Au sujet de ses liens supposés avec l’état malien : Le Gatia dénonce un ‘’acharnement’’ sans fondement

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Le Groupe d’autodéfense Touaregs, Imghads et alliés n’en peut plus des accusations qui le font passer pour un mouvement  à la solde du gouvernement. Des allégations qui, du reste, ne reposent sur aucun argument, selon les responsables dudit mouvement.

«Le Gatia, contrairement à ce qui se dit ou est écrit, n’est d’aucune connivence avec l’Etat du Mali et ne bénéficie d’aucun appui de ce dernier. Bien au contraire, il nous a souvent contraints d’abandonner des positions militairement arrachées […]. Nous n’avons aucune collusion avec le Mali, hormis notre commune volonté de vitre ensemble dans un même pays, placé sous une seule autorité. Nous avons même souvent dénoncé le traitement de faveur que l’Etat accorde à nos adversaires de la CMA et le peu d’importance accordée à nos cadres…». Voilà en substance la clarification que les responsables du Gatia ont tenu à faire hier mercredi 28 septembre. C’était au cours d’une conférence de presse que le groupe d’autodéfense a animée à la Maison de la presse de Bamako. Cette sortie médiatique était d’autant plus nécessaire que le Gatia voulait réagir aux reproches et autres «procès d’intention» à lui faits ces derniers temps, mais il entendait surtout lever par la même occasion un coin de voile sur ses motivations profondes et ses réels objectifs. «Si les forces armées maliennes avaient été capables d’assurer la sécurité partout, on n’aurait pas existé. Nous avons tout fait pour ne pas créer ce mouvement. Mais nous en avons été contraints face à l’impuissance des FAMa et des forces internationales d’assurer la sécurité», a précisé Habala Amzata, Secrétaire général du Gatia.  Il est inadmissible, dit-il, qu’on dise que le Gatia a été créé par le gouvernement malien, alors même que ceux qui le disent n’apportent pas les preuves qu’il faut. «Je ne comprends pas pourquoi il y a aujourd’hui un acharnement dans certains médias et à travers la communauté internationale pour tenter d’incriminer le Gatia», interroge M. Amzata qui rappelle par ailleurs que leur mouvement n’a jamais fait mystère de son attachement à la République. Mais, il n’est pour autant pas un colistier des forces armées maliennes comme certains tentent de le faire croire. «Si nous avions l’appui de l’Etat malien, nous aurions pris tout le Nord», dément le Secrétaire général adjoint qui s’est ensuite dit surpris par une récente déclaration de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali, Paul Folmsbee. En effet, a-t-il expliqué, le pays de l’Oncle Sam est supposé être mieux imprégné de la situation pour avoir joué un rôle important lors des négociations, en demandant notamment aux groupes armés d’apporter leurs propositions écrites. «Il doit plutôt nous accompagner pour qu’on règle nos différends, pour surmonter les difficultés et poursuivre l’application de l’Accord», a souhaité le conférencier. Faut-il rappeler au passage qu’il n’y a pas plus tard que le mardi 27 septembre 2016, le diplomate américain avait, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, invité le gouvernement malien à couper tout ‘’lien public et privé’’ avec le Gatia qu’il a qualifié de milice armée qui «ne contribue pas à ramener la paix au Mali».

Le cas Gamou

Gamou appartient-il ou non au Gatia ? En réponse à cette question qui faisait allusion à une récente déclaration attribuée au Général Gamou relative à son appartenance prétendue au Gatia, Habala Amzata a estimé que vouloir incriminer cet officier, cela revenait à s’éloigner de la réalité des choses. El Hadj Gamou, rappelle-t-il, est de la communauté imghade. «Il est au service de la République du Mali qu’il a toujours défendue. Il reste une personnalité et une personne ressource des Imghads», a-t-il souligné, précisant que cela ne fait toutefois pas de lui le ‘’promoteur’’ de leur mouvement.

Régler le conflit Ifoghas-Imghads

Avant lui, Moulaye Mohamed, Secrétaire permanent du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA/Plateforme) avait affirmé que le Gatia n’est nullement un facteur de blocage. Ce mouvement a au contraire montré toute sa bonne volonté pour faire avancer le processus de paix. Selon lui, la seule pierre d’achoppement, c’est Kidal, où on veut empêcher des enfants originaires de cette ville d’y entrer. Car, certains font croire que l’arrivée du Gatia dans cette ville est synonyme de l’entrée des forces armées maliennes. Pour résoudre cette situation qui oppose les communautés Ifoghas et Imghade, il faut, dit-il, que les gens acceptent de partager le pouvoir politique à Kidal. Le Secrétaire général adjoint du Gatia va plus loin, en proposant que tous les responsables des deux communautés se rencontrent à Kidal ou à 2 ou 3 kilomètres de là, sous la conduite sécuritaire de la Minusma et de la Force Barkhane. Le Plateforme aurait déjà fait cette proposition au Haut représentant du chef de l’Etat dans le processus de sortie de crise ainsi qu’aux autres acteurs du processus, si l’on en croit M. Amzata, qui a insisté sur le fait qu’il y a un problème dans la gestion des affaires politiques, sécuritaires et économiques de la ville de Kidal. Ce problème, dit-il, existe depuis les années 1990, mais il n’a jamais existé sous la forme sous laquelle il se présente aujourd’hui.

Il a enfin plaidé en faveur de l’installation des autorités intérimaires là ou il n’y a pas de problème ainsi que le démarrage du Mécanisme opérationnel de coordination. Il a aussi tenu à rappeler que le Gatia a été créé rien que pour défendre les populations des communautés qui le composent, mais surtout pour la préservation de l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali.

Bakary SOGODOGO

 

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7 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Sans oublier les groupes armés (GATIA, CMA, …), les Touaregs, tout comme les Peulhs et les autres composantes ethniques, font partie de la même nation Malienne, elles doivent toutes mettre le Mali en avant.

    Ne nous trompons pas de combat, le seul combat qui vaille c’est le combat démocratique pour un MALI UN ET INDIVISIBLE acceptant la diversité ethnique, refusant l’esclavagisme et permettant la libre administration des régions et communes.

    Nous y sommes.

    A travers l’accord de Bamako, c’est le Mali tout entier, via toutes ses composantes ethniques, qui est plus fort et qui gagne et non une ethnie donnée, qu’elle soit Touareg ou Peulhe ou autre.

    L’accord a opté pour le développement équilibré de toutes les régions du Mali en commençant par celles qui sont en retard, celles du nord du Mali.

    L’Union fait la force. Dans un Mali Un et Indivisible, cultivons la diversité (ethnique, culturelle, …) et l’union à travers la mutualisation de nos forces et de nos ressources issues de la régionalisation où chacun doit occuper sa place, nous serons encore plus forts.

    D’après l’accord de Bamako, cette régionalisation permet aux filles et aux fils d’une même région de gérer, ensemble, leurs régions (et communes) à travers la libre administration des régions (et communes).

    C’est ainsi que, malgré le poids du passé, nos frères et sœurs de Kidal, incluant les Ifoghas et les Imghads, doivent gérer ensemble la région de Kidal. Les accords de Annefis et Niamey, entre parties prenantes, vont dans ce sens.

    Le Mali est pour nous tous/toutes, nous devons, TOUS/TOUTES, chercher des solutions idoines à nos problémes au lieu d’attendre que ça vienne toujours du haut.

    Le problème de Kidal est un des plus saillants mais la réconciliation concerne tout le Mali, car le tissu social, aux niveaux national, régional et local, est affecté et l’impact de la crise (sur le vivre ensemble, …) et les amalgames induits ont affecté tout le Mali.

    Il faut, donc, travailler sur la cohésion sociale, la cohésion nationale, l’unité, cultiver la paix partout au Mali et ré-apprendre ou renforcer le vivre ensemble même si la solidarité et la force des liens ancestraux ont aidé à maintenir certains liens sociaux.

    Appliquons l’accord de Bamako, pour la paix et la réconciliation au Mali, sensibilisons partout sur cet accord et sa mise en œuvre, en particulier à travers la mise en place du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) , du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination via les patrouilles mixtes) et des autorités intérimaires, et faisons-le respecter strictement, franchement et sans complaisance par tous les acteurs, en particulier ceux qui l’ont signé (toutes les parties prenantes, la médiation et les partenaires) et on résoudra le problème de Kidal.

    D’où ma contribution que je conseille de lire ou relire. Elle est intitulée “Accord de Bamako : Comment garantir son respect et l’engagement des parties prenantes ?”

    A propos de cette contribution, j’avais écrit il y a plus d’un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, une lettre ouverte en ligne, adressée au Président, Ibrahim Boubacar Keïta, aux Maliens et aux Partenaires, pour proposer une approche pour répondre à cette question.

    Engageons-nous, honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) et mettons, TOUS/TOUTES, rapidement, en œuvre, cet accord.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

  2. LA VERITE DES USA EST AMER , MAIS UNE MILICE SURTOUT ETHNIQUE ET RACIALE N’EST PAS BON POUR L’AVENIR D’UN PAYS DE VALEUR , SOUVENT LA MILICE PEUT TUE PAR SIMPLE RACISME

  3. VIVE LE GENERAL MALIEN GAMOU!
    VOILA UN GENERAL DU TERRAIN DES COLLINES DES SAVANES DU DESERT, PAS DES SALONS CLIMATISES
    VIVE NOTRE GENERAL GAMOU!!!

  4. Le gouvernement doit demander aux Etats-Unis d’Amérique de rappeler son ambassadeur qui est désormais en mal d’exercer sa mission de renforcement et de resserrement des liens existant entre nos deux Etats . Une relation bâtie depuis
    Sinon il peut prendre conseil auprès d’ Abdoulaye Diop son homologue malien , l’un
    des meilleurs diplomates que le monde ait connu .

  5. Bonjour,
    Merci aux États Unis pour leur engagement au près du Mali mais au risque de créer une incompréhension et une insatisfaction généralisées, il est judicieux :

    – de ne pas faire porter tout le tort au Gouvernement Malien qui n’est qu’une partie prenante à l’accord de paix qui exige un compromis sur tous les sujets entre les parties prenantes et

    – d’adopter une attitude à équidistance entre les parties prenantes, en particulier entre les groupes armés Maliens non terroristes.

    Félicitations pour le soutien des États Unis au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

    En effet, l’Ambassadeur des États Unis au Mali, au nom du Gouvernement des États-Unis, a réaffirmé son plein soutien au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et a appelé toutes les parties à respecter scrupuleusement leurs engagements et les assure de leur détermination à appuyer leurs efforts dans ce sens.

    Contrairement à ce que pense l’Ambassadeur des États Unis au Mali, le fédéralisme, qui est une sorte de division du Mali, ne marchera pas au Mali.

    Ceci à cause, entre autres, des inégalités de ressources entre les parties à fédérer, par exemple entre nord du Mali et le reste du Mali.

    Ces inégalités vont générer un cycle de violences, perturberont et empêcheront à l’ensemble à former (la fédération) de fonctionner.

    Le Mali est Un et Indivisible sans fédération.

    Conformément à l’accord de paix, la régionalisation, dans le cadre de la décentralisation poussée, permettra la libre administration des régions et des communes dans un Mali Un et Indivisible.

    Ainsi, les pouvoirs ne seront pas centralisés.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

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