Crise malienne : Un test pour relancer l’Europe de la défense

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Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la France, de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Espagne et de l’Italie se sont retrouvés jeudi 15 novembre, dans la matinée à Paris pour relancer l’Europe de la défense. Au menu des discussions figurent en bonne place la question du Sahel et le soutien à une intervention militaire pour reconquérir le Nord du Mali.

 Cette réunion intervient à un moment où se dessinent les contours d’une opération militaire au Mali. Dimanche dernier, les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont validé un concept d’opération prévoyant, pour l’instant, le déploiement pour un an de 3300 soldats au Mali. Le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo seront les principaux contributeurs de troupes. Le Ghana et le Burkina Faso devraient eux avoir une contribution moins importante. Le Tchad s’est lui aussi engagé à participer à cette opération militaire.

Devant les Nations unies

Ce plan, qui sera encore affiné, a été approuvé par l’Union africaine et doit maintenant être transmis au Conseil de sécurité des Nations unies qui pourrait adopter dans les semaines à venir une résolution donnant une légitimité à cette opération militaire internationale. Avant cela, lundi prochain, les vingt-sept ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent se retrouver à Bruxelles pour détailler la planification de la mission d’entraînement des forces africaines. On parle de 200 à 400 formateurs qui pourraient commencer leur travail début 2013.

“L’armée malienne est assez bien formée mais elle est sous-équipée. La communauté internationale devra donc lui apporter l’équipement nécessaire pour faire face aux groupes présents dans le nord du Mali”, explique Amandine Gnanguénon, chargée d’études sur l’Afrique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire.

Selon d’autres sources, militaires comme diplomatiques, il faudra également lui apporter en urgence une formation sur le respect des droits de l’Homme après les crimes commis sur des Touaregs ou des ressortissants du Nord, et reconstituer une chaîne de commandement pour que les soldats acceptent de se soumettre aux décisions des politiques ou bien encore qu’un sergent ne vienne plus donner des ordres à un colonel.

Européaniser le soutien

“Pour les armées africaines qui doivent appuyer les soldats maliens, les pays contributeurs de troupes ont des moyens qui leur permettent de se déployer rapidement même si le lien entre les militaires et les autorités politiques sont toujours fragiles. En revanche, sur l’équipement, elles sont suffisamment bien dotées pour contribuer à cette force”, précise Amandine Gnanguénon.

La France est aujourd’hui le pays le plus actif pour soutenir cette intervention mais elle ne veut pas partir seule. L’idée est donc “d’européaniser” au maximum le soutien à une action militaire visant les groupes terroristes présents au nord du Mali. L’Allemagne dont le chef de la diplomatie a publié il y a quelques jours une tribune commune avec Laurent Fabius dans Le Figaro semble sur la même longueur d’onde que Paris. Les Etats-Unis sont aussi mobilisés et pourraient apporter, comme les Européens, une aide logistique et déployer des drones dans la région.

Pour aider leurs pairs africains, les Occidentaux, qui ne veulent surtout pas apparaître en première ligne, devraient également fournir des moyens de renseignement, on pense ici aux forces spéciales françaises qui sont déjà présentes au Sahel, de communications et de moyens de transports. La communauté internationale est également amenée à financer cette opération. A Paris, on estime que la facture devrait se situer entre 200 et 300 millions de dollars par an.

 

Pas avant le printemps 2013

Cela dit, le déclenchement de cette opération militaire ne semble pas encore imminent. “Pas avant six mois, soit aux environs d’avril-mai 2013”, assurent plusieurs acteurs africains et français du dossier. En attendant d’être en mesure de déclencher une guerre, la communauté internationale privilégie donc le dialogue.

Le MNLA est prié d’abandonner définitivement ses revendications d’indépendance de l’Azawad alors qu’Ançar Eddine est fermement invitée à renoncer à l’imposition de la charia au Mali et à couper les ponts avec ses alliés jihadistes. La communauté internationale semble donc avoir pour objectif de séparer les groupes armés, les Touaregs d’un côté, Aqmi et le Mujao de l’autre. Cela afin de concentrer, si possible, une action militaire uniquement sur les terroristes avec lesquels le dialogue est totalement exclu.

Ben Dao avec Rfi

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1 commentaire

  1. Le MNLA, condition de négociation, abandon complet du mot azawad, qu’est ce que vous voulez alors. C’est sur ce concept que le gouvernement de transition du Mali est entrain de cogiter.
    Je lance un appel à tous les maliens qu’il est impérif pour nous encore une fois de mettre toutes nos différences de coté et s’accorder sur la nécessite de redonner au peuple malien sa dignité écorchée par la prise d’une partie du territoire national par des bandits armés.
    Mêmes ces bandits ont la “sagesse” de s’accorder sur l’essentiel pour eux; et par la fin même leurs “apparentes differences” s’estompent devant la necessité de cohabiter pour survivre. Pourquoi nos dirigeants n’arrivent pas à parler au pluriel commun et abandonner le singulier individualiste, égoiste et suicidaire dans lequel ils se terrent depuis plus de 8 mois.Ainsi, il faudrait redonner confiance en nos soldats et les renvoyer en mission. Si le Mali doit continuer à exister et avoir un mot à dire en Afrique et dans le monde; il est vital que ce soit nos soldats qui reprennent le front et contraindre ces envahisseurs à se retirer des zones occupées. Nous avons des hommes capables de relever le défis. Mais pour ce faire, Certes ils ont besoin du materiel mais surtout d’un peuple unis derrièrre eux. Ils n’ont besoin ni de fdr, ni copam, ni MP22, ni les associations furtives, ni de putchiste, ni de democrate ou de constitutionnaliste.

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