Sur la table du Gouvernement mondial, grâce au vibrant plaidoyer des autorités du Mali par la voix de CMD, la résolution de la crise dans le Nord du Mali a entamé sa phase de raison. Celle qui dispose d’une seule lecture par les politiques, la société civile et la population du Mali avec comme substance fondamentale : le Mali d’abord, le Mali toujours et encore le Mali. Point besoin d’être dans les secrets pour comprendre et croire que l’esprit de Genève fait son petit bonhomme de chemin dans le processus de récupération des régions Nord du Mali. Bien sûr, avec passion et tension, les invités du Débat politique de la radio Klédu de ce jeudi, 4 octobre 2012, ont chacun, à sa manière, et selon ses motivations, dégagé cette tendance.
Le FDR, dira son représentant au débat, est en phase avec le Gouvernement sur la question. Puisque le problème est multidimensionnel et que le Mali fait partie de la Communauté internationale, et consacre la promotion de l’espèce humaine dans sa culture vieille de plus de 250 ans avant Jésus-Christ, il ne peut en être autrement, ont démontré les représentants de la société civile. Peut-être bien, mais force et priorité doivent rester à l’armée malienne, admet l’invitée du MP 22. A comprendre de peu, le plaidoyer des autorités du Mali à la Communauté internationale est établi sur cette conviction. Bienvenue à l’esprit de Genève pour le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali.
Le Gouvernement mondial mobilisé par le plaidoyer du Mali !
Les médias étrangers et nationaux en ont fait l’écho. La participation du PM à la 67ème Assemblée de l’ONU aura marqué les travaux de l’Assemblée annuelle de l’ONU. Elle constitue, au-delà, un temps fort des initiatives entamées pour la récupération du Nord du Mali. Et a clarifié la position du Mali sur l’intervention de la Communauté internationale au Mali, tout en donnant un cachet international à la résolution de la présence des mouvements armés au Nord du Mali. En effet, le plaidoyer de CMD sur la crise malienne aura surtout permis d’accroître la prise de conscience internationale sur la crise au Nord du Mali. Un plaidoyer qui a bénéficié d’un appui soutenu et conséquent, celui du président français. Si la récupération des régions Nord du Mali avec l’appui de la Communauté internationale n’est pas pour demain, force est de reconnaître que la question nord du Mali est de nos jours sur la table du Gouvernement mondial. La participation du Mali à la 67ème Assemblée de l’ONU constitue, à n’en pas douter, un pas important vers la récupération du Nord du Mali avec l’appui de la Communauté internationale.
Quand la radio Klédu ramène le plaidoyer à la maison, la raison s’installe !
On le sait, la position du Mali à travers son Chef du Gouvernement à cette tribune des Nations Unies a été diversement appréciée au sein de l’opinion. C’est-à-dire, ceux qui sont pour la négociation et ceux qui sont acquis à la cause de l’intervention de la Communauté internationale. Afin de mieux cerner les tenants et les aboutissants de la participation du Mali à la 67ème Assemblée générale des Nations Unies, la radio Klédu a ouvert le débat sur la question dans la nuit de jeudi, 4 octobre 2012. Etaient présents autour de la table, Sidi Bocoum du FDR, Pr. Rokia Sanogo du MP-22, Pr. Mamadou Samaké, politologue et Dramane Diarra de l’Alliance des Démocrates du 26 Mars. Le décor rime avec passion et tension. Chacun dira ce qu’il pense de la requête du Mali auprès des Nations Unies.
Le FDR en phase avec le Gouvernement pour un problème multi-dimensionnel dans sa nature que par sa solution, estime la société civile !
Au FDR, affirme Sidi Bocoum, le Front est resté constant dans sa prise de position. «Ce qui doit nous unir plus aujourd’hui, doit être le recouvrement de cette partie injustement occupée». Pour lui, le Front partage entièrement la vision du Premier Ministre. A l’en croire, on estime au FDR, que les Maliens doivent se réjouir de la sortie du Chef du Gouvernement. Le Mali, dans son ensemble, aspire au recouvrement de son intégrité territoriale. Ce qui constitue pour le FDR le seul combat du moment. Et qui devra permettre au Mali, de retrouver sa position dans le concert des Nations. «Le PM a adressé un discours à la tribune des Nations Unies. Pour une fois, nous sommes en phase avec lui. La position du Gouvernement a rencontré notre adhésion. La Communauté internationale a le droit et le devoir d’intervenir», a dit Sidi Bocoum.
Bien sûr que si. Ce, d’autant que le Mali n’est pas non seulement en dehors de la Communauté internationale, mais également que la géopolitique fait en sorte qu’aucun Etat ne peut vivre en «autocratie», a démontré le politologue Mamadou Samaké qui admet que «ce qui concerne le Mali, concerne le Maghreb. Etant entendu que le Mali est à cheval entre le Maghreb et le Sahel. Ce qui frappe le Mali pourra frapper le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, la Guinée», analysera le Pr Samaké. Pour lui, personne ne peut rester de marbre au regard des dégâts collatéraux que pourra engendrer la crise malienne, même si l’idéal aurait été pour lui que le Mali puisse régler lui-même son problème. Ce qui n’est apparemment plus évident, admet-il.
La réalité pour Dramane Diarra, Magistrat de son état, est que le problème dépasse la capacité de l’Afrique. A l’en croire, le Mali constitue un trait d’union entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche. M. Diarra affirma dans son intervention que «la crise du Nord Mali est un problème multidimensionnel. Elle a pris une dimension plus qu’internationale avec Aqmi. C’est une conception anachronique de dire que le Mali doit gérer seul ce problème. Surtout que le Mali n’est pas en dehors de la Cédéao et il est membre à part entière des Nations Unies».
Le MP 22, dans sa logique nationaliste voit une mise en scène !
Seulement voilà, au MP22, on estime que le discours du Mali à la tribune des Nations Unies n’a fait l’objet d’aucune consultation. Pour la Pr Sanogo, le MP-22 ne se sent nullement engagé par la demande du Mali. De ce fait, son Mouvement est contre la requête du Mali. Mais, il reste partant pour la récupération des régions Nord par l’armée malienne. Une armée qui, à suivre de peu ce discours, appartiendrait au MP22 et non au Mali. Une certitude chez Rokia Sanogo, la requête du Mali constitue une «mise en scène qui cache des volontés inavouées». A elle d’ajouter, « c’est dommage que les autorités maliennes croient à un miracle ». Mais, la représentante serait très heureuse de voir le Mali retrouver sa dignité territoriale avec une armée malienne, bien équipée et sur motivée.
Sous cet angle, son Mouvement rejoint les autres acteurs, en premier lieu, les autorités du Mali, qui ont fait la demande à la Communauté internationale. Laquelle Communauté, pour une résolution de la crise malienne et à en croire les informations, ambitionne d’abord de privilégier un dialogue politique devant permettre aux Maliens qui se sont associés aux bandits de revenir dans la famille. Ensuite, une intervention militaire à deux volets dont le premier porte sur le renforcement de la capacité de l’armée malienne, et enfin un redéploiement militaire au Mali sous la conduite de l’armée malienne pour livrer la guerre aux fous de Dieu qui sévissent au Nord Mali.
C’est bien compris, la résolution de la crise au Nord du Mali constitue l’éternelle abonnée aux lectures diverses. Peut-être pas pour longtemps, si l’esprit de Genève qui s’est dégagé tout au long du débat sera entretenu par tous, au nom du Mali. Alors, bonjour à l’esprit de Genève pour le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali !
Békaye DEMBELE