La Mauritanie partage avec des pays de l’espace sahélo-saharien, notamment le Mali, le Niger, l’Algérie et le Maroc un problème récurrent qui préoccupe le monde entier. Le phénomène du terrorisme, s’il n’est pas étranger à l’occident, il semble cependant trouver un terreau fertile dans ces pays africains qui sont devenus un espace de trafic de drogue, d’armes et pire de prise d’otages.
Cette terreur qui crée un vrai problème de sécurité à l’intérieur de nos Etats est attribuée au phénomène salafiste. Mais à qui incombe la responsabilité du développement du terrorisme et de l’extrémisme religieux dans le sahel ? Comment s’implante progressivement le phénomène, comment le circonscrire et y mettre fin ? Le pays de Mohamed Ould Abdel Aziz veut s’attaquer au mal dans ses racines. Le gouvernement mauritanien a ouvert « un débat national sur le terrorisme et l’extrémisme » du 24 au 28 Octobre 2010.
Il s’agit d’un débat « sous la supervision de nos illustres Oulémas, nos éminents professeurs et penseurs, dans le but d’une part de clarifier la nature des attaques terroristes répétées contre notre pays depuis cinq ans, et d’autre part, pour que notre société musulmane soucieuse de sa liberté et de sa dignité, soit mieux informée sur les vrais dimensions de ces attaques et les intensions dangereuses de leurs instigateurs », a déclaré le Président Mohamed Ould Abdel Aziz à l’ouverture de ce débat national auquel participent des voisins maliens, des Algériens, des Marocains, des Sénégalais, des Nigériens et des Marocains.
La Mauritanie est restée jusqu’à une date récente un des pays les plus sûrs et stables et où le citoyen et le visiteur résidaient et se déplaçaient en toute quiétude et sécurité, ne s’attendaient pas à une telle confrontation ouverte avec des groupes armés venant de l’extérieur. Mais au cours des cinq dernières années, « ceux qui prétendent défendre l’islam ont perpétré une série d’attaques barbares contre notre pays, provoquant un grand nombre de victimes ».
Les attentats perpétrés ont tué plusieurs officiers, soldats, civils non armés et quelques innocents ressortissants de pays amis. Tout a commencé le 4 juin 2005, date à laquelle la base de Lemgheyti a été la cible d’une attaque odieuse qui a coûté la vie à quinze soldats, le 24 décembre 2007, quatre touristes français paisibles ont été assassinés près de la ville d’Aleg. Le cycle de la violence a continué jusqu’au 25 août dernier, quand un Kamikaze à bord d’un véhicule a attaqué le commandement militaire de la région militaire à Néma.
Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé la détermination de la Mauritanie, plus que jamais et à tout prix à défendre la stabilité et l’intégrité territoriale. « Dans ce cadre, nous avons transféré le cercle des combats aux fiefs des assaillants, hors de nos frontières pour d’une part les empêcher de mener leurs opérations honteuses dans nos zones peuplées, et d’autre part dans le but de poursuivre nos programmes de développement global dans un climat de sécurité et de quiétude », a-t-il poursuivi. « A cette occasion, je tiens à exprimer à mon frère, le Président Amadou Toumani Touré, au peuple et au gouvernement maliens frères, nos sincères remerciements pour leur collaboration et leur parfaite entente », a souligné le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce débat national vise à établir le dialogue et à informer les citoyens sur « les objectifs réels de ses objectifs criminels armés, les moyens d’intimidation et de désinformation qu’elles utilisent pour aboutir à de tels objectifs », selon le chef de l’Etat mauritanien.
Qualifiant la situation de dangereuse, il a invité les jeunes à prendre conscience de la nouvelle menace qui vise leur croyance islamique tolérante, leur sécurité, leurs vies et celles des générations à venir.
Des Erudits ou savants mauritaniens vivant en Arabie Saoudite à l’image de Abahi Ould Baya ont effectué le déplacement à Nouakchott, pour participer à ce débat et éclairer cette assemblée de leur savoir et de leurs expériences.
B. Daou