Destruction de 300 millions de médicaments par les groupes terroristes, désorganisation de l’offre de services de santé y compris pour le VIH/SIDA, destruction partielle ou totale des centres de soins et de prévention, déplacement massif du personnel de santé qualifié dans le domaine et autres acteurs concernés (ONG, associations, volontaires etc.…), viols, séquestrations des filles et femmes vulnérables, mariages forcés…. La liste des facteurs négatifs qui ont entravé la lutte contre le Sida au septentrion du Mali sont loin d’être exhaustive…
Au Mali, le taux de prévalence du VIH avait chuté de 1,7% de 2001 à 1,1%. Un exploit très encourageant dû à la détermination de tous les acteurs de lutte contre cette pandémie qui fait encore des ravages dans certains pays en voie de développement. Cependant, cette donne peut changer si on ne fait rien pour réparer les pannes à la machine de lutte contre le sida du Mali. Et pour cause, pendant des mois, les populations du Nord, surtout la junte féminine a été plus qu’exposée au risque de contamination massive de virus du Sida. Car, les fous de Dieu s’adonnaient à des pratiques non catholiques au nom d’un islam rangé en leur faveur. Sans scrupule, cet islam accorde aux combattants de violer pour éteindre le feu qui brûlait leur entrecuisse. A ces cas viols, s’ajoutent des messages sataniques invitant les pères de familles à sacrifier leurs filles au nom de Dieu : « Ils assuraient que toute femme qui était mariée aux guerriers de Dieu ira directement au Paradis ainsi que leurs parents. Et pire, certaines filles y adhéraient de leur propre gré. Les parents d’autres les obligeaient à aller se marier au nom Dieu. Ce mariage garantissait aussi une quiétude sécuritaire et financière pour la famille des femmes qui étaient les seules victimes. Car le mariage du Djihad veut dire coucher avec au minimum cinq hommes par solidarité pour les frères d’armes du mari légitime », nous dit un ressortissant de Gao.
Malgré toutes ces débauches, le Sida est le mot à bannir pour les fous de Dieu : « Le Sida, c’est Haram, le condom est encore pire. C’est sans doute un piège des mécréants de l’occident pour encourager prostitution. Voilà des messages qu’ils véhiculaient quand ils parlaient de Sida et le panneau de sensibilisation de lutte contre le Sida qu’il trouvent sur leur chemin est tout de suite remplacé par peinture noire avec une écriture blanche en arabe », a-t-il déploré. Ce témoignage corrobore parfaitement avec les données du Haut Conseil de Lutte contre Sida.
En effet, à la faveur d’une conférence de presse, en prélude de la Journée Internationale de lutte contre le Sida, M. Malick Sène a souligné que 59 sites de PTME (Prévention Mère- Enfant) dont 5 à Mopti, 22 à Tombouctou, 29 à Gao et 3 à Kidal ont été détruits par les djihadistes. Pire, selon M. Sène, sur les 688 malades qui étaient sous traitement au moment de la guerre, beaucoup se sont déplacés vers le sud. Et : « Beaucoup de malades restés sur place ont connu une rupture de traitements. Ce qui peut conduire à un changement de ligne de traitement à cause d’une éventuelle résistance du virus », a-t-il averti.
Christelle