Crise malienne : Temedt accuse et propose

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Au cours d’une conférence de presse animée le 22 mars 2013, à la Maison de la Presse, Ibrahim Ag Idbaltanat, Président de TEMEDT, a levé le voile sur la contribution de son association pour la paix et la stabilité au Mali.

Dans une déclaration intitulée « notre vision pour un retour définitif de la paix et de la stabilité au nord du pays », Temedt, à travers son Président, a d’abord constaté que « l’indépendance du Mali a été suivie par une crise identitaire touareg dans le nord du pays en 1963 ». Et depuis lors, «  les régions du nord Mali sont soumises à  des rebellions récurrentes ». Selon lui, la situation économique précaire du nord du pays et sa sous administration ont engendré toutes sortes de pratiques malsaines et inavouées, à même de saper les fondements de la République. Ce sont : trafics de personnes, d’armes, de drogues, vols et banditisme, etc. «  De nos jours, dans cette partie du territoire devenue une préoccupation pour tous les régimes qui se sont succédé, l’usage des armes est devenu un mode d’expression et de revendication pour une partie des acteurs locaux, malgré la mise en place du mode décentralisé de gestion de proximité », a-t-il rappelé. Avant de faire le constat amer qu’aujourd’hui, les méthodes de gestions de ces crises utilisées jusqu’ici ont montré leurs limites. Pire, il s’est même interrogé de savoir si ces méthodes n’ont pas ouvert la voie a toutes les dérives : l’incivisme, l’effritement des valeurs sociétales, la course effrénée pour le gain facile. «  Le Nord, comme le Sud du Mali,  est tributaire de la mal gouvernance et de ‘’l’à peu près’’ dans la gestion des affaires de l’Etat. Cette défaillance est accentuée par une absence d’évaluation crédible ou significative de nos projets de société », a-t-il déclaré. Selon lui,  dès sa création en 2006 à Ménaka, l’Association Temedt a souligné avec urgence et insistance la nécessité de promouvoir une culture citoyenne visant la suppression de certaines attitudes négatives. Ces attitudes  ont fait racine dans notre société que nous voulons pourtant démocratique, légaliste et égalitaire, mais qui est gangrenée par des maux comme : les discriminations négatives, les privilèges accordés à des inamovibles, le silence sur la persistance de l’esclavage et la culture de la domination par les âmes bien nées au détriment des vraies valeurs indispensables à la construction d’un Etat de droit.

TEMEDT exige la moralisation du recrutement dans les forces armées

Pire, il dira que la corruption, la banalisation du mérite et de la compétence, la prévarication sont devenues les valeurs recherchées. « L’incivisme est devenue une règle de conduite et oblige l’Etat presque à la démission », a-t-il indiqué. Face à tout cela, il dira que TEMEDT est convaincu que « la restauration de l’autorité de l’Etat ne doit plus être un vain mot, désormais, elle doit devenir la raison d’être de chaque malien. Le contraire c’est se mettre le doigt dans l’œil ». Ensuite,  il a estimé que le patriotisme doit se traduire par l’esprit de sacrifice, une volonté affichée de faire respecter les institutions, le bien public, la discipline et faire du mérite une référence sociétale afin de juguler les frustrations nées de l’addition de l’injustice et de l’iniquité. Pour la mise en œuvre de ces approches, TEMEDT propose de construire un véritable Etat de droit, avec le préalable de la mise en place d’une armée républicaine, solide et disciplinée. Elle exige la moralisation du recrutement dans les forces armées et de sécurité. Selon TEMEDT, cette institution doit être sacrée pour tous et ne doit avoir comme critère d’accès que l’aptitude physique et le patriotisme. Elle propose aussi la mise en place et le déploiement d’une administration de construction et de développement, impartiale et compétente, animée par des agents respectueux des valeurs sociétales positives des administrées. TEMEDT souhaite la mise en place d’un système judiciaire performant, animé par des magistrats intègres, compétents, patriotes, des Shérifs qu’il faut à tout prix mettre a l’abri du besoin pouvant restaurer la confiance des justiciables vis-à-vis de la chose jugée. « Il faut signaler que l’impunité et certaines décisions de justice parfois arbitraires sont sources de frustrations importantes, pouvant aboutir à une perturbation de la cohésion sociale », a-t-il déclaré. Temedt demande l’organisation libre et transparente des élections et tout de suite afin de minimiser le système de contestation engendrant plusieurs conflits. Fidèle à sa vision et à ses missions, TEMEDT estime que le dialogue demeure un outil efficace pour construire une société démocratique, débarrassée de ses complexes et comportements anachroniques comme l’esclavage, les stéréotypes, la corruption, le tribalisme et la féodalité.

Assane Koné

 

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