dynamisme et de la vitalité des populations, l’on comprend que l’essentiel des populations sont menées en bateau par ce découpage arbitraire. En outre, les 4 communes imposées sont pour la plupart constituées par des entités dont la viabilité économique pose problème avec des nombres de populations dérisoires.
Aussi, ils ont noté que les 4 communes imposées occupent 10% du territoire avec un véritable désordre sur le terrain et des juxtapositions et autres limitations faites à la carte et à la tête du client de sorte certaines fractions et villages sont à toutes les distances du chef-lieu de la commune. En fait à travers ce découpage, on a compris que c’était la volonté politique dominante qui était à la manœuvre sans aucune considération pour les réalités techniques, sociologiques et géographiques. Les émissaires qui sont à Bamako ont déjà rencontré la commission décentralisation de l’assemblée nationale, le ministre de l’administration territoriale, celui de la décentralisation, l’opposition politique, la majorité présidentielle… les rencontres continuent et vont s’étendre à toutes les composantes de la société Malienne.
Les émissaires qui se définissent comme des républicains convaincus se disent convaincus de la justesse de leur combat. Ils avertissent de la poursuite de ce combat jusqu’à la victoire finale, en même temps, ils menacent de durcir le mouvement dans les jours à venir avec des actions plus dures. En attendant ils disent ne pas comprendre cette fuite en avant orchestrée par des milieux occultes obscurs qui ne pensent qu’à eux-mêmes sans aucun souci pour la grande majorité des populations. Ils sont aussi convaincus de la manipulation de certains responsables aux affaires à Bamako, sans forcément une implication formelle de l’Etat, alors si l’on n’y pas prend garde, cette aventure peu perdurer. En tout cas, c’est toute la logique de la libre administration des populations qui est en jeu, avec une forte odeur de corruption et de manipulation politique.
Ousmane COULIBALY
Mais pourquoi le gouvernement ne laisse pas les Ménakois s’organiser entre eux avant de prendre des décisions hâtives et stériles? Ce sont les locaux qui connaissent mieux leur région. Il leur revient à eux seuls d’en définir la répartition et les découpages, avant de soumettre au gouvernement les contours qu’ils auraient défini. La paix qui ramène à la guerre n’est pas une vraie paix. Depuis des années, nous faisons du sur place, rien n’avance, ne stagne pas mais, tout recule. Il ne revient pas à l’état seul de faire des découpages bidons qui seront sources de conflits ultérieurs. Vraiment, ce pays est dans la merde. Chaque fois qu’on veut avancer, il y’a des petits rigolos qui viennent au dernier moment pour tout foutre en l’air. Ce sont des saboteurs, et rien d’autre.
Tout ce travail est de nature par complexe à confiner les gens dans le recul .Bajan et son clan d’administrateurs doivent comprendre que le peuple n’a rien à gagner dans ces agissements.Qu’ils restent cantonnés à bamako .
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