Face aux difficultés que connaît la région de Tombouctou occupée depuis le 1er avril 2012 par le MNLA puis le Mouvement Ançar Dine de Iyad Ag Ghali, la Coordination des Associations des Cercles de la région de Tombouctou, présidée par M. Abdoulaye Albadia Dicko, a décidé de mener certaines actions d’urgences pour la libération de Tombouctou. Ces actions, au nombre de cinq, étaient au centre d’une Assemblée générale tenue jeudi dernier dans l’ancienne Primature. Objectif, apporter des amendements afin de valider ces actions.
es membres et sympathisants de la Coordination des Associations des Cercles de la région de Tombouctou étaient réunis en Assemblée générale le jeudi 13 septembre 2012 à l’ancienne Primature pour valider les cinq actions prioritaires de reconquête de leur région. Présidée par le président de la coordination, M. Abdoulaye Albadia Dicko, cette Assemblée générale a réuni les populations de Tombouctou venues en grand nombre.
La déclaration liminaire lue par le Secrétaire administratif, M. Moussa Doudou Haïdara, fait l’état des souffrances que vivent les populations de Tombouctou depuis son occupation d’abord par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) le 1er avril 2012, puis, aujourd’hui sous le contrôle du Mouvement Ançar Dine de Iyad Ag Ghali. Dans plusieurs localités de Tombouctou, les nouveaux maîtres des lieux ont installé des Commissariats islamiques, souvent dirigés par des étrangers (Tchadiens et autres). Ceux-ci travaillent sous les ordres de Sanda Ould Boumana, basé dans la région. Ce dernier exécute à Tombouctou les ordres de Iyad Ag Ghali.
Ces nouveaux occupants de Tombouctou, n’ayant jamais douté de la souveraineté du Mali comme pays indépendant, comptent cependant imposer la Charia sans limitation de territoire et continuent de ne pas tolérer la coexistence des symboles de l’Etat du Mali avec leur drapeau.. Ce qu’il faut retenir, les nouveaux maîtres des lieux sentent un réel besoin des services sociaux de base de l’Etat. Ce qui dénote aussi de la faiblesse des moyens des occupants pouvant leur permettre de subvenir aux populations des populations de Tombouctou.
Aussi, contrairement à certaines déclarations propagandistes, les nouveaux maîtres des lieux ne disposeraient plus des moyens matériels de guerre importants dans les villes occupées.
Face à l’absence de toute l’administration, d’organisation de vie collective, de la destruction du tissu économique, à travers le déplacement de l’ensemble des salariés des villes et des villages, de l’ensemble des opérateurs économiques et de la quasi inexistence de toute possibilité de production, la Coordination des Associations des Cercles de la région de Tombouctou a initié certaines actions prioritaires. Ces actions prioritaires d’urgence tournent autour de la mise en place d’un comité de suivi des actions, l’organisation d’une conférence de presse pour interpeller l’Etat malien pour n’avoir jusqu’ici posé aucun acte concourant directement à la libération des régions occupées, la prise de dispositions urgentes permettant d’assurer le minimum de services sociaux de base, liés à l’eau, l’électricité, la santé, l’école et l’agriculture dans la région de Tombouctou, la mise en place urgente de stratégie permettant d’extirper ” des griffes de AQMI “, les bras armés de ce dernier, qui sont recrutés localement, en majorité dans les communes arabes et touarègues, qui sont les occupants des villes, pour isoler la nébuleuse d’Al-Qaïda et en fin l’organisation d’une marche banche sur les villes occupées.
Ces actions s’étendent sur une période de plus de deux mois. Des actions qui seront soumises à l’appréciation des autorités de la transition, des partenaires et des populations de Tombouctou. Aujourd’hui, ces populations sont convaincues que la région de Tombouctou n’a qu’un seul ennemi : Ançar Dine de Iyad Ag Ghali. Donc, il faut le combattre.
Youssouf Sangaré