Mot de la semaine : Accusation

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accord paix

Face au blocage constaté par tous les acteurs nationaux comme internationaux, dans la résolution de la  crise au nord du Mali, l’heure est à présent aux accusations. Toutes les parties qui ont pris part au processus de paix et de réconciliation se rejettent désormais la responsabilité du blocage. Le gouvernement se plaint non seulement des attaques meurtrières dont ses forces armées et de sécurité font l’objet et cela en dépit de la présence massive des forces étrangères. Il désapprouve le rythme avec lequel la mise en œuvre de l’Accord s’effectue. Il accuse les groupes armés de ne pas respecter leurs engagements et surtout les clauses de l’accord en rapport avec le désarmement et le cantonnement des groupes armés dans les différents sites retenus pour la circonstance.

Quant aux groupes armés signataires de l’Accord, ils se disent floués par le gouvernement qui n’a pas respecté son engagement tant dans la mise en place des autorités transitoires que dans le processus du DDR. Ils accusent le gouvernement d’entretenir une situation de ni paix, ni guerre. La CMA et la Plate-forme exigent la mise en place des autorités intérimaires avant tout processus de Désarmement Démobilisation et Réinsertion. Ainsi constatant la non satisfaction de leurs revendications et accusant le gouvernement de jouer au dilatoire, les groupes armés signataires de l’Accord de Paix et de Réconciliation ont d’abord suspendu leur participation aux réunions du Comité de Suivi, avant de se transporter à Alger pour  une revue avec les autorités algériennes.

S’agissant de l’Algérie qui a abrité les pourparlers inter-maliens et qui a été l’un des acteurs du paraphe de l’Accord, avant sa signature à Bamako, se dit également insatisfaite et pointe même un doigt accusateur sur le gouvernement malien qu’elle accuse de trainer les pieds alors qu’il y a urgence. La situation humanitaire est de plus en plus alarmante, les réfugiés  dans les pays voisins se plaignent de leurs conditions de vie précaires et les populations du Mali en général s’appauvrissent à cause de la crise au nord. L’Algérie a fortement interpelé le gouvernement malien pour plus de diligence et de promptitude afin d’aboutir à une paix durable. Ce qui est le souhait également des forces étrangères présentes au Mali et regroupées au sein de la MINUSMA et des forces françaises, Barkhane.

Le patron de la MINUSMA le tchadien Annadif, face à la presse nationale et internationale s’est dit outré de la situation qui prévaut au nord du Mali. Il accuse sans le dire ouvertement toutes les parties : la Minusma d’abord, ensuite le gouvernement et enfin les groupes armés. Il dit même  craindre un blocage dans le processus de mise en œuvre de l’Accord qui a pourtant mobilisé toutes les forces vives du Mali et toute la communauté internationale.

Youssouf Sissoko

Youssouf@journalinfosept.com

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