Les divisions politiques alimentées par la quête du pouvoir, favorisent le positionnement du mouvement des groupes rebelles appelé « CMA » dont le plaidoyer et le lobbying sont entendus jusqu’au-delà de nos frontières.
Pendant que la classe politique, au centre, se bat et se déchire pour le pouvoir, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) se rend aux Etats Unis où elle est reçue par différentes personnalités les plus influentes de la politique américaine. Objectif: discuter de l’accord pour la paix et la réconciliation et surtout de l’avenir politique de la CMA.
L’initiative n’a pas manqué de faire fulminer le président de la République du Mali, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita qui a qualifié l’acte de « malice » qui ne fera pas avancer le processus de paix.
Aucune réaction, côté opposition dont certains membres préfèrent plutôt spéculer à propos de « surfacturations » et de « frais d’entretien de l’avion présidentiel » que de condamner une visite au relent « séparatiste ». Pourtant, si d’aventure l’opposition venait à gagner les élections présidentielles de 2018, elle devra d’abord régler le « problème CMA ». Pas si simple que ça.
L’opposition si prompte à pondre des communiquée sur le nombre de morts au Mali, a préféré garder un silence abasourdissant sur la récente visite de la CMA aux Etats Unis, visite condamnée par de nombreuses personnes qui y voient une tentative pour saborder les efforts de paix au Mali si ce n’est pour approuver le projet séparatiste des groupes rebelles.
Si le rôle de l’opposition est de porter des critiques constructives pour la bonne gouvernance, son rôle est aussi de dénoncer les actes et initiatives qui mettent à mal l’unité nationale. L’acte posé par la CMA en est un et devrait être dénoncé autant par l’opposition que par la majorité.
Si l’opposition arrive à chasser le président « IBK » du pouvoir, elle devra résoudre le problème « CMA » une fois au pouvoir. Et par quels moyens ?
Jusque-là, l’opposition n’a cessé de critiquer le pouvoir en place sur sa capacité à mettre aux pas les groupes rebelles. Pourtant, tout le monde s’accorde pour dire que ces groupes rebelles ont un soutien international de premier rang. Pour desserrer ce lien fort, il faudra lui opposer un plaidoyer/lobbying à même de convaincre certains « partenaires » qu’ils sont dans l’erreur en apportant leur soutien à des gens qui utilisent la violence pour faire aboutir leurs revendications.
Le pouvoir en place en a fait en envoyant un groupe de personnalités en Europe corriger les préjugés. Cette offensive diplomatique aurait pu porter plus de fruit si les Maliens faisaient preuve d’union et de solidarité sur la question sécuritaire.
Malheureusement, cette crise est devenue le fonds de commerce politique et même économique de certains responsables qui n’ont que dalle que le Mali brûle ou pas. Pourvu que leur but soit atteint.
Tièmoko Traoré