Après l’échec de ses différentes tentatives de règlement pacifique de la crise qui couve au nord du Mali depuis son arrivée à la tête de notre pays en 2002, ATT tirera-t-il des enseignements ? Selon certains observateurs, il a plus que jamais, le dos au mur. Dans sa situation, une seule solution semble se dégager : la guerre rien que la guerre !
Même si pour ATT trop n’est pas trop, il doit comprendre que les maliens sont loin d’approuver sa manière de gérer la rébellion au nord de pays. Oubliant que le dialogue doit être soutenu par un avantage sur le terrain, il a embourbé notre pays dans une crise aux multiples rebondissements. Pourtant, dans la tête des bandits de grand chemin comme Iyad Agali, le Mali est une vache laitière qu’il faut savoir traire selon son humeur. Face à la faiblesse d’un général qui connait tout, mais qui ne fait rien, ils ont malheureusement le vent en prou. Contrairement aux pouvoirs de Niamey et de Nouakchott, Bamako a démissionné. Pendant qu’on tue, prend en otage et enlève les véhicules au septentrion de notre pays, ATT répond par un silence assourdissant. Profitant de cette impasse, les groupuscules terroristes poussent comme des champignons pour revendiquer, une autonomie pour les uns et une séparation pure et simple pour les autres.
DE QUOI ATT A-T-IL PEUR ?
La démonstration de force lors du défilé militaire du cinquantenaire n’était-il pas un mirage ? Telle est la question que les maliens désabusés se posent eu égard à la gestion inexplicable de la crise du nord. Quelle est la force de frappe réelle de notre armée ? Pourquoi ATT accepte que le premier venu humilie tant notre pays ? Telles sont les questions que les populations se posent. Dans pareille circonstance, quel est le rôle de Dioncounda et de l’assemblée nationale ? Car la question de la souveraineté et l’intégrité de notre territoire ne doivent pas être du seul ressort du chef de l’Etat. Pourquoi ne décrétons nous pas l’Etat d’urgence au nord ?
De négociation en négociation, d’accord en accord, les bandits multirécidivistes se sentent pousser des ailes. Quoi de plus normal si les chefs rebelles, 1er bénéficiaires et instigateurs de tout ce chao sont présentés comme des négociateurs de bonne foi par une autorité dépassée. Sourd et muet à toutes les propositions qui ne sont pas les siennes, ATT, trop attentiste aux yeux du peuple, veut-il profiter du chao pour prolonger son mandat. Si les uns et les autres sont partagés autour de cette question, ils sont en revanche unanimes sur l’urgence de redresser la situation qui se détériore de jour en jour dans le septentrion de notre pays.
LE COLONEL OSSAD A KOULOUBA, UNE RENCONTRE POUR RIEN
Loin de dissiper les inquiétudes légitimes d’un peuple abandonné entre les mains des terroristes, des rebelles et des bandes armées, la rencontre tant annoncée par Koulouba en a créé plus. La question importante qu’il fallait aborder avec nos compatriotes de retour forcé de la Libye devrait logiquement être : cantonnement, désarmement et réinsertion si possible. Sachant bien qu’au nord, les réalités politiques et celles sur le terrain sont diamétralement opposées, les mots en l’air de ATT et du colonel OSSAD à Koulouba ont laissé les gens perplexes.
Car pour nos compatriotes de retour de la Libye, le Mali est un gâteau dont le partage nécessite des négociations au gré des humeurs du moment. Pourtant en partant pour leur exile doré au côté du défunt guide, personne n’a sollicité le concours des autorités de Bamako. Alors de grâce, qu’ils arrêtent de faire des pressions inutiles sur un régime dont il connait le point faible.
LA GUERRE POUR IMPOSER LA PAIX
A défaut de se faire comprendre par les groupuscules qui s’en fichent éperdument de l’avenir du Mali, ATT doit imposer la paix. Cela passe par un nettoyage de tout le septentrion du pays. Tout en appelant les maliens à ne pas faire l’amalgame, ATT fait pire qu’eux. Et pour cause, en offrant des privilèges inconsidérés et des devises au bandit en rupture de bancs, il ravive le sentiment d’injustice chez les autres restés fidèles aux autorités de Bamako.
Dans l’indifférence totale de l’assemblée nationale, le vieux général éprouvé par les épreuves et le temps est entrain d’embourber le Mali dans un conflit à l’irakien.
À suivre
Lamine Diallo