Invité de notre confrère de la Radio Télévision du Burkina (RTB), Pascal Yemboini Thiombiano, dans l’émission Actu Hebdo, le député élu à Goundam et membre du Comité interparlementaire de l’UEMOA, Oumar Bouri Touré dit Billy, a développé une kyrielle de sujets: crise sociopolitique, solutions idoines, gouvernement Cheick Modibo Diarra II. Actualité et gravité obligent, c’est le Nord du Mali qui a focalisé le député et son hôte.
Depuis le 17 janvier 2012, le Mali vit une crise sans précédent au Nord. A ce sujet, l’Honorable député a tout d’abord fait savoir à notre confrère «on ne s’attendait pas à cette situation, car, au Mali, les différentes couches sociales ont toujours vécu en harmonie».
Concernant les actes posés par le MNLA, le député les a jugés «très douloureux». «Je sais que ce sont des frères, qui ont été utilisés à des moments de faiblesse pour les amener dans cette voie. Je suis sûr et certain qu’ils regrettent ce qui se passe aujourd’hui dans leur pays. Je les connais très bien, parce que nous sommes une très grande famille au Nord du Mali. Nous sommes liés les uns aux autres» a souligné Oumar Bouri Touré.
Quant aux nombreuses accusations de «sous-développement du Nord du Mali» mises en avant par les indépendantistes pour attaquer Tombouctou, Gao et Kidal, le député a déclaré «n’être pas de cet avis». «Je suis député de Goundam et je connais tout le Nord du Mali. Je connais toutes les populations qui y vivent. Je peux dire, sans risque de me tromper, que le niveau de développement est presque partout le même au Mali. Chez moi, à Goundam, c’est le Nord du Mali. Il y a l’eau courante, la télévision, l’électricité, le téléphone (fixe et mobile). Je ne peux donc pas dire que le Nord a été délaissé! Comme je le disais tantôt, ce sont des frères qu’on a abusés lors d’un moment de faiblesse. On a voulu leur inculquer autre chose, une autre façon de vivre. Par rapport aux projets auxquels on fait souvent allusion, je peux tout simplement dire que certains ont dû être mal élaborés et n’ont pas tenu compte de certaines spécificités. Il ne s’agit pas seulement de monter des projets ou d’envoyer de l’argent dans telle ou telle localité. Il faut surtout tenir compte des spécificités qui caractérisent lesdites localités. Nous vivons les mêmes réalités depuis le temps de nos aïeuls. Pour moi, la situation actuelle est une nouvelle forme d’impérialisme islamique, économique et culturel».
De février à août 2011, le vent de la révolution qui a soufflé sur la Libye a fini par emporter le régime du Colonel Mouammar Kadhafi. A en croire Oumar Bouri Touré, «le conflit libyen est, en grande partie, la cause de la rébellion au Nord, car un nombre considérable d’armes de guerre venues de Libye est entré au Mali».
Au cours de l’entretien, le député de Goundam a, de façon laconique, évoqué le coup d’Etat et la situation politique actuelle. Mais, ajoutera-t-il, «je suis optimiste. Le Mali est une grande nation. Quels que soient les problèmes, nous allons les surmonter. Tout le monde est lié au Mali. D’une manière ou d’une autre, tout va se régler».
Le 21 mai 2012, le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, était agressé au Palais de Koulouba par une foule déchaînée. Sur ce point, le député de Goundam, qui connaît bien le Pr. Traoré pour avoir collaboré avec lui, pense «qu’il est à la hauteur de la tâche qui l’attend». S’agissant du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, l’élu de Goundam estime que «certains Maliens l’ont jugé trop vite. Ce n’est pas d’un coup de baguette magique qu’il va régler tous les problèmes».
«Le Mali est un et indivisible»
Face à la situation qui prévaut au Nord, Oumar Bouri Touré préconise «la négociation», car, selon lui, «même quand on est en guerre, on finit toujours par s’asseoir pour négocier». Cependant, le député ne croit pas «qu’il faut négocier infiniment, le nombre de réfugiés maliens étant significatif».
Alors, que doit-on négocier? «Il faut amener ces gens à la raison. Il faut leur montrer que tout ce qu’ils demandent n’est qu’une simple illusion» a répondu l’Honorable Touré.
Lorsque notre confrère a soulevé la solution «d’un Etat fédéral», Oumar Bouri Touré a quasiment sursauté de son fauteuil pour rétorquer: «nous ne voulons pas de cet état fédéral. Le Mali est un et indivisible… Notre décentralisation est une réalité et donne une autonomie de gestion aux populations».
Depuis le début de la crise sociopolitique au Mali, le Burkina Faso s’est proposé comme médiateur. Et la médiation du Burkina est «appréciée» par le député, qui salue, au passage, la présence, il y a quelques semaines, de Djibril Bassolé dans la région de Kidal, pour y rencontrer Iyad Ag Aghaly et ses hommes.
Oumar Bouri Touré a aussi lancé un véritable cri du cœur à la communauté internationale, et surtout à la France. «Je lance un appel à la communauté internationale, et singulièrement à la France, compte tenu de nos relations spécifiques, à venir d’urgence en aide au Mali, pour éviter la tragédie dont nous sommes victimes».
Pour finir, il a exprimé sa gratitude au Président du Faso, Blaise Compaoré, pour «ses actions en faveur de la paix» et lui a demandé de faire entendre «aux frères égarés que nous aimons, la voie de la raison, car la guerre seule n’est que mort et désolation».
Paul Mben
monsieur billy, ansardine et MNLA sont restés à goundam, beaucoup plus que tu ne l’a été en tant que deputé elu du cercle. Et ils ont apporté aux populations plus que tu ne l’a fait.en tant de paix tu n’a rien rapporté au nord, ce n’est pas en temps de guerre que tu va le faire. A dieu la deputation pour toi dans le cercle
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