Pourquoi tant d’intérêt et d’agitations autour du contrôle du cercle de Gourma Rharous ? La réunion du Comité de suivi de l’accord, 26e du genre n’a pas pu trouver une solution ce qu’il convient d’appeler un nouveau blocage.
Bien que le président du comité de suivi de l’accord (CSA), l’ambassadeur algérien Ahmed Boutache tente de rassurer sur les progrès enregistrés, il y a un véritable malaise qui plombe la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Les divergences entre les acteurs du processus ont pris de proportions telles que les travaux du CSA ont été renvoyés pour permettre d’avoir un consensus sur la gestion du cercle de Gourma Rharous qui est devenue subitement une préoccupation des groupes signataires.
La médiation, dont le rôle se limite à faire des propositions de l’ordre du CSA, n’a pu obtenir des acteurs le traitement consacré à la mise en œuvre de la feuille de route signée le 22 mars 2018 et du rapport établi par l’observateur indépendant.
Pour les signataires de l’accord, il faut impérativement départager les postes de responsabilité au niveau des cercles de la période transitoire prévue par l’accord.
Avant même la 26e session du CSA, la CMA, dans un communiqué, avait rejeté les propositions faites autour de la gestion du cercle de Gourma Rharouss. Pourtant, la même question a été traitée à la suite de négociations houleuses entre les signataires.
C’est pourquoi, la persistance de cette question irrite certains observateurs du processus de paix. Quels intérêts particuliers les groupes peuvent avoir pour bloquer l’ensemble du processus ?
Sur une possibilité de résoudre cette question, Ahmed Boutache préfère s’en plaindre et assister à ce que les acteurs eux-mêmes puissent arriver à un arrangement global des postes de responsabilité au niveau du cercle de Rharouss. Pourtant, certains arrangements sont déjà convenus sur la répartition des postes au niveau du cercle de Rharous.
Ce que le diplomate algérien ne dit pas et qui est pourtant connu de tous, ce qu’à Gourma Rharous consiste un enjeu stratégique de nos jours. Il y a quelques semaines le HCUA a fait venir des camps de réfugiés un nombre important de notables dans le Gourma et dit travailler à assurer en même temps la sécurité des populations.
Pendant ce temps, on assiste à un mouvement massif des terroristes qui se réclament de l’Etat islamique dans le Grand Sahara. Pour traquer les terroristes, Barkhane et l’armée ont lancé l’opération “Bani Fonda” dans le Gourma. Pour éviter toute confusion, les groupes loyalistes (Gatia, MSA) n’ont pas été associés à l’opération qui allie actions civilo-militaires.
De réels motifs qui expliquent le blocage dans le traitement de la question du Gourma au CSA.
A. M. C.