Crise au Nord-Mali: L’ADJ et l’OED dénoncent la gestion solitaire du président ATT

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La crise qui sévit depuis le mois de janvier 2012 dans le septentrion de notre pays est à la base de la mise sur pied par l’Association pour le Développement et la Justice (ADJ) et l’Observatoire pour un Etat de Droit (OED) d’un collectif dénommé «Janvier noir».

 

Dans la matinée du mardi 14 février 2012, dernier, ce collectif  a organisé une conférence de presse dans les locaux dela Maisonde la presse pour édifier l’opinion nationale et internationale sur la crise qui s’est installée dans le nord du pays.

C’était sous la présidence de premier responsable de l’ADJ, Abdoul Traoré dit Diop et celui de l’OED, Daniel Amadou Téssougué. On notait également, autour de la table, deux membres du collectif, Ali Bathily et Badra Alou Berthé. Le collectif n’ira par quatre chemins pour planter le décor dans une salle archicomble.

Dans son intervention liminaire, Abdoul Traoré dit Diop fera savoir que l’abandon de toute la bande sahélienne aux mains des trafiquants, de la maffia et des mercenaires de tous genres est à la base de ce désordre qui règne dans le Nord du pays.  Selon lui, les deux mandats du président ATT sont l’aboutissement de la mauvaise gouvernance, de la gabegie, du clientélisme et de la corruption érigées en système de gestion qui ont fini par gangrener toutes les institutions de l’Etat, y compris l’institution militaire qui, par contre coup, ne dispose ni de ressources humaines, ni des moyens matériels nécessaires à l’accomplissement de ses missions républicaines.

« Notre armée est sans munition. Les 4×4 sont dans les mains des réseaux avec des bons d’essence, tandis qu’on donne 28 litres de gaz oïl à une caserne durant tout un trimestre. Il a fallu que les femmes des militaires envoyées au front pointent leur doigt sur un seul homme pour qu’il s’explique. Notre armée n’est pas vaincue. C’est la mauvaise gouvernance qui a atteint notre armée », a-t-il déclaré.

Pour Daniel Amadou Téssougué, la situation au nord est la résultante de laisser-aller et la gestion solitaire d’un seul qui connaît tout et est à la fois maçon et menuisier. «Il a, durant tout son mandat, entraîné le pays dans le mensonge et la médiocrité. Les fonds destinés aux réalisations dans le nord à travers les multiples accords ont pris quel chemin  », a martelé  Daniel Amadou Téssougué.

Pour Ali Bathily, un bouleversement institutionnel est en cours dans notre pays. Toutes nos institutions républicaines ont perdu leur crédibilité. Ce qui signifie qu’une transition se prépare tout doucement avec des réseaux de partis politiques. «Il est impossible d’organiser une élection présidentielle avec 35% de la population. Il fallait mettre ce réseau en branle pour atteindre le but visé. C’est l’ambition de certains partis politiques pour mettre notre  démocratie en péril. Le moment viendra où on nous dira que le président ATT assume la transition avant la fin de la crise. Nous optons pour une transition sans ATT», a-t-il souligné.

Par ailleurs, le collectif s’interroge sur la compétence du pouvoir actuel. Il soutient les initiatives pour la recherche d’une paix définitive dans le Nord tout en exigeant avec force la nécessité d’une justice contre la culture de l’impunité qui tend à s’installer dans le conflit du Nord, en la faisant passer pour pertes et profits. Il a sollicité les composantes de la société civile à se constituer partie civile devant les juridictions contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord et notamment à Aguelhoc le 24 janvier 2012.

Destin GNIMADI

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