Crise socio-politico-sécuritaire à Sévaré : La mort des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme

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Considérés comme les secteurs les plus productifs dans l’économie de la région de Mopti, les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme sont en chute libre. Les touristes ne viennent plus, les hôtels ferment les uns après les autres, laissant les guides en chômage et les artisans sans travail. Causes principales : la crise au nord et la situation politique actuelle de notre pays. 

La ville de Sévaré vit actuellement au ralenti. Cela est beaucoup plus perceptible surtout dans les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme. Les hôtels sont en manque de clients. Les Européens, Américains et autres touristes ne viennent plus. Ceux qui y vivaient ont plié bagages. Et nombreux sont les établissements qui ont déjà mis la clé sous le paillasson. C’est le cas du Bozo, du Débo et de bien d’autres. Par contre, quelques uns résistent encore à la crise. Parmi ceux-ci, nous avons l’hôtel Flandre, Le Motel etc.

Ousmane Dicko est employé à l’hôtel Flandre. « Actuellement, nous souffrons beaucoup. Il n’ya plus de touristes, les diplomates ne viennent plus. L’hôtel vit au ralenti et moi je viens passer la journée à ne rien faire.», nous confie-t-il assis à l’accueil, le regard triste et sur lequel on lit la déception voire une certaine angoisse.

Pour lui, c’est le coup d’Etat qui a affaissé l’économie locale. « Même avec la crise au nord, avant le coup d’Etat du 22 mars, on avait des clients et la situation était bonne. Mais avec le putsch, les quelques diplomates qu’on hébergeait ont disparu. Je suis sûr que si ça continue ainsi, on va fermer. Ici, dans l’Hôtel Flandre, nous n’avons que des agents de la Croix Rouge. S’ils partent, qu’allons- nous faire ?”

Au Motel de Sévaré, qui héberge des ministres en mission et quelques personnalités de passage, l’atmosphère n’est pas plus gaie.

Insupportable situation !

Quant aux guides touristiques, ils sont presque tous en chômage actuellement. Amadou Guindo, Seydou Guindo, Baba Guindo, Mohamed Touré, Sékou Niane… sont au bord du désespoir. Pour eux, les blancs ne viennent plus. Ils ne sont plus en mesure de vendre la culture car, il n’ya plus d’acheteurs. Parmi eux, certains ont même du mal à nourrir leurs familles. Ils ne savaient faire d’autre chose que guider les touristes. Quel malheur !

Le sort des artisans, antiquaires et autres n’est plus enviable. Pour Amadaga Guindo, antiquaire, la situation est tout simplement insupportable. « Je suis spécialiste dans la fabrication des statuettes. Les blancs payent très cher, parfois jusqu’à 500 milles francs, souvent même plus. Aujourd’hui, j’ai du mal à écouler ma marchandise. Je veux que les autorités prennent conscience et fassent ordonner à nos militaires de faire la guerre pour libérer le nord. Si non, nous ne pouvons plus supporter cette situation.”, a-t-il déclaré.

Les compagnies de voyage comme “Planet Equitable” et les grandes boutiques de vente d’objets d’arts souffrent énormément du marasme. Rien ne fonctionne. Sévaré a de la peine à respirer par ses deux poumons, l’hôtellerie et le tourisme, véritables moteurs de développement de la ville, voire de la région de Mopti. L’agonie avant une mort certaine si rien n’est fait?

Par Alfousseini Togo*envoyé spécial  à Sevaré

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2 COMMENTAIRES

  1. il faudrait remetre le pouvoir a ATT SINOM LE TOURISME EST FOU/TU AVEC CES BUID/ASE
    CES BERET VETRT LA SONT INUTILE IL FAUT METRE DES BERET ROUGE MAIS VOUS ALER VOIR AVEC UNE SEULE DETONATION DE MASARDINE CES BERET VERT VONT SE RETROUVER A LA FRONTIERE DU BURKINA EN FUITE

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