Les dés sont pipés au Nord du Mali. La crise qui y sévit est entretenue sciemment par une puissance étrangère que tout le monde connaît. Barkhane, Minusma… n’y sont pour rien. Un récent fait corrobore nos propos. Al Gabas Ag Intallah s’est vu refuser l’entrée en territoire américain. Il devait prendre part, en compagnie du président IBK, à l’Assemblée générale des Nations unies.
Le parcours de cet homme, fils du défunt l’Amenokal de Kidal, est édifiant. Il a rejoint les rangs du Mnla au tout début de la rébellion. Un Mnla qui avait été chassé par le Mujao et Ançardine de tout le Nord du Mali. Ses responsables se sont réfugiés en Mauritanie ; ils ont ensuite été remis en selle par la France.
Voilà un Mouvement dont l’effectif ne dépasse guère 500 combattants et qui fait face aux soldats d’un Etat. Après le Mnla, il débarque à Ançardine d’Iyad Ag Ghaly, un mouvement criminel placé par les américains sur la liste des organisations terroristes. C’est Alghabass Ag Intallah qui a d’ailleurs représenté ce mouvement aux négociations de Ouagadougou en 2012. Comme Ançardine n’avait pas bonne presse, ses amis français lui conseillèrent de créer le Mouvement islamique de l’Azawad, puis le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua).
N’importe quel analyste averti sait que ce sont les mêmes gens qui changent simplement de toge. Ne parlons même pas de la Coordination des mouvements de l’Azawad dont il est aussi une ponte. Et c’est cet homme qu’IBK et la France voulaient amener dans l’avion présidentiel malien aux USA. Les jeux sont clairs, la crise au Nord du Mali est une duperie. Ceux qui l’enveniment sont connus de tous.
Le président IBK, avec l’affaire Tomy, ne peut plus s’agiter. Les Français le tiennent en laisse. Chaque fois qu’il durcit le ton, les médias français, comme par magie, font ressortir l’affaire Tomy. Du nom de ce sulfureux homme d’affaire corse. IBK, à ses débuts, avait mis à nu le complot ourdi par nos «soi-disant amis» qui composent avec l’ennemi.
IBK, le va-t-en guerre durant la campagne électorale, qui disait : «Je ne négocierai jamais avec un homme en arme», a fini par se ramollir comme un agneau. «À Alger, nous avons accepté qu’Ançardine avec un autre nom, le Hcua, vienne à la table des négociations», avait dit publiquement IBK lors d’une intervention. IBK et ses amis français (ses amis à lui, pas du Mali) savent où se trouve Iyad Ag Ghaly. «Iyad Ag Ghaly est là, on le sait…» disait-il dans la même interview.
Voici la situation au Nord du Mali. Les dessous des cartes sont connus. La Minusma a un effectif de 3 289 militaires et 1920 policiers. À Barkhane, les effectifs engagés sont de 3 000 militaires, 200 véhicules logistiques, 200 blindés et 4 drones. Malgré ces effectifs, la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour. Comme le dit un adage malien : «l’aiguille que l’on cherche est sous les pieds de celui qui la cherche».
Sory GUINDO