La crise sécuritaire qui secoue notre pays depuis plus d’un an a démontré de façon incontestable que ni le Mali, ni aucun pays de la sous-région ouest africaine, encore moins la Cédéao en tant qu’Institution, n’était réellement préparé à faire face à une situation pareille.
Du déclenchement des hostilités en janvier 2012 à l’intervention de l’armée française le 11 janvier 2013, la rapidité avec laquelle les groupes rebelles ont mis en échec l’armée malienne et les difficultés qui ont jalonné la constitution et le déploiement de la force africaine de soutien au Mali (Misma), renforcent aujourd’hui les arguments de ceux qui estiment que l’Afrique doit repenser ses moyens et ses stratégies de défense et de sécurisation de son espace.
Le Chef d’Etat-major général des armées, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, l’a lui-même reconnu dans une interview sur les antennes de rfi en ces termes « par rapport à la prise de Konna après 48 heures de combats acharnés, nos forces ont été amenées à se replier sur Sévaré en abandonnant cette position avancée qui faisait jusque-là office de ligne de démarcation entre les troupes gouvernementales et les islamistes occupant le nord du pays. A ce sujet, il faut reconnaitre que nous avons été surpris par la puissance de feu et les capacités opérationnelles de l’ennemi ».
Des propos similaires avaient déjà été tenus par les ministres français de la Défense, Jean Yves Le Drian et des Affaires Etrangères, Laurent Fabius.
C’est dire qu’au-delà des autorités maliennes, le monde entier a été surpris par les moyens détenus jusqu’ici par les groupes terroristes présents dans le nord du Mali et qui ont surement mis à profit tout le temps que la communauté internationale a consacré à la recherche d’une hypothétique issue négociée à la crise. Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et ses supplétifs de MNLA, Mujao et autre Ançar Eddine, ont ainsi largement profité des tergiversations et tâtonnements diplomatiques pour se renforcer outrageusement. Connaissant parfaitement les capacités limitées des armées conventionnelles africaines, ils se sont dotés d’équipements et de moyens les plus sophistiqués pour mener à bien leur guerre contre le monde civilisé. Qui sait si jamais, ils étaient parvenus à conquérir Sévaré, ils n’allaient pas acquérir d’autres moyens plus conséquents, notamment des moyens aériens ? La question fondamentale qui revient alors de façon systématique à l’esprit est de savoir que se serait-il alors passé ? Surement que le monde serait aujourd’hui face à une situation pire qu’en Afghanistan. Une situation inédite dans laquelle toute une sous-région, de plusieurs millions de Km2, serait devenue une zone de non droits et un sanctuaire pour des terroristes, des narcotrafiquants et autres acteurs du crime organisé.
C’est pour toutes ces raisons que le monde entier, (à quelques exceptions près, comprenant des pays quasi-marginaux sur la scène sous régionale et la voix de rares personnalités religieuses qui confondent visée terroriste et islam), a unanimement salué « le courage et la promptitude de l’intervention française dont le but est de contrecarrer la menace d’extension de la crise à d’autres pays.
Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) qui se tient actuellement à Addis-Abeba (Ethiopie) ayant la situation au Mali à son ordre du jour, confortera surement cette position largement partagée de par le monde, puisque le Conseil des ministres des Affaires étrangères, qui en a préparé les travaux, a permis de dégager un large consensus à ce sujet.
Dans la foulée, l’UA a enregistré la disponibilité d’autres pays à contribuer en hommes et ou en logistiques aux contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), notamment le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie, entre autres.
Par ailleurs, initialement prévue pour environ 3300 hommes, la force internationale comprendra finalement presque le double. En effet, selon l’ambassadeur de la Côte d’ivoire aux Nations Unies, S.E Youssouf Bamba, la Misma pourrait compter quelques 6 600 hommes déployés sur le théâtre des opérations dans le nord du Mali.
S’inspirant certainement du cas malien et bien d’autres conflits sur le continent, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a rappelé aux participants du Sommet d’Addis-Abeba, la nécessité et l’urgence d’activer la Force d’interposition africaine, afin de “permettre au continent de faire face efficacement à ses obligations de solidarité partout où cela s’avérerait nécessaire” tout en se félicitant de l’apport précieux de la communauté internationale particulièrement celle de la France au nord du Mali.
Aussi, dans son adresse à la Nation à l’occasion du 52 e anniversaire de l’armée malienne, le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, a réaffirmé l’engagement et la détermination de l’Etat à tout mettre en œuvre afin de “doter notre pays d’une armée performante, républicaine et moderne à travers l’adoption de nombreux textes législatifs et réglementaires, notamment la loi portant création du Comité militaire de suivi des reformes des forces de défense et de sécurité”. Par ailleurs, en 2013, a-t-il poursuivi, “le Gouvernement envisage l’adoption d’une loi relative à l’orientation et à la programmation militaire, prenant en compte les besoins de formation, d’organisation et d’équipement de l’armée en vue de la rendre apte à accomplir ses missions régaliennes avec efficacité”.
Cette prise de conscience chez les plus hautes autorités du continent quant à la nécessité absolue de doter les Etats d’armées républicaines fortes et d’une force d’interposition opérationnelle, est la conséquence directe des événements en cours au Sahel et dans la région des Grands lacs, notamment au Mali et en République démocratique du Congo.
Comme a dit le poète “il n’est jamais trop tard pour bien !”.
Aussi, “qui veut aller loin prépare bien sa monture !”.
Au sortir de cette crise, le Mali doit être en mesure d’assurer la sécurité sur l’ensemble de son territoire ainsi que la défense de son intégrité territoriale. Sinon, il n’aura plus aucune excuse encore moins de circonstances atténuantes !
Bréhima Sidibé
Monsieur, en vous lisant, je relève une contradiction entre votre introduction et la conclusion.En introduction, il est demontré qu’aucun de nos pays ne peut affronter ces organisations tout seul et cela a été clairement dit par Boutros Gali depuis les années 96.Les états ont moins de moyens ques ces organisations terroristes.
Il est donc impossible de demander à nos pays dans lesquels on a à peine un dolard par jour par personne de faire face à ces groupres.
Nos pays ont deux choix:
1- Laisser les grands projets de developpement et mettre des milliards dans les armes
2- Mettre en place des structures militaires au niveau sous regional et regional pour lutter contre ces groupes et continuer les projets de developpement des pays.
Si nous instaurons des vrais systèmes démocratiques dans nos pays, certains mouvements ne verront plus le jour en Afrique.
On n’a plus bésoin de faire 20 ans au pouvoir ou bien remplacé le pére par son fils à la tete de l’état.
C’est pas les hommes en cause mais plus-tôt le système il est inacceptable que le président seul dirige l’armée. maintenant il faut crée un haut conseil de la défense composé des différentes personnalité de l’etat le président les membres de l’assemblée la société civile et les militaires. la création des unité spéciale dans l’armée le renforcement des camps militaires sur l’ensemble du territoire sur au Nord le recrutement massif des jeunes sur une base l’égale
APPRENEZ LES LEçons du passe !et faire en sorte que ce qui s’est passé ne se reproduise jamais !
Ni ko ma kê ko tî don!
Contrairement à ce que bcp de gens pensaient, l’armée malienne sortira la tête haute de cette épreuve. Elle va acquérir une expérience certaine auprès de son homologue de la France tout au long de ce(tte guerre. Quitte à elle de savoir capitaliser tous ces acquis pour le future.
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