Crise au Nord du Mali : Eviter le piège de la communauté internationale

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Face aux doubles enjeux que représente la crise sécuritaire au Nord de notre pays, il est important, voire nécessaire pour nos autorités de savoir faire la part des choses. Car, à la lecture du planning de la communauté internationale, les préoccupations du Mali semblent être reléguées au second plan au profit de celles de la communauté internationale. Tout comme le MUJAO et AQMI constituent un danger pour la sous région et le monde, le MNLA et Ansar-dine constituent aussi des menaces pour le Mali. La politique de deux poids deux mesures de la communauté internationale, est un piège que nos autorités doivent éviter.

Islamistes du Mujao à Gao au Mali (Reuters)

La vie d’un français ou d’un américain vaut-il mieux que celle d’un malien ? Telle est la question que nos compatriotes doivent se poser face à l’attitude de la communauté internationale dans le cadre de la gestion de la crise que connait notre pays depuis janvier 2012. Pendant que, eux ils se proposent de nous aider à combattre leurs ennemis, ils nous demandent de dialoguer avec les nôtres, même si le dialogue n’exclut pas l’intervention militaire. Si le fait de prendre des armes et de tuer les fils du Mali en fonction de son humeur, est un combat noble aux yeux de certains responsables internationaux, celui du MUJAO ou de AQMI n’en est pas moins noble. S’il faut négocier avec le MNLA et An sardine, nous devons aussi négocier avec le MUJAO et AQMI. Car, il est important que le Mali évite la politique de la guerre par procuration qui ne lui apportera pas d’avancée dans la gestion de la crise.

Dans ce jeu subtile, il est utopique voire illusoire de se mettre en tête que la communauté internationale s’active pour l’intégrité du Mali ou pour protéger les populations victimes de ses groupes terroristes. Les signaux contradictoires envoyés par les nations unies qui prônent la carotte pour nos ennemis et le bâton pour les leurs, en est une parfaite illustration. Si l’on ne prend garde, l’objectif à court et moyen termes de la communauté internationale et de la CEDEAO consistera à obtenir dans un premier temps une amnistie pour An sardine et le MNLA. Dans un second temps, de réintégrer les combattants et les cadres déserteurs de l’administration. Pour boucler la boucle, l’autodétermination sera imposée tout comme on a vu au sud Soudan.

Pour éviter que telle situation ne se reproduise, la population, la classe politique et l’armée doivent donner de la voix pour aider nos autorités qui ne semblent pas faire le poids devant la communauté internationale. Si la classe politique se fait entendre timidement à ce sujet, en revanche, la population malienne d’une manière générale et celle du nord en particulier est entrain de prendre des dispositions pour que de tel scenario ne se réalise pas. Une simple discussion avec nos frères du nord, suffit de se rendre compte de l’ampleur du choc de cette crise. Pour eux, plus question de vivre avec les apatrides du MNLA et de An sardine. En ouvrant la porte du Mali, à AQMI et le MUJAO, le MNLA et ANSARDINE ont joué leur dernière carte.

Selon un jeune déplacé de Gao à Bamako, après la libération des zones occupées, aucun membre du MNLA et de Ançardine ne sera toléré dans les villes et villages du septentrion de notre pays. De leur côté, les autorités doivent tenir compte de cette position des populations avant toutes négociations avec ces bandits.

Lamine Diallo

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1 commentaire

  1. Crise, nation et pouvoir: le Mali qui s’affaisse.

    Au moment où le combat de coq s’estompe entre le Mnla et le Mujao à Ménaka, Romano Prodi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahel estime à septembre 2013 la date d’une éventuelle intervention militaire étrangère au Mali.

    Diversion ou réelle estimation?

    En tout cas, ce délai grand format contraste avec les accélérations des événements politiques, diplomatiques et militaires des dernières semaines qui se sont achevés à Abuja le 11 novembre 2012 par l’adoption d’un “concept d’opération” devant être défendu à l’Onu par les pays africains en faveur d’une action militaire étrangère au nord du Mali.

    Par ailleurs l’union européenne, en posant quatre conditions au Mali, pour reprendre la plénitude de sa coopération avec le Mali, emboîte le pas aux États-Unis d’Amérique pour ce qui est le respect de la légalité constitutionnelle au Mali.

    Elle posent comme conditions, entre autres, l’organisation des élections et la mise à l’écart des putschistes du 22 mars dans l’exercice du pouvoir transitoire pour bénéficier de la plénitude de l’aide européenne.

    Les maliens à travers CMD et ses gouvernements de copains familiaux, Dioncounda Traoré et les membres du Cnrdre ne cessent de défier américains et européens pour saboter chaque jour la légalité constitutionnelle au Mali et faire la promotion de l’illégalité militaire et civile à travers la carte blanche donnée à l’organisation illégale qu’est le Cnrdre, ses membres et ses partis et associations politiques supporteurs, dans la conduite des affaires de la transition politique au Mali.

    Leur dernière trouvaille, ce sont les “concertations nationales” ou sa mascarade qu’ils veulent substituer à notre constitution pour diriger le Mali dès le 26 novembre 2012, au moment même ou tout le monde s’active pour aider le Mali, malgré la panne de légalité constitutionnelle déjà inquiétante dans le pays.

    C’est un véritable pied de nez à tous ceux qui aspirent à voir un Mali démocratique.

    Du coup notre pays, avec les souffles du chaud et du froid des dirigeants de la transition politique, n’est plus crédible au yeux de nos partenaires européens et américains.

    C’est pour cela qu’ils nous la jouent eux aussi à l’envers, en nous imposant la négociation contre nature avec les criminels du Mnla, qu’ils savent non sérieux et non crédibles également.

    Mais entre nous quelle est la différence entre non crédible et non crédible?

    Franchement rien!

    Donc le Mnla requinqué par ces appels à négociation a commis l’erreur aussi arrogante que fatale de s’attaquer au Mujao, c’est à dire son grand frère et le résultat n’est pas du tout beau à voir: un véritable carnage à Ménaka, un peu comme Aguelhoc élevé à la puissance deux.

    Blaise Compaoré se prend trop au sérieux avec ces guignols du Mnla crime, qui deviennent du coup ses enfants adoptifs un peu trop gâtés.

    CMD le grand troubadour de la transition qui rêve de diriger le Mali comme président après l’avoir fait comme premier ministre “pleins pouvoirs nuls”, multiplie les contradictions et les voyages inutiles pour finalement revenir à la cage négociation avec le Mnla et Ansardine (après tant de crimes abominables de ces deux organisations criminelles), c’est à dire exactement au même stade où se trouvaient ATT et son régime juste avant le coup d’état qui les ont balayés le 22 mars 2012.

    22 mars 2012, 22 novembre 2012, cela fait 8 mois jour pour jour que le Mali tourne en rond sans avoir ni une orientation claire sur la conduite de la transition politique incrédule (qu’on n’aurait j’aimais entammé simplement en refusant le coup d’état stupide, inutile et dangereux pour notre pays) ni une vision claire pour régler le problème du nord (guerre ou négociation même l’Onu ne le sait plus malgré l’activisme de François Hollande, car le Romano Prodi le prédit pour septembre 2012 si jamais guerre il y aura).

    Mais le Mali a perdu entre temps et bêtement, sa démocratie, sa stabilité politique, sa cohésion sociale et son dynamisme économique, le pays qui était à genou s’affaisse maintenant sur lui même comme un loup servier s’écroule sous les balles de chasseurs professionnels.

    Chaque jour que Dieu fait, les populations du nord du Mali souffrent en majuscule alors que Bamako et ses responsables politiques et militaires brillent en minuscule par une incrédule irresponsabilité qui me laisse pantois.

    Ainsi va le pays de Soundiata Keita et de Modibo Keita.
    Quel gâchis!

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