Création d’Ambassades en Occident et report de la phase critique des pourparlers d’Alger : De la provocation à la mauvaise foi des groupes armés !

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Info ou intox : Le MNLA ouvre ses ambassades dans 4 pays européens
L’ambassade de l’Azawad à Amsterdam

«Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons au dialogue. Je prends à témoin la Communauté internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues. Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser», clamait le président IBK lors d’une ses sorties à la télévision nationale, après les attaques survenues au Nord et la mutinerie de Kati. Pendant que la main d’IBK reste tendue, les groupes armés du Mnla et leurs alliés poursuivent dans leur optique de tapages médiatiques, de calomnies et d’insultes aux valeurs sociétales de notre Nation. En témoignent leurs dernières trouvailles avec les supposées créations et inaugurations d’«ambassades» en Occident.

 

Le Mnla et ses alliés du Maa et du Hcua versent désormais dans le chantage et la calomnie. Du coup, on se demande qu’est-ce qui se cache derrière leur sortie médiatique depuis l’extérieur. Comme à l’accoutumée, ils ne cessent de jouer au dilatoire et à la provocation. En effet, comme des caméléons, ils ne font que changer de couleurs et de postions, à leur guise. Histoire de distraire les nouvelles autorités de la République afin de se réorganiser et de se réarmer pour troubler la quiétude de nos populations.

De ce fait, la question qui taraude actuellement les esprits est de savoir ce qu’ils veulent réellement. Alors qu’ils sont actuellement à la table des négociations et devraient donc accepter cette offre de dialogue, qui doit être d’ailleurs la dernière, car «trop, c’est trop», les voilà avec une autre stratégie nuisible : la création de leurs «Ambassades» en Occident, notamment aux Pays-Bas et dans certains pays supposés amis du Mali (Russie, Suisse, Angleterre).

 

«Les locaux de la nouvelle Ambassade de l’Azawad en Hollande devaient être inaugurés le mardi dernier, 9 septembre 2014 à Amsterdam», nous apprenait-on. Et du coup, l’on se demandait à quoi jouent ces pays qui clament toujours haut et fort que le Mali ne sera pas divisé et que la souveraineté de l’Etat malien doit s’exercer sur l’ensemble du territoire national. Pour certains, si la Suisse et les Pays-Bas n’ont fait aucun mystère de leurs soutiens aux groupes séparatistes maliens, les cas de la Russie et de l’Angleterre qui veulent maintenant évoluer à visage découvert, paraissent comme une demie surprise. Plus particulièrement la Russie qui demeure un partenaire stratégique militaire pour les Fama et pour tout le Mali.

 

Fort heureusement, la 1ère Secrétaire aux Affaires politiques, à la Presse et à la Culture de l’Ambassade du Royaume des Pays -Bas au Mali, Mme Mirjam Tjassing, a apporté un démenti cinglant à ce projet des groupes armés. «Il ne s’agit pas d’une Ambassade officiellement accréditée, mais plutôt, d’un projet culturel… Nous n’avons pas de relations formelles, politiques avec ce projet de création d’Ambassade. Nous, nous souscrivons à l’unité nationale du Mali, avec qui nous entretenons des relations bilatérales à travers les Ambassades du Mali à Bruxelles et du Pays-Bas à Bamako. Il n’y a pas un soutien du gouvernement néerlandais à ce projet. Il y a la liberté d’expression aux Pays-Bas. Ce sont des artistes qui font ce projet et ils ont le droit de s’exprimer. Ce n’est pas la même chose qu’une acceptation ou une accréditation à une Ambassade de l’Azawad. Nous avons fait un Communiqué lundi dernier dans lequel figure tout ce que je viens de dire. Si un tel projet est de nature à créer la confusion, sinon compromettre la quiétude de l’Etat malien, les Pays-Bas ne peuvent-ils pas fermer le lieu ?», confiait-elle à un confrère de la place.

S’inscrivant dans la même lancée, M. Victor de l’Ambassade de la Russie au Mali s’est dit surpris de cette nouvelle. «La Russie ne va pas sceller un pacte avec des groupes armés, étant donné que nous sommes en relation avec le gouvernement malien. Les autorités russes ont toujours réaffirmé leur soutien à l’unité nationale du Mali. Je pense que la Russie restera dans cette dynamique», a-t-il martelé.

 

Autant dire que ce n’est que de l’intox, de la pure intox. On se rappelle encore qu’en tournée en Europe, pour «la fête du 3ème anniversaire de la création de leur Azawad», l’un des porte-paroles du Mnla, Hamma Ag Sid’Ahmed, balançait un communiqué qu’il qualifiait de mise en garde. Et puisque le ridicule ne tue pas, il persistait et signait que «le Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) réitère, une fois de plus, le respect de ses engagements vis-à-vis du peuple de l’Azawad, du peuple malien, de la Communauté internationale et du Médiateur de la Cédéao, à œuvrer dans la recherche d’une solution définitive au conflit qui oppose l’Etat malien au peuple de l’Azawad».

 

De quel Conseil s’agit-il ? Pas celui qui a été chassé de Gao dans des conditions qui frisent le ridicule. En réalité, les cadres du Mnla ont compris l’indélicatesse de leurs actes et cherchent à se donner bonne conscience sous le prétexte fallacieux de défendre un idéal communautaire. «Nous rappelons au Gouvernement malien qu’il ne doit plus essayer de dévier de leur trajectoire les revendications identitaires légitimes du peuple de l’Azawad qui sont historiques et qui datent de plus de cinquante deux (52) ans», déclarait le porte-parole du Mnla, le 30 août 2014.

Plus qu’une provocation donc, la célébration par le nébuleux Mnla de l’indépendance de l’utopique «république de l’Azawad» et la création- virtuelle- de leurs «Ambassades» relancent les débats sur la gestion de la crise du Nord. Pour narguer les autorités nationales et la Communauté internationale, le Mnla et son lobby, tapis dans l’ombre en Occident, avaient mené des activités en signe de célébration du troisième anniversaire d’un Etat fantoche dans l’Etat du Mali. Paradoxalement, au même moment, de fortes pressions étaient exercées sur le Mali pour prendre langue avec ce groupe armé et ses alliés.

Derrière ces sorties médiatiques du Mnla, il y a vraisemblablement une volonté de paraître comme un acteur incontournable dans les négociations qui se déroulent actuellement en terre algérienne. «Nous rappelons aux autorités maliennes que tout dialogue dans le cadre de la recherche d’une solution définitive au conflit entre les représentants du Gouvernement malien et ceux du peuple de l’Azawad doit se faire entre des interlocuteurs légitimes de ces deux parties sous l’égide du Médiateur désigné par la Cédéao et la Communauté internationale», soulignait le communiqué.

En tout cas, l’activisme du Mnla et de ses acolytes a pour but de faire du chantage à Bamako et de marquer les esprits. Pis, dans son plan machiavélique, un faux document avait été établi, qui confère l’autonomie à la région de Kidal. Et pourtant, au début des pourparlers d’Alger en vue de l’adoption d’une feuille de route qu’ils ont pourtant paraphée, ils soutenaient ne pas parler d’autonomie, d’auto-détermination, de cessession ou d’indépendance.  D’où sortent-ils alors cette histoire d’inauguration de «leurs Ambassades» ? De l’intox pour troubler le bon déroulement des pourparlers d’Alger ? D’ailleurs, on comprend aisément leur mauvaise foi. Laquelle a contraint les médiateurs, le gouvernement malien et la Communauté internationale à repousser la phase décisive des négociations qui devait être entamée dans l’après-midi de vendredi dernier.

Face à ces multiples provocations, nous ne cesserions de le dire, nos plus hautes autorités doivent être vigilantes. En d’autres termes, elles ont intérêt à donner de la voix pour que la position du Mali, le Mali Un et Indivisible, prime.

Bruno E. LOMA

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