Notre pays vient d’enregistrer coup sur coup des actes de violence qui ternissent fortement son image en matière de sécurité. L’enlèvement de deux Français à Hombori et le meurtre de l’Allemand Martin Eugen, suivi du rapt de trois de ses compagnons à Tombouctou, sont au cœur des préoccupations du ministère de l’Artisanat et du Tourisme et des professionnels du secteur.
Face à la menace que ces actes représentent pour notre tourisme, Mohamed El Moctar, le chef du département a réuni lundi à la Cité administrative les responsables de son département et les représentants des agences de voyage, des hôteliers, des restaurateurs, des compagnies aériennes, des agences de location de voitures et des artisans pour analyser la nouvelle configuration et recueillir d’éventuelles propositions susceptibles de limiter la casse sur la saison touristique.
La rencontre a d’abord observé une minute de silence en hommage au touriste victime des terroristes. Mohamed El Moctar a jugé la situation très grave. Reprenant les mots du président de la République, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme a estimé que c’est tout le pays qui était attaqué, et que nous entrions en guerre contre ces malfaiteurs. Il s’agit de faire bloc derrière le chef de l’Etat et les forces armées et de sécurité. Notre intégrité territoriale et notre souveraineté sont remises en cause. Le secteur touristique fait vivre aujourd’hui 35 à 40 % de notre population. Qui s’y attaque, s’attaque à tout le pays.
Ces événements arrivent au mauvais moment. En effet, après avoir connu une première crise, le tourisme était en train de repartir d’un bon pied dans notre pays grâce à l’implication de tous. Pour la saison touristique qui vient de démarrer, les visiteurs commençaient à revenir au Mali. Des Ong américaines et anglaises venaient de décider lors d’une rencontre à Londres, il y a seulement une dizaine de jours, d’envoyer des vols low cost en direction de notre pays.
Tous ces efforts risquent d’être anéantis par ce regain de violence, a constaté le ministre l’Artisanat et du Tourisme. L’avis des professionnels du tourisme étant primordial, une deuxième rencontre élargie est prévue avec tous les représentants du secteur. Leurs propositions seront ensuite discutées avec le ministère de la Sécurité intérieure.
