Décembre 2015-Février 2016 : Deux mois d’enfer au nord du Mali

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L’heure est grave. Au moins 31 morts et une cinquantaine de blessés, tel est le triste bilan d’une quinzaine d’actes meurtriers perpétrés entre le 9 décembre 2015 et le 12 février 2016 contre les forces armées et de sécurités maliennes, des soldats de la Minusma et des populations civils. Tous ces attentats, attaques, embuscades, mines mortelles sont commis dans les régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) et de Mopti par des terroristes et djihadistes engagés dans une spirale de violences sans précédent. Chronique de deux mois d’enfer au nord du Mali !

Le vendredi 12 février dernier, les ouailles d’Iyad Ag Ghaly ont sévi à Kidal, contre le camp de la Minusma. Au moins cinq Casques bleus ont été tués et une trentaine d’autres blessés. Ce énième acte barbare meurtrier vient nous rappeler que la situation sécuritaire est plus que préoccupante au Mali. Au quotidien, les rebelles et djihadistes laissent des traces de sang dans une localité bien déterminée. Et les terroristes d’Aqmi sèment la mort. De Mopti à Kidal, en passant par Tombouctou et Gao, la violence (sanguinaire) devient le quotidien des forces militaires en présence.

En effet, le mercredi 9 décembre 2015, aux environs de 05 heures du matin, des hommes armés non encore identifiés ont attaqué un poste de contrôle de l’armée malienne situé à l’Est de Goundam dans la région de Tombouctou. Un militaire est blessé dans cette attaque.

Le lundi 14 décembre 2015, un camp de la Minusma à Gao a été la cible de tirs d’obus, qui n’ont fait ni blessé, ni dégâts. C’est le contingent hollandais qui était visé, semble-t-il, par les terroristes.

Le vendredi 25 décembre 2015, Ballaa Ag Cherif est tué dans une embuscade sur la route de Talahandaq, près de Kidal au Nord-Mali. Trois jours plus tard, sa mort est revendiquée par Ançardine. Ballaa Ag Cherif, est le petit frère du secrétaire général du Mnla, Bilal Ag Chérif. Il était le président de l’Union des Jeunes de l’Azawad.

Le 04 janvier 2016, un véhicule en provenance de Goundam pour Bintagoungou a été intercepté par quatre hommes armés. Après avoir dépouillé les victimes de tous leurs biens, les assaillants ouvrent le feu sur le véhicule tuant une personne. Deux autres sont blessées.

Dans la nuit du jeudi 07 janvier 2016, à Tombouctou, une ressortissante suisse, Stockly Béatrice a été enlevée par des hommes armés. Aucune revendication jusque-là.

Dans la nuit du mardi 12 janvier 2016, le neveu du chef d’Etat-major du Mnla, le colonel Mohamed Ag Najim, a été enlevé par des individus sur trois motos. Les ravisseurs sont soupçonnés d’être proche de Iyad Ag Ghali.

Le vendredi 15 janvier 2016, un convoi de l’armée malienne est tombé dans une embuscade à Zinzin, à l’Est de Goundam aux environs de 10h. Des hommes armés ont ouvert le feu sur les militaires qui escortaient des vivres destinés aux réfugiés de Léré. ‪Le bilan est de 3 morts et 2 blessés maliens, et 3 assaillants tués.

Enfin, le mardi 19 janvier 2016, survient l’assassinat des 3 gendarmes de l’Escadron de Sévaré. Ils ont été abattus par des djihadistes dans le Bourgou, plus précisément à Bili, à environ 7 km de Kakagna, non loin de Mopti. Les victimes ont pour noms : Adjudant Siriki I. Traoré (inscrit au tableau pour être Adjudant-chef), Maréchal de logis chef Souleymane Sidibé et Maréchal de logis Tiécoura Dembélé.

Le jeudi 28 janvier 2016, aura été une journée mortifère pour les forces armées maliennes. Ce jour-là, dans la périphérie de la ville de Tombouctou, un militaire malien a été tué par balle lors d’une embuscade. La victime, nous apprend une source, était au volant d’un véhicule qui allait ravitailler les troupes. Le bourreau reste à ce jour irretrouvable.

Le même jour (jeudi 28 janvier), trois militaires ont péri dans l’explosion d’un engin au passage de leur véhicule. C’était aux environs de la ville de Gao, d’où partait une escorte pour Douentza.

Le vendredi 5 février 2016, vers 6 heures 30, des terroristes ont pris pour cible un camp de la Minusma à Tombouctou. L’attaque de ce camp, contrôlé par des éléments de l’armée malienne, a coûté la vie au commandant Karim Niang. Aussi, trois éléments des forces armées maliennes et deux civils ont été blessés.

Le mardi 9 février 2016, survenait la mort de trois autres militaires dont le véhicule avait sauté sur une mine dans la région de Mopti, près de la frontière avec le Burkina Faso.

Moins d’une semaine après, soit le vendredi 12 février 2016, trois soldats ont péri dans une embuscade tendue par des jihadistes entre les localités de Tombouctou et de Goundam. Deux autres militaires ont été blessés dans cette attaque.

Le même vendredi 12 février, le camp de la Minusma a été pris pour cible à Kidal, avec le bilan que vous savez déjà.

I B Dembélé

 

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