Crise du septentrion : Les masques sont tombés avec l’Odyssée de Mara à Kidal

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Sournoiserie au sommet de l’Etat
Le premier ministre Moussa MARA

Le Premier ministre Moussa Mara est vraiment courageux et même téméraire pour avoir voulu, comme promis, se rendre à Kidal, cette ville fief des indépendantistes du Mnla, d’autres groupes armés rebelles satellites dissidentes de l’organisation jihadiste originelle An-çardine, de membres de la nébuleuse Al Qaïda au Maghreb Islamique et de la mafia des narcotrafiquants. Il ne pouvait espérer sur une quelconque protection de la Force Serval, qui a contribué à faire recoloniser la ville et sa région par les bandits armés du Mnla qui est devenu le cheval de Troie des jihadistes, bien au contraire.  En outre, il aurait été fou de compter sur la Minusma dont le laxisme et la bienveillance envers eux est désormais de notoriété. Ce qui devait arriver arriva. Le jeu à Kidal est désormais clair. L’Etat malien a été agressé, on a voulu l’offenser et l’humilier à travers le Premier ministre Mara et sa délégation qu’on a voulu assassiner. Tout s’est passé aux yeux de la France et du monde entier, alors que Serval et la Minusma sont allés se terrer peureusement à l’abri.

 

 

Ce crime ne restera pas impuni.

Il va sans dire que le peuple malien est toujours derrière le président qu’il a élu à 77% dans sa croisade pour la libération de Kidal occupée. Une question qui n’aurait pas dû en être une, mais qui est devenue un problème épineux à cause de l’entêtement des autorités françaises à vouloir imposer leur diktat. Une situation grosse d’humiliation pour le Maliens, toutes couches sociales confondues, dont on sait la susceptibilité aux questions touchant leur fierté et leur dignité. C’est pourquoi, venant de la classe politique et de la société civile, des voix et des mouvements, des marches de protestation et de dénonciation n’ont pas tardé à se lever contre la France et le président français accusés de maintenir le statu quo à Kidal au profit du MNLA.

 

Sinon comment comprendre que la France ait refusé que les troupes internationales dépêchées par l’Onu, les Tchadiens, la Minusma et l’armée malienne pacifient, mettent définitivement de l’ordre à Kidal, protègent ses populations livrées au bon vouloir du Mnla et de tout ce que le Mali compte de terroristes jihadistes et de groupes de bandits armés au Nord du pays? La raison est que, comme toutes les grandes puissances occidentales, la France, sur le plan international, n’a de cesse vouloir accroître sa domination économique, politique, militaire et même culturelle. La crise malienne née de l’invasion des trois quart du territoire national lui a été pain bénit pour la France, une puissance en déclin au plan mondial, pour se donner un rôle prépondérant dans les affaires de l’Afrique et du monde sous le couvert onusien. Ainsi, Hollande et la France se ont portés en sauveurs de notre pays et de sa nation, au nom de l’amitié et de la solidarité entre peuples frères et de valeurs universelles de civilisation combattues au pays nature au pays de Soundiata par les islamistes radicaux prônant la charia. Malheureusement, Kidal allait devenir un protectorat du Mnla à la botte de la France, le symbole tourmenté de ses nouvelles visées impérialistes. Rien d’étonnant donc si le laxisme de la France, de la Force Serval ou sa complicité, l’attentisme de la Minusma, la force onusienne, ont été dénoncés, en vain. Car le président François avait désormais toutes les cartes en mains pour conduire ses amis du Mnla toujours armés, contrairement à la résolution des Nations Unies et aux accords de Ouaga, par des négociations forcées faites pour lui octroyer à défaut de l’indépendance, l’ autonomie complète de Kidal et sa région, au détriment de l’Etat malien souverain et de son intégrité territoriale.

 

Cela explique pourquoi le Premier ministre Mara ne pouvait être le bienvenu à Kidal. Parce qu’il dérange les plans machiavéliques concoctés pour la séparation. Les troubles précédant son arrivée avaient été bien préparés. Ce qui explique leur commencement le samedi 17 mai, alors que Kidal attendait la visite du Premier ministre malien Moussa Mara. En tournée donc au Nord du Mali, il avait quitté Tombouctou et devait se rendre directement à Kidal. A cause de la situation, il a atterri à Gao, puis il a redécollé pour joindre la ville sous tension en milieu d’après-midi.

 

La journée de samedi a été plutôt mouvementée : au saut du lit, des femmes et des jeunes ont d’abord pris d’assaut l’aérodrome de Kidal pour empêcher l’avion du Premier ministre d’atterrir. Entre temps, les coups de feu ont éclaté entre les belligérants. Un militaire de l’armée régulière, blessé au combat, est décédé.

 

Arrivée de Moussa Mara à Kidal dans le guêpier kidalois

La tension d’abord perceptible avait dégénéré dans un affrontement entre l’armée malienne et les rebelles touaregs toute la journée qui a secoué la ville. Moussa Mara a même dû retarder son arrivée. Puis il a été contraint de passer la nuit sur place à cause des tempêtes de sables. Finalement, c’est vers midi que Moussa Mara a débarqué en hélicoptère en se posant d’abord à l’intérieur du camp militaire des forces de l’ONU. Ensuite il s’est rendu dans le camp des militaires maliens avant de rallier le gouvernorat de région. Son cortège a essuyé des tirs nourris, notamment autour du bâtiment du gouvernorat abandonné par une partie du personnel administratif.

 

A cause d’une tempête de sable qui a quasiment enveloppé la ville de Kidal, l’hélicoptère du Premier ministre Moussa Mara n’a pas pu décoller samedi soir de la localité. Ce dernier a donc passé la nuit de samedi à dimanche dans le camp militaire malien.

 

 

Le gouvernorat a été attaqué par le Mnla et ses alliés. Le Mnla a perpétré des assassinats de préfets, sous préfet et de civils en plus de soldats tués. Le mouvement rebelle a par ailleurs pris le contrôle du gouvernorat et fait des fonctionnaires prisonniers, une trentaine.

Du côté du président IBK, ce dernier a promis que tout sera mis en œuvre par le pouvoir et l’armée malienne, incessamment, pour libérer le gouvernorat, les otages et mettre les groupes armées rebelles définitivement hors d’état de nuire à Kidal et sa région.

O.C

 

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2 COMMENTAIRES

  1. En tout cas je lance un appel a IBK de faire beaucoup attention, ce probleme a fait chter Moussa Traore et ATT, IBK a ete elu par la majorite pour mater ces bandits armes mais s’il est incapable il n’a qu’a demissionne et laisser la place a un grand patriote.

  2. Absence d’État et désarroi d’un peuple

    Samedi dernier le premier ministre malien Moussa Mara comptant naïvement sur des forces étrangères présentes au nord du Mali dans le cadre de la Minusma, s’est rendu à Kidal alors que les préalables de sa propre sécurité et de celle de sa délégation n’étaient pas réunis.

    S’étant affaibli tout seul en mentant devant les députés sur l’achat inutile et inopportun d’un avion présidentiel, il a voulu joué un coup politique pour raviver la fibre patriotique des maliens sur l’affaire de Kidal mais Mara a ignoré totalement les B.A-BA de la sécurité publique.

    “On a été surpris” a-t-il dit à Gao de retour de Kidal, avec un air bonasse.

    En effet, la région de Kidal est truffée de bandits armés qui collaborent étroitement avec ceux que le Mali appelle des “partenaires” (les soldats français de Serval et onusiens de la Minusma).

    Ceux-ci n’ont jamais caché depuis janvier 2013 leur traitement de faveur à un groupe armé indépendantiste devenu autonomiste qui s’appelle le Mnla et qui est fortement implanté en Europe.

    Ces “partenaires” du Mali, se basent sur une vision ethnique et culturelle du Mali basée sur la couleur de peau pour justifier ce traitement de faveur qu’ils veulent coûte que coûte accorder aux touareg et aux arabes maliens au nord du Mali.

    “Kidal fief des touareg” revient constamment dans le discours des politiques, des médias et des militaires français sur le Mali alors que le président Hollande avait justifié l’intervention militaire de l’armée française au Mali en janvier 2013 comme étant une opération devant “aider un pays ami à recouvrer son intégrité territoriale”.

    Ce Mali qui est présenté comme le seul succès de la politique extérieure voire de la politique tout court du régime de François Hollande est en réalité un chaudron aujourd’hui aussi brûlant qu’en janvier 2012.

    La seule différence entre 2014 et 2012 c’est que des troupes étrangères sont présentes et sont témoins de l’impuissance actuelle de l’état malien comme c’était d’ailleurs le cas du temps d’ATT en 2012.
    Sinon les bandits armés sont tout aussi lourdement armés et sont tout aussi libres de leurs mouvements qu’il y a 2 ans.

    Dans ces conditions seule une armée malienne forte et combattante peut aider le Mali à s’en sortir sinon il court directement vers une autonomie de ces régions nord ou tout au moins de celle de Kidal.

    Les images de l’arrivée de la trentaine de personnel administratif de Kidal à Bamako Senou et les assassinats lâches et hautement symboliques des préfets des différents cercles de la région de Kidal est la pire manifestation de l’impuissance de l’État malien et une cuisante défaite d’IBK semblable à Waterloo.

    Alors que ces groupes armés qui défont régulièrement nos forces armées à Kidal ont été battu à quatre reprises par le Mujao (dont les combattants sont constitués de quelques centaines de bergers) à Gao, Ansongo, Menaka et El Halil entre juin 2012 et janvier 2013 au point qu’ils s’étaient réfugiés au Burkina Faso et en Mauritanie.

    On se pose la question pourquoi un État malien avec plus de 175 milliards de FCFA annuels de budget de défense est incapable de mettre sur pied une armée de combat pour se défendre et défendre son intégrité territoriale après deux ans de crise?

    On n’a tous compris le laxisme et la naïveté du régime ATT dans la gestion de la crise du nord et dans sa gestion de l’armée malienne.

    Mais après l’humiliation de 2012 et 2013 nous ne comprenons pas le passivité et le suivisme du régime IBK dans sa gestion du nord et de l’armée malienne alors qu’il a bénéficié de la confiance de 77% de l’électorat malien pour rendre au Mali son “honneur”.

    Nous avions tous compris après 2012 que notre armée malienne avait besoin d’une restructuration complète et urgente (recrutement, formation, équipement, commandement, gestion des carrières, avancement en grade, logistique, renseignement, stratégie, conditions de vie et de travail de nos troupes au front, etc).

    Mais après deux ans et surtout autant d’aides étrangères, nous n’avons pas compris pourquoi cela ne s’est pas fait ni sous Dioncounda ni sous IBK.

    Nous avons vu un Dioncounda se cacher derrière une bande de soldatesque de Kati qui s’autoproclamait soldats de la “restructuration”de l’État et “reformateurs” de l’armée, alors qu’elle s’est avérée être une jouisseuse assassine championne du monde des charniers qu’autre chose.

    Nous avons vu un IBK et son Boubeye se cacher derrière des missions de formation militaire de l’union européenne, tout en se hissant en destructeurs attitrés de missiles défectueuses de l’armée sans jamais changer en profondeur cette armée et le transformer en armée de combat.

    En même temps, on a vu, la promotion éhontée de la famille et belles familles IBK et son goût inconsidéré et indécent pour le luxe clinquant et les dépenses inutiles au sommet de notre État.

    Depuis septembre 2013, l’État malien ne s’est donc pas intéressé à l’essentiel c’est à dire se doter d’une armée de combat pour l’affirmation de sa souveraineté perdue.

    IBK et son régime ont privilégié des voyages et des communications tape à l’œil au détriment du renforcement de l’État malien et de ses moyens de défense.

    Alors qu’en même tant nos ennemis continuent de se renforcer au nord et étoffent leurs liens diplomatiques et militaires dans le monde.

    Quand l’ennemi se renforce il faut que nous nous renforçions aussi.

    Mais ni IBK ni Boubeye ni Sada Samaké ni Mara n’ont pas compris cela.

    Ils ont choisi de compter sur les autres forces étrangères au Mali et se sont fier aux beaux discours des étrangers à travers leurs interminables voyages inutiles dans le monde.

    Ils ont oublié nos soldats et leurs conditions de travail et de vie.

    Le chef d’état major des armées d’IBK, en tournée au nord, a même craché au visage de nos troupes que l’une de leurs primes allait disparaître.

    Cela n’est pas rassurant et cela ne rassure pas nos soldats déjà dans des conditions précaires qui affrontent l’ennemi avec des moyens limités.

    Il fallait corriger cela et renforcer nos troupes à Kidal et rendre la sécurité optimale en leur mettant dans les conditions idoines et en alerte maximale avant de s’y rendre.

    Mais Moussa Mara et Boubeye ne l’ont pas fait.

    Ils ont préféré le tape à l’œil à Kidal ils ont eu le tape à la tête et c’est le Mali entier qui est humilié en voyant ces administrateurs revenir de l’enfer de Kidal sur le tarmac de l’aéroport de Bamako Sénou.

    J’espère très sincèrement que nos autorités tireront les leçons de cette épisode malheureuse de cette crise et commenceront vraiment à mettre sur place une vraie armée de combat au lieu de se blottir contre des négociations et des dialogues politiques dont tout le monde sait qu’ils ne mèneront à rien dans cette crise sauf à humilier davantage le Mali.

    Wa salam!

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