Tous « les teints clairs » du Mali ne sont pas forcement partie prenante de la rébellion qui fait aujourd’hui des ravages dans le Nord-Mali. C’est le cas des arabes du Mali qui dès le départ ont tenu à se démarquer de certains mercenaires venus de la Libye. Et aujourd’hui, plus que jamais, malgré la chasse organisée contre certains teints clairs, les arabes n’entendent aller nulle part encore moins d’aller se refugier dans un autre pays. « Les gens qui sont partis ont mal fait. Ils ne devraient jamais quitter leur pays. A quoi bon d’aller se refugier ailleurs ». Tels sont les propos tenus par un riche commerçant arabe de Tombouctou. Toujours selon lui « Il n’y arien contre les peaux rouges au Mali. C’est de la pure intoxication. Il faut s’unir plus que jamais ».
A l’en croire, dès que les gens sont divisés, les rebelles atteindront leur objectifs. Et ces objectifs visent aujourd’hui à créer une psychose dans les rangs des teints clairs, leur faire peur et pousser surtout les populations à céder à l’amalgame. Le même commerçant arabe tiendra à nous dire que : « les arabes sont contre la guerre. Il n’y a aucun problème entre les noirs et les teints clairs au Mali. Les populations doivent donc faire très attention car le Mali est une vieille nation ». Et d’ajouter tout de go que « les arabes sont prêts à défendre leurs biens et le Mali ».
Parlant de ces milliers de maliens qui sont entrain de fuir les combats en se réfugiant dans les pays voisins, notre commerçant arabe nous confia « qu’aucun arabe n’est sorti dans les régions de Tombouctou et de Gao. El Moctar, l’actuel Ministre de l’artisanat et du tourisme qui est arabe n’est pas parti. Il est resté chez lui au Mali en guise de solidarité avec tous les arabes et particulièrement avec les six familles arabes de Bamako ». Pour notre commerçant arabes, « les rebelles veulent aujourd’hui que tous les teints clairs du Mali les rejoignent ». Et face au refus de la communauté arabe, ils ont décidé de passer par la désinformation dans le but de faire croire aux teints clairs qu’ils risquent des représailles de la part des populations noires. Les arabes qui ne sont pas dans cette dynamique et qui condamnent toute sorte d’amalgame se disent prêts à tout donner à l’Etat pour mater la rébellion.
Birama Fall
Situation Sécuritaire au Nord-Mali
Les Medias invités à plus de retenue et discernement
Dans l’optique de pérenniser la paix sociale, promouvoir l’entente, la cohésion entre les différentes couches sociales, et maintenir la stabilité au Mali, une rencontre d’échange fraternelle a eu lieu le 7 Février 2012 à la Maison de la presse sous la coprésidence des ministres en charge de la Communication et porte-parole du Gouvernement, M. Sidiki N’Fa Konaté, et son homologue de la Défense et des anciens combattants, le General Sadio Gassama. On notait également la présence de M. Daouda Mariko, président de l’URTEL, les coordinateurs régionaux de presse et la doyenne, Mme Assaïta Cissé, vice-présidente de l’URTEL.
Cette rencontre du genre s’inscrit dans un élan d’apaisement du climat social au Nord-Mali et particulièrement revoir le système de traitements des informations en cette crise sécuritaire que connait le septentrion malien.
M. Daouda Mariko, président de l’URTL, dans son mot de bienvenue, dira : ¨Il faut des messages de paix et d’entente pour préserver l’unité nationale¨. Selon lui, la presse joue un rôle prépondérant dans la gestion de la crise, en appelant les fils du pays à la réconciliation, au dialogue national. Les medias doivent s’atteler à mieux informer le peuple, poser de bons repères dans la gestion saine des informations, étendre les activités au niveau des coordinations régionales. Il s’agit de l’unité nationale, une interface crédible entre les membres de la communauté, un cadre de concertation pour la paix et la stabilité du pays, a-t-il précisé. M. Sidiki N’fa Konaté a parle d’un engagement individuel et commun pour la cause du Mali : ¨Nous sommes présents pour sauver le Mali, nous devrons nous battre pour maintenir le tissu social pour qu’il ne soit pas déchiré¨. Aux dires du ministre, l’information est un choix. On la choisit en fonction de la proximité, la flamme de l’unité nationale ne doit pas s’éteindre. Nous devons resserrer les coudes, le Mali est une nation, avant d’être Etat. ¨ Préservons le rameau culturel de base, le pardon de l’acceptation de l’autre. L’information ne doit pas tuer la communication, sauvegardons les valeurs culturelles de Masan Makan Diabaté pour maintenir la paix et la quiétude sociale au Mali. Croire au pouvoir du dialogue, jouer sur l’imaginaire et sur la conscience. La guerre se gagne au niveau de la communication, ensemble donnons-nous la main, une approche pédagogique pour sauver le Mali et surtout circonscrire le mal » a laissé entendre le Ministre qui a conclu en ces termes : «Si tous les fils du pays venaient avec leurs mains pour boucher le trou, la jarre serait sauvée».
Le ministre de la Défense et des anciens combattants a insisté sur le rôle que doit jouer la presse pour un heureux dénouement de la crise du Nord. Il se dit inquiet face à la montée des violences, voire les règlements de comptes sur les nomades Touaregs, Arabes et Tamasheks dans les villes et campagnes du Mali. Une situation qu’il déplore et en appelle au bon sens du patriotisme des Maliens, afin d’éviter le cas du Rwanda et du Burundi. «Nous sommes engagés avec vous, des patriotes engagés à diffuser des messages crédibles. Mettre fin a l’intoxication provenant d’une certaine radio libre de la capitale afin que la haine ne s’installe pas dans le cœur des Maliens. Faut-il-démobiliser les militaires sur le front. L’armée a la décision de la tenue des élections générales de 2012 », dit-il en substance.
S’agissant de la question des militaires maliens déserteurs au Niger, le ministre dira clairement, que pour des raisons de sécurité, ils se sont refugiés au Niger. Ils sont au nombre de 45 hommes de troupe. Mais à l’heure actuelle, il y a un premier groupe qui est arrivé par avion sur Gao, le 6 février 2012 a 5H3Omn et le restant a été acheminé en compagnie de leur famille dans 2 bus affrétés par l’Etat-major nigérien. A leur arrivée, le 7 Février 2012, un Général de l’armée mandaté par le ministre de la Défense était présent. Aujourd’hui, notre armée compte 3600 intégrés dont 180 défections. «Nous nous engageons à vos côtés pour vous informer à temps réel sur l’évolution de la situation sécuritaire au Nord, faisons la part des choses, évitons l’amalgame et la confusion¨a-t-il lancé en conclusion.
Gérard Dakouo