DDR : Des réseaux mafieux investissent le processus

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« Les portes du DDR ne seront pas fermées aux individus impliqués dans les activités du crime organisé et du terrorisme s’ils renoncent à la violence »
Zahabi Ould Sidi Mohamed, Président de la CNDDR

Principale raison du blocage du désarmement des ex-combattants : la mainmise d’un véritable réseau qui a ses ramifications au sein des groupes armés et un lobby basé à Bamako. Il y a à boire et manger dans cette affaire.

La lenteur dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) est liée à la multiplication des acteurs. A côté du cadre réglementaire du processus de DDR, des véritables réseaux ont investi le secteur et font peser sur sa bonne marche.

Pour comprendre les enjeux autour du DDR, il faut se référer au mode de désignation des membres de la commission désarmement que préside l’ancien chef rebelle et ex-ministre, Zahabi Ould Sidi Mohamed. Dans cette fameuse commission, l’ensemble des signataires se sont fait représenter avec un partage égal des postes.

Cependant, depuis la mise en place de cette commission, les activités de terrain trainent et l’impatience commence à gagner les combattants, les partenaires et l’opinion nationale.

Pour noyer le poisson, un simulacre de désarmement a été organisé à la base de l’air à Sénou où l’on apercevait les responsables de la commission et ceux de la CMA et la Minusma venter la méthode DDR.

Par la suite, la Banque mondiale débloque moins de 10 milliards de F CFA pour la prise en charge des ex combattants. Suffisant pour voir le processus de DDR démarrer au niveau des différents sites de cantonnement.

La loi des réseaux mafieux

Pourtant, sur le terrain, rien ne bouge et la lassitude gagne les rangs des ex-combattants. Pis, de plus en plus, ce sont des éléments venus des autres localités du pays qui regagnent chaque jour le Nord pour se faire enrôler dans les rangs des groupes armés.

Une véritable mafia qui s’organise dans les camps de regroupement. Convaincus qu’il y’a moins d’effectif d’abord pour le Moc et ensuite pour le cantonnement, les groupes armés développent d’autres stratégies louches.

Par exemple, dans un site de regroupement des combattants, un responsable d’une commission importante du DDR fait des affaires. Ce dernier recrute dans tous les villages et hameaux.

Et la dernière trouvaille pour les réseaux mafieux qui opèrent dans le processus de DDR, la construction des deux camps dans la région de Mopti. Le premier sera implanté dans le cercle de Teninkou tandis que le second sera basé dans la zone de Douentza.

Dans cette affaire, un pacte serait conclu entre les groupes armes du nord et ceux du centre. Et même les groupes terroristes ne semblent pas être exclus  dans ces réseaux mafieux bien organisés autour du DDR.

La position commune qui a été dégagée lors d’une rencontre sur la paix à Mopti la semaine dernière en faveur d’un dialogue ouvert avec les terroristes participe de ce deal.

Nos sources indiquent que l’épicentre de cette mafia reste la commission désarmement qui siège à cite du Niger. Des raisons qui font que le processus de DDR traine et joue sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.

A. M. C.

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