Corse : le FLNC menace de reprendre les armes, en pleine visite de Valls

3

Peu après que Manuel Valls a appelé en Corse “à se mobiliser” dans la “lutte contre les mafias” et s’est dit défavorable au statut de coofficialité de la langue corse, le FLNC a annoncé mardi être prêt à reprendre les armes dans un communiqué, dénonçant “l’attitude ultra jacobine de la France”.

 

 

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), qui a revendiqué en 2012 des dizaines d’attentats contre des résidences secondaires et des enseignes de la grande distribution, s’est dit prêt mardi à reprendre les armes, au moment où le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est en visite dans l’île. “Nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux”, annonce l’organisation en dénonçant “l’attitude ultra jacobine de la France”, dans un communiqué dont l’AFP a eu une copie.

 

 

Dans ce cas, comme aux premiers jours de la Lutte de Libération nationale, nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux”, poursuit-elle, en dénonçant “l’attitude ultra jacobine de la France”. “Nous ne nous laisserons jamais impressionner par les menaces”, a réagi le ministre, interrogé par la presse, soulignant que ce communiqué mérite d’être “analysé”. “Il n’y aura pas la moindre négociation sous le diktat des menaces et des bombes”, a-t-il ajouté.

 

 

“Le rouleau compresseur de l’uniformisation mondiale”

 

 

A l’origine de ce texte de six pages se trouverait une branche dissidente du FLNC créée en juillet, et qui porte ce même nom de FLNC, selon une source policière, qui évoque des similitudes sur la forme et la signature. Ce groupe n’a jusqu’ici jamais revendiqué d’acte de violence. “Il a été reproché à la lutte clandestine de peser de manière négative sur la société corse. D’en freiner une évolution sereine”, dit le communiqué. “Si depuis quelques années les actions militaires ont diminué, quels en sont les résultats ? Plus de démocratie participative ? Moins de violence dans la société corse ? Moins d’exclusion ? Des effets du libéralisme atténués par une société plus solidaire ? Poser ces questions c’est déjà y répondre”.

 

 

“Les élus traditionnels n’ont en rien réussi à redresser la santé fragile de notre peuple (…) La France, quant à elle, comme à son habitude, nie ses responsabilités dans le chaos qu’elle a pourtant créé”, dit le communiqué, qui ajoute que “la France, à ce jour, reste un Etat colonisateur”. “Avec pour objectif d’éradiquer la lutte de libération nationale corse, l’Etat français, depuis plusieurs décennies, a pratiqué des manipulations barbouzardes, encouragé la délation et utilisé la voyoucratie”, poursuit-il. Sur un ton résolument altermondialiste, ce FLNC évoque sa volonté de s’opposer aux “méfaits du libéralisme mondialisé”, afin que “le peuple corse” ne disparaisse pas sous “le rouleau compresseur de l’uniformisation mondiale”.

 

 

“Etre maire en Corse, c’est plus difficile qu’ailleurs.” Manuel Valls a dressé mardi un message de soutien aux élus de  Corse, au deuxième jour de sa visite durant laquelle il s’en est pris à la “mafia” locale. “Si je disais publiquement ce que les maires corses subissent… Ils subissent des pressions mafieuses”, a déclaré le ministre de l’Intérieur aux journalistes en préfecture à Ajaccio. “Je leur ai garanti la protection de l’Etat”, a-t-il ajouté, alors qu’il avait rencontré lundi soir des élus de l’île. Manuel Valls a d’ailleurs révélé que “quinze personnalités sont protégées dans l’île”.

 

 

“Je dis aux Corses : ‘Parlez!'”

 

 

“Il faut parler de mafia” en Corse “car il y a une emprise sur l’activité économique. Ne pas en parler, c’est ajouter au malheur de l’île. Il faut nommer les choses. La tolérance zéro est au coeur de la démarche que nous menons. Personne ne doit se sentir à l’abri”, selon lui. “Le combat sera long. C’est d’abord celui de l’Etat, c’est aussi celui des élus. Cela doit être le combat de la population qui est la première victime des violences. Que chacun refuse par principe cette violence! Je les appelle à ne pas céder à la résignation”, dit Manuel Valls.

 

 

“Je demande du temps”, a poursuivi le ministre, qui effectue lundi et mardi sa troisième visite dans l’île. S’il y a eu des “avancées sur les enquêtes en cours”, “c’est plus difficile d’enquêter en Corse qu’ailleurs”, a-t-il dit. “Il faut des preuves. Quand les commanditaires et les tueurs seront pris, la confiance reviendra. C’est pour ça que je dis aux Corses: parlez!”. Depuis le début de l’année, onze homicides ont été commis sur cette île de 310.000 habitants. En 2012, 19 homicides avaient été comptabilisés.

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯 😯
    😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 :

Comments are closed.