En effet, on sait que jusqu’à l’adoption de ce règlement intérieur, la composition fonctionnelle et organisationnelle n’était pas connue. Qui alors a adopté ce document ? A quelles fins ? A quoi et à qui servirait-il en réalité ? De notoriété publique, maintenant, il est connu que les requins qui ont foncé et convergé vers cette étrange trouvaille, imposée au Mali comme l’accord de paix par une certaine communauté internationale sournoise et perfide, ne parviennent pas à tomber d’accord sur leur représentativité.
Les représentants des sédentaires veulent plus de postes dans les sous-comités, arguant que leurs populations sont les plus nombreuses du nord, tandis que les représentants des nomades avancent, en remuant le couteau dans la plaie, que, pour avoir pris les armes et fait fuir tout le monde, sédentaires et autorités, il est normal, qu’ils aient la part léonine de la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger.
Dans ce bras-de-fer qui agace plus d’un, même la plus passionnée de ce ‘’sport’’, à savoir la première dame, personne ne veut lâcher prise, mais un officiel a le courage d’assurer haut et fort qu’ils maitrisent la situation. Alors qu’il n’en est rien, les appétits s’étant aiguisés pendant près d’un an de pourparlers puis de négociations. Cet officiel sera à la longue obligé de faire ce qu’on ne veut pas faire en haut lieu : le Comité sera lourd et budgétivore. Le contraire serait étonnant vu que ses animateurs prétendants savent que c’est « Baba commandant » qui règle la note, contrairement aux allégations d’un ministre selon lequel le Mali va contribuer à la restauration de la paix chez lui, en mettant à contribution le budget national.
A propos de budget, un autre officiel a affirmé que le Comité aura bientôt le sien puisqu’il a déjà été déterminé. Curieux car, en général, pour toute structure sérieuse et qui se respecte, on fixe le cadre organique en déterminant les besoins en moyens humains, techniques et financiers. Après, on se fixe les objectifs à atteindre, on s’impose une stratégie : nomination des responsables et des principaux acteurs, identification des activités à mener, chronogrammes des actions, résultats à atteindre, etc. C’est après tout cela qu’on détermine un budget d’investissement et de fonctionnement suivi d’une requête de financement. Tout cela est mis en place au cours d’une activité de planification qui est le point de départ de la mise en œuvre du Comité. Il est donc aberrant que le Comité soit doté déjà d’un budget alors qu’aucune activité n’a été planifiée, les différents postes ne sont pas encore dotés, les acteurs ne s’entendent pas sur le partage du gâteau.
De plus, ce Comité est censé suivre l’exécution de l’Accord pour la paix et la réconciliation, or, cet accord ne connait pas encore le début d’une mise en œuvre : ni cantonnement, ni désarmement, ni mobilisation a fortiori insertion. Pire : les combattants à désarmer ne sont identifiés ni du côté de la Coordination des mouvements rebelles et terroristes de l’Azawad, ni de celui de la Plateforme des mouvements d’autodéfense. Pendant que leurs responsables sont en train de se battre pour des postes à Bamako, certains d’entre eux, comme Mahamadou Djéri Maïga, sachant qu’ils ne pourront plus jamais aller chez eux, les combattants sont en train de se démobiliser à leur manière sur le terrain : en tuant et volant.
Mais cette nouvelle situation d’insécurité n’inquiète pas GPP, désormais spécialisé dans les menaces en l’air. Après tout, n’est-il pas toujours en place après avoir fait des promesses en l’air pour se faire élire ?
Cheick TANDINA