Crise malienne : La négociation de trop à Ouaga ce jeudi

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Il faut tout d’abord comprendre, que politiquement et idéologiquement, les enjeux sont différents pour chacune des parties qui seront à Ouaga le 10 janvier prochain. Ansar Dine réclame une large autonomie pour le Nord qu’il occupe et exige de pouvoir y appliquer la Charia, selon la fameuse plateforme politique remise au président  Blaise Compaoré, le 1er janvier. Le Mnla y sera en spectateur, aligné derrière Ansar Dine. Bamako doit s’y rendre armé, parce que les enjeux, d’emblée, sont effrayants.

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso

Le Mali tangue. Le 10 janvier sera une autre étape de la crise malienne et certainement la plus cruciale. Il s’agira aussi du second rendez-vous après les premières discussions à Ouagadougou du 4 décembre 2012. Pendant que le pouvoir de Bamako panse sa carence de crédibilité, on ne sait toujours pas clairement derrière quoi Ansar Dine et le Mnla courent. Même le médiateur n’y voit plus clair dans le jeu des islamo-rebelles. Le contenu de la fameuse plateforme politique d’Ansar Dine est fort inquiétant. Le groupe qui se dit ouvert au dialogue, demande déjà à Bamako de faire un choix: « Le Mali doit absolument opérer un choix  non équivoque entre préserver son intégrité et vivre sa laïcité. Sauver les deux à la fois est hors de question».
L’aliéné de Kidal, Iyad Ag Ghaly, qui ne sera pas à Ouaga, reste fidèle à lui-même: il est au-dessus de la logique car la logique, pour lui, est la nécessité des ignares. Selon sa plateforme politique, lue sur le site de l’Afp, le Mali et l’Azawad doivent «divorcer» par «consentement mutuel». Cependant, poursuit le chef du  mouvement islamiste dans le document remis le 1er janvier au médiateur Blaise Compaoré, devant l’intransigeance de la communauté internationale fermement hostile à toute partition du Mali et surtout face à l’insistance des médiateurs, Ansar Dine propose d’aller d’abord à l’étape de la «séparation de corps», c’est-à-dire l’autonomie du nord du Mali. «Il faut accorder à l’Azawad une large autonomie dans le cadre d’un Etat refondé du Mali se démarquant  sans ambiguïté de la laïcité», peut-on ainsi lire dans la plateforme. Mais avant toute chose, Ansar Dine exige que le « caractère islamique de l’Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la Constitution». Car, explique le document, « le peuple malien est musulman à plus de 95% ».
Pour le mouvement Ansar Dine, l’observance stricte de la loi islamique sur tout le territoire de l’Azawad est «un impératif non négociable». Tout en justifiant les amputations et autres flagellations, le mouvement islamiste s’engage à rester collé à « l’air du temps, notamment dans la mise en œuvre de certaines dispositions de la législation pénale islamique».
Rappelons que du début de la crise à aujourd’hui, tout le Mali est  passé chez le médiateur Blaise Compaoré: les déclamateurs, les sages, les agitateurs, les putschistes, les mélancoliques, les vandales, les rancuniers, les enfants gâtés, les invisibles, les visibles, les voleurs, les indéboulonnables, les anciens amis de…, les nouveaux amis de…, les pompiers, les pyromanes, les occupés, les occupants, etc. Tous les Maliens ont été écoutés par le médiateur. Il n’y a aucune cohérence; or l’incohérence tue la conciliation. Faut-il continuer dans cette voie qui semble déjà sans issue ?
Rokia Diabaté

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19 COMMENTAIRES

  1. Cette bande de renegats s’imaginent que le Mali ,berceau de la civilisation Africaine est pret a adopter des moeurs barbares,bestiales parce qu’inhumaines sous le pretexte d’une loyaute a une religion quelconque.Ces moeurs qui choquent l’homme au simple bon sens n’ont rien de commun avec Dieu.Il faut etre timbre pour penser le contraire.Pour moi,c’est la plus grosse ,la plus obsene insulte faite a l’Afrique.
    L’Etat Major de l’Armee Malienne devrait decider s’il faut laisser l’initiative de mouvements aux rebelles ainsi que l’initiative de l’attaque.L’aviation Malienne devrait au moins dispercer cette descente conjuguee vers le Sud.Et l’Aviation doit etre l’element clef pour creer le manque de cohesion chez l’ennemi.
    L’experience montre que la negociation ne mene a rien chez les rebelles Touaregues.C’est une perte de temps.L’objectif doit etre de les reduire a rien ,de reprendre toutes les armes et de se tourner vers le Nord pour son developpement economique et social.

    • Mon frère, la crise est plus complexe. En fait, il n ‘y a pas d’aviateurs au Mali. Ceux qui ont été formés (et qui sont généralement les enfants de généraux) font autres choses.

      Par contre, vous avez raison: les négociations telles que prévues sont une perte de temps.

      Mais, des négociations doivent être engagées pour “une autre façon de gouverner le Mali”.

    • Il faut à cette armée le courage d’abord, la volonté ensuite et enfin le patriotisme.

      Ce qu’elle n’a jamais connu comme vocable.

  2. J’affirme maintenant et sollennellemnt que les Maliens sont ignorants et memes des idiots. Ils ne savent pas faire la difference entre un ennemi et un ami.
    Dès les prèmières journées de la crise, j ai conseillé aux Maliens, s’il ya negociateur il faudra le confier au NIGER. Seul Mahamadou ISSOUFOU ou MACKY SALL pourront etre des Mediateur sincères.

    Voyez, meme en Syrie, le Mediateur de l’ONU KOFFI ANAN a demissionné. Blaise ne va pas demissionné mais pire il enfoncera le MALI. il a induit la CEDEAO en erreur et ses pairs le craignent.

    Et comme les Maliens sont betes, ils assisteront et peut etre chanteront à ‘les prouesses de Blaise’ puisqu’ils ne savent plus distinguer le bien du mal.

    Dernier conseil: Maliens et Maliennes je vous conseille de recuser le MEDIATEUR BLAISE.

    • Mon frère, je vous comprend. Seulement vous avez besoin d’être mis à niveau. En fait, au Mali, presque personne n’a confiance au médiateur autoproclamé de la CEDEAO. Les maliens de France ont protesté devant l’ambassade du Burkina, il y a deux mois. A Bamako, la position est la même chez les militaires. Quand au Président, il ne peut désavouer ouvertement le médiateur. Il n’est pas idiot. Seulement, le problème est très complexe et compaoré en profite.

    • Vous faites pitié en raisonnant de la sorte.
      Je considère que vous faites partie de ces maliens “bêtes”. Vous semblez vous focaliser sur la médiation de Blaise Compaoré que vous stigmatisez. Soit. C’est ce médiateur qui a demandé aux maliens de se déchirer?

      Cinq villes sont sur le point d’être envahies par des djihadistes. Est-ce que le médiateur les aurait incités pour ce faire? Est-ce que le médiateur aurait soudoyé vos soldats à demeurer passifs, statufiés.

      D’autre part, vous dites que Blaise ne va pas démissionner de la médiation. Montrez-nous ce qui fera qu’il s’agrippera à cette médiation si jamais votre pays avait seulement le courage de le récuser?

      Pour finir, je voudrais que vous sachiez au moins être reconnaissant à un homme qui, sans être malien à fait plus pour ce pays que vous, le faux brave-stratège-politologue du net.

      Sans rancune.

    • Nous sommes maliens je ne vois pas ce qui vous dérange Mr BENN.
      Le Niger est notre ami et vous ignorez tout de nos relations depuis le début.
      Médiation ne veut pas dire négociation.

  3. L’armée ne veut pas de contre offensive pour ne pas être délogée à Kati. Il suffirait que les barbus s’approchent d’une dizaine de km de Sévaré pour que nos sprinters détalent. En fait, ce sont les barbus qui ne veulent pas prendre Sévaré.
    Auraient-ils l’envie de se battre, nos sprinters, que les appuis aériens et financiers ne semblent pas suivre pour le moment, pour anéantir les colonnes de barbus…
    Ce qui est drôle en lisant le pamphlet d’âne sardine, c’est que l’on a la nette impression qu’il est écrit par un colon français : le vocabulaire, la référence aux archives coloniales vs le mépris aux traditions orales (même les écrits arabes ou touareg en Tifinagh ne sont pas affleurés). Ensuite les insultes, les copier/coller, la ferme volonté de présenter comme touareg ou arabe des revendications criminelles. Ces bandits de grand chemin sont décidés dans un effort gigantesque d’amalgame à présenter tous les touaregs, les arabes et surtout les musulmans comme des peuples de criminels et

  4. Nos autorités sont des apatrides pires que les rebelles, sinon pour quoi même aller au contact de ces vermines à Ouaga ❓ 😈 😈 Nooooooooooooon aux négociations et vivement que ces chiens attaquent Sévaré pour qu’enfin les hostilités soient engagées et que nous en finissions une fois pour toute avec ce folklore. Dr Anaasser la logique et le bon sens voudraient que vous constatiez que nul dialogue n’est possible avec ces imbéciles.

    • Bonjour,
      Merci Touré A de votre commentaire. La logique voudrait que vous lisiez ce que j’ai écrit dans mes contributions, en particulier ci-dessous, ma position est claire et sans ambiguïté.

      Rien ne peut se faire par la force (utilisée par le MNLA et Ansar Dine) ni par les insultes comme vous le faites, Touré A.

      S’il ne reste plus que la guerre, le Mali la mènera et la gagnera avec l’aide de la coalition.

      MAIS, il n’est pas interdit d’aller aux négociations pour montrer que les principes (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme et coexistence pacifique) et les conditions (dépôt des armes, intégrité territoriale et laïcité) posés par le Mali, et retenus lors de la première rencontre entre les parties prenantes, au Burkina, ne sont pas respectés, donc, les négociations doivent s’arrêter.

      La justice doit faire son travail pour mettre hors d’état de nuire TOUS ceux qui ont commis des atrocités.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

      • Dr Rhissa, je ne comprends pas votre opposition à la guerre, surtout que vous semblez bien connaitre ceux à qui on a affaire. A quoi bon faire des négociations dont les populations autochtones et majoritaires du Nord ne vont jamais accepter l’application?

        • Bonjour,
          Merci Kadi de votre commentaire.
          Je ne suis pas opposé à la guerre mais à cause des dégâts je souhaite qu’elle soit bien préparée et qu’on sache LE TYPE DE GUERRE, CONTRE QUI on la (les) mène CAR Il y a DEUX GUERRES POSSIBLES, la guerre civile entre Maliens et la guerre inéluctable contre le terrorisme.

          La première peut être évitée par négociation.

          Les REPRÉSENTANTS des populations autochtones du Nord doivent participer aux négociations, elles pourront donc s’OPPOSER DÉMOCRATIQUEMENT à la poursuite des négociations s’ils pensent que les critères (non impunité, …) et les conditions de l’engagement responsable et patriotique ne sont pas respectés.

          MAIS ceci se fera pendant les négociations quand toutes les parties prenantes seront convaincues qu’il n’y a plus d’issue possible.

          Ainsi, la guerre civile démarrera, de même que la guerre contre le terrorisme.

          Procédons méthodiquement en N’ACCEPTANT PAS L’IMPUNITÉ.

          Bien cordialement
          Dr ANASSER AG RHISSA
          EXPERT TIC/GOUVERNANCE

        • KADI ,beaucoup ne connaissent pas ces gens ,ils se disent musulmans pour avoir des combattants .Ou avez vous vu des guides musulmans qui violent les femmes en publique ?Les chefs sont sur les bancs de negociation et les combattants renforcent leur position au front,sur quoi on va negocier? La guerre est ouverte defendez vous Militaires avant k vous ne soyez surpris par l,ennemi

          • Bonjour,
            Vous éviter ce que vous dites, les chefs sont sur les bancs de négociation et les combattants renforcent leur position au front, il convient de fixer des conditions (dépôt des armes, intégrité et laïcité) et des principes (non impunité, refus du terrorisme, respect des droits de l’homme et coexistence pacifique) qui doivent respectés par tous.

            Sachez que les négociations préparent la guerre.

            DONC, VOTRE CONSEIL AUX MILITAIRES EST BIEN FONDÉ.

            Bien cordialement
            Dr ANASSER AG RHISSA
            EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

  5. Bonjour,
    Que faut-il pour que les négociations génèrent des résultats utiles pour une reconstruction durable dans l’unité du Mali ?

    Pour ce faire, des PRINCIPES (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme et coexistence pacifique) et des CONDITIONS (dépôt des armes, intégrité territoriale et laïcité), CONSTITUANT L’ENGAGEMENT RESPONSABLE ET PATRIOTIQUE, doivent être respectés par TOUS.

    En cas de non respect, par une partie prenante, de cet engagement, cette dernière ne doit plus être acceptée dans les négociations.

    J’ai écrit une lettre ouverte au Président et à tous les Maliens pour proposer un GUIDE et une PLATEFORME de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable de la crise Malienne.

    CES DERNIERS SONT INDISPENSABLES, POUR AVANCER DANS LES NÉGOCIATIONS EN SE RESPECTANT ET POUR DES RÉSULTATS UTILES POUR LA RECONSTRUCTION DURABLE DANS L’UNITÉ DU MALI.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE
    Webanassane@yahoo.com

    • Bonjour M. Anaser. Votre plareforme, à mon avis votre plateforme est suffisament reflechi.

      Je suis encore plus ravi par votre capacité de retention, face à des réactions négatives. Cela montre que vous êtes un intellectuel et “civilisé”.

      Seulement, mon frère, ce pays est mal parti. Il devient de plus en plus évident, que la situation de confusion profite à une partie des autorités maliennes. La preuve est que la communication gouvernemtale est défaillante et les positions souvent confuses.

      Une chose est sûre: l’Etat malien doit être refondé, afin de garantir les conditions d’exercice d’une très bonne gouvernance pour le peuple malien.

      • Bonjour,
        Merci, EL TORO, de votre commentaire et du fait d’apprécier mes contributions et ma plateforme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable de la crise.

        Vous dénoncez l’attitude et le comportement, de certains ténors des parties prenantes (partis politiques, société civile, élites, …) dans la résolution de la crise Malienne, en fustigeant toute action ou en ne faisant rien devant la situation que vit le pays.

        C’est DOMMAGE.

        Tous les Maliens doivent se ressaisir et contribuer positivement à la résolution de cette crise.

        L’ENGAGEMENT RESPONSABLE DE TOUS EST TRÈS VIVEMENT SOUHAITÉE.

        Le gouvernement Malien doit beaucoup communiquer dans ce sens pour éveiller l’esprit patriotique et pour faire converger toutes les forces Maliennes AFIN, qu’ensemble, dans l’unité, sans exclusion, sans discrimination et sans amalgames :

        – qu’elles sauvent durablement le Mali.
        – qu’elles se réconcilient.

        Bien cordialement
        Dr ANASSER AG RHISSA
        EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

  6. Cette négociation pouvait se mener dignement si l’armée avait une seule fois mené une offensive contre les rebelles. Cela aurait eu l’avantage de leur signifier que ce n’est pas la pitié ou la charité qui leur sera demandée. Quantà aller à la table en faiblard rempant et larmoyant…

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