Crise au Nord : Le Mali et l’Algérie optent pour une feuille route

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Le 13 juin à Alger, le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, et le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, se sont entretenus de la crise au Sahel. Les discussions ont porté sur la déclaration unilatérale d’un Etat indépendant de l’Azaouad par le MNLA et sur d’autres sujets tout aussi brûlants de l’heure. Au terme de leur entrevue, les deux dirigeants ont opté pour une feuille de route.

Dans ses propositions, le Mali sollicite que les autorités algériennes mobilisent leurs efforts de médiation entre Bamako et les Touaregs, mais surtout affiche sa volonté de discuter de toutes les demandes soumises par les rebelles dans le cadre de l’intégrité territoriale du Mali. Au cours de sa visite de quarante-huit heures, le Premier ministre malien a informé les autorités algériennes des derniers développements survenus dans son pays et des mesures programmées par le Mali pour rétablir son intégrité territoriale. « En plus d’être un pays voisin, l’Algérie est également une nation amicale et fraternelle, et cela restera toujours le cas », a fait savoir le Premier ministre Cheick Modibo Diarra avant d’expliquer : « Au vu de ce qui se déroule en ce moment même au Mali, la première initiative que prendra le gouvernement malien sera de communiquer avec ses voisins, ses amis et ses frères pour trouver des solutions efficaces à la crise que nous traversons actuellement ». A l’issue de ses entretiens à Alger, le Premier ministre malien s’est directement rendu à Paris où il a rencontré le Président malien par intérim pour l’informer des résultats de ces concertations. Dioncounda Traoré suit actuellement un traitement médical dans la capitale française après son agression au Palais de Koulouba, le mois dernier, par des manifestants.

La visite de Cheick Modibo Diarra à Alger visait à demander à l’Algérie d’assurer la médiation avec les tribus de l’Azawad et d’étudier les voies et moyens de rétablir les relations avec ceux qui appellent à l’indépendance. Le dossier des diplomates enlevés à Gao au mois d’avril dernier se trouvait aussi au centre des discussions. Cheick Modibo Diarra a promis que les autorités maliennes feront tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir la libération des otages algériens. Par ailleurs, le Premier ministre malien a sollicité l’aide de l’Algérie pour une sortie de crise malienne. Les responsables de la force de réserve de la CEDEAO menacent d’utiliser la force après que les rebelles aient pris le contrôle du Nord-Mali. Toutefois, l’Algérie s’oppose à une intervention militaire au Mali, et le Conseiller du Président algérien pour les affaires de sécurité, Kamel Rezzag-Bara, appelle à intensifier les efforts de médiation internationaux pour répondre à la situation. En plus, , le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères,  Amar Belani, a confirmé que la position algérienne vis-à-vis du Mali est ferme et que l’Algérie est inquiète de la stabilité, de la légitimité constitutionnelle et de l’intégrité territoriale du Mali. Enfin, l’Algérie défend une solution pacifique entre le gouvernement malien et les rebelles du Nord-Mali. Cela se réalisera par le dialogue qui se concentrera sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, pour la sécurité de toute la région.

 

 

Territoires maliens occupés :

Les ressortissants de Douentza s’indignent contre le traitement parcellaire de l’information

A la faveur d’un point de presse tenu le samedi dernier au CICB, l’Association des ressortissants du cercle de Douentza, « DEENTAL », déclare son indignation, son incompréhension, son désappointement et son profond désarroi face au traitement parcellaire de l’information et la gestion discriminatoire des conséquences de l’occupation.

L’Association des ressortissants du cercle de Douentza n’est pas allée avec le dos de la cuillère. A travers son président, elle a dénoncé tout ce qui s’est passé depuis l’occupation de leur zone par des rebelles.  Selon Amadou Koïta, depuis le 2 avril dernier, le cercle de Douentza (région de Mopti) est occupé par le MNLA et l’Ançardine, tout comme les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. A ses dires, les populations de Douentza subissent les mêmes attaques et exactions dont les conséquences sont identiques sur tous les plans à celles des villes occupées. A l’en croire, les envahisseurs ont procédé à des enlèvements de véhicules au Centre de santé de référence de Douentza, des véhicules de particuliers, de motos, à des pillages de domiciles, des vols, des saccages, etc. A cet effet, le président de l’Association des ressortissants du cercle de Douentza a rappelé des dates où ont eu lieu des actes ignobles des nouveaux maîtres de la localité. « Le 5 avril, il y a eu l’enlèvement  de deux véhicules appartenant au maire de la commune urbaine et à la mairie, l’enlèvement (avec leur contenu) de deux autres véhicules en provenance de  Tombouctou. Le 7 avril, les locaux du service des Travaux publics ont été pillés. Le 12 avril, c’est l’attaque de N’Gouma avec sabotage des systèmes de communication et d’adduction d’eau potable, le pillage du parc de bétail, la fouille des marchands. Le 17 mai, c’est l’enlèvement du groupe électrogène de la BIM-SA et la prospection de la vallée de Koubéwel Koundia. Le 18 mai le corbillard de la ville de Douentza a été enlevé. Le 19 mai, deux camions bennes, une citerne et du matériel de construction ont été enlevés. Le 5 juin, les domiciles du sous-préfet ont été pillés et 16 vaches laitières ont été emportées…», a détaillé Amadou Koïta.

Pire, depuis cette date, les saccages, pillages, destruction ou détérioration de biens et rançonnements sont devenus le lot quotidien des populations du cercle. Pendant ce temps, il n’y a ni école, ni soins de santé, avec toutes les conséquences néfastes qui en découlent. Les populations vivent dans un climat de panique et de terreur marqué par l’absence de l’administration et des services de sécurité. « A travers une administration et des postes de contrôle installés par le MNLA, on assiste impuissant à tous les types d’abus et de rançonnements à travers la création intempestive et anarchique de toutes sortes de taxes variables selon le désir de l’argent », a signalé Amadou Koïta. Pourtant, selon l’Association, un sort tout différent lui avait été réservé par l’Etat, les médias, les associations ou organisations civiles à caractère humanitaire. Même le premier couloir humanitaire avait « omis » le cercle de Douentza. C’est suite à tout cela que l’Association des ressortissants du cercle de Douentza a déclaré son indignation « Ce qui suscite en nous une indignation et un désappointement qui ne sont égalés que par notre profond désarroi et notre incompréhension face au traitement parcellaire de l’information et la gestion tout aussi discriminatoire des conséquences de l’occupation », a déclaré l’Association.

Oumar Diakité

 

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1 commentaire

  1. vu que le délégué auprès du ministère de la défense algérien un certain “Général Gnayzia ” était présent a la réunion ils ont du surement discuté de l’aspect militaire .. sachant que ce gnayzia est le responsable des contrats et achat militaire de l’Algérie ces dernières années , c’est lui qui fait les courses pour l’armée ..peut etre pourrait il aider l’armée malienne a acheté du bon matos

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