Crise du Nord – Prises d’otages par les groupes terroristes : Les ministres adhèrent à la criminalisation du paiement de rançons

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La troisième réunion ministérielle du Comité d’Etat Major opérationnel conjoint (CEMOC), réunie à Bamako le 20 mai 2011, a permis d’évaluer la situation sécuritaire dans la région sahélienne. Les quatre ministres : le ministre Délégué chargé des Affaires Maghrébines et Africaines de la République Algérienne Démocratique et Populaire, Abdelkader Messahel, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubeye MAIGA, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de la République Islamique de Mauritanie, Hamadi Ould Hamadi, et le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, BAZOUM Mohamed, ont décidé d’une rencontre tous les six mois, dont la prochaine se tiendra à Nouakchott, selon la règle de la rotation.

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubeye Maïga, à la cérémonie d’ouverture, a indiqué que «plus que jamais, nos peuples et nos pays sont exposés à cette menace terroriste. L’existence d’armes lourdes en errance, la persistance du trafic de drogue, le recours à la prise d’otages, la circulation d’armes de tous calibres, conjuguée à une situation régionale instable, voire explosive, accentuent ce risque et nous interpellent tous. Afin de faire face à cette menace régionale, sans limites de dévastation et de cruauté, une coopération étroite, concertée et coordonnée est plus que jamais indispensable entre les pays du champ : Algérie, Mali, Mauritanie et Niger.

Une coopération renforcée et multidimensionnelle, qui allie engagement politique et action opérationnelle. Une coopération axée sur une approche sécuritaire collective, impliquant des mesures politiques, militaires et économiques visant à renforcer la coopération, l’assistance mutuelle et les efforts communs pour combattre le terrorisme et éradiquer tous les facteurs liés à la subversion et à l’instabilité, et à réunir les conditions propices à la préservation de la paix et de la sécurité dans la région ».

Selon lui, le nombre d’effectifs des Forces chargées de la lutte contre le terrorisme devrait augmenter de 25 à 75 000 éléments, dans les 18 mois à venir. Par ailleurs, indique-t-il, le Centre commun de renseignements sur la région du Sahel permettra de collecter et d’échanger les informations sur les activités des groupes terroristes dans la région, leur implantation, leurs mouvements et surtout l’identité de chacun de leurs membres, de les mettre à la disposition de l’état-major de Tamanrasset.

A travers cette rencontre, les ministres ont fait le constat d’une meilleure coordination dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée dans la Région Sahélo-Saharienne, de même qu’ils se sont félicités des progrès réalisés dans la mise en place de l’Unité de fusion et de liaison (UFL) qui constitue un instrument important au service de la lutte anti-terroriste et un vecteur de coopération et d’échanges avec les partenaires, indique le communiqué publié à la fin de la réunion. Les Ministres ont relevé, avec satisfaction, le renforcement de la coordination sur le terrain opérationnel et à travers la tenue de rencontres régulières d’évaluation et de planification : les réunions des responsables des services de renseignement des pays de la région, les réunions des chefs d’Etat-major et les réunions extraordinaires du Conseil des chefs d’Etat-major des pays membres du comité d’état-major opérationnel conjoint – CEMOC (Algérie – Mali – Niger – Mauritanie).

Les connexions de la menace terroristes sont de plus en plus avérées avec le crime transnational, notamment le trafic de drogue, de même que le recours à la prise d’otages comme moyen de financement ont été mis en évidence, comme a été souligné le caractère préoccupant de la circulation d’armes de tous calibres, précise le communiqué.

Les ministres ont convenu qu’avec les récents développements survenus dans la région, les situations d’instabilité et de conflits dans le voisinage comportent des risques de nature à aggraver le phénomène terroriste qui demeure l’un des défis majeurs pour la stabilité, la coopération et le développement de la région.
C’est pourquoi, ils ont rappelé la responsabilité de chaque Etat de la région dans la lutte contre ce phénomène, dans le cadre d’une approche régionale solidaire et coordonnée des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger). Ils ont rappelé l’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement, et engagent les autorités et institutions nationales à poursuivre leur action de sensibilisation et de conduite des projets de développement local. Il a été souligné l’importance de renforcer la coopération et l’entraide entre les institutions des quatre pays en charge des questions judiciaires, douanières, policières et financières à l’effet de faire face, avec plus d’efficacité, à la menace terroriste et ses connexions avec les autres formes de criminalité transfrontalière.

Les Ministres ont rappelé leur pleine adhésion à la position africaine commune sur la criminalisation du paiement de rançons lié aux prises d’otages par les groupes terroristes et se sont engagés à soutenir les démarches de l’Union Africaine visant le renforcement de l’arsenal juridique international y afférent.
Les ministres des quatre pays participants à la réunion de Bamako ont convenu d’une réunion ministérielle tous les six mois, dont la prochaine se tiendra à Nouakchott, selon la règle de la rotation.

« L’institutionnalisation de ce cadre de concertation et d’action ira de pair avec la mise en place de nouveaux espaces de dialogue et de coopération, dans tous les domaines qui pourront donner une impulsion aux projets de développement et d’intégration dans la région, notamment dans les secteurs en charge de l’Intérieur et des Collectivités Locales, des Travaux publics, des Transports, de l’Agriculture, de l’Hydraulique, du Commerce, des Finances, de la Justice et de la Culture », indiquent le communiqué de la réunion ministérielle des pays de la région Sahélo-saharienne. A l’issue de leur rencontre, les ministres ont présenté les résultats de leurs travaux au Président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré.

B. Daou


La question du financement

« La place et le rôle du partenariat, aussi bien dans le domaine de la lutte anti-terroriste, que dans l’accompagnement des efforts de la région en matière de développement, notamment pour la réalisation ou le parachèvement de projets structurants, telle que la route transsaharienne, ont été réaffirmés. Pour le premier volet, les partenaires ont été invités à inscrire leur action dans le cadre du triptyque formation et renforcement des capacités, assistance logistique et coopération dans le domaine du renseignement », souligne le communiqué. L’Algérie a été invitée à entreprendre les contacts nécessaires et à prendre les dispositions appropriées en vue de l’organisation, à Alger, d’une première rencontre entre les partenaires et les pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger). 

B. D.

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