C’est ce qui ressort du déjeuner de presse organisé, le 9 mai, au siège du Bureau de coordination des affaires humanitaires, sis à Badalabougou. Les débats étaient animés par Aurélien Agbenonci, Coordinateur du Système des Nations Unies au Mali, Il était entouré de Kati Thiam et de Urike Dassier, chargées de l’information publique.
Lors du déjeuner de presse organisé le 9 mai, au siège d’OCHA, le Coordinateur Aurélien Agbenonci, a confié aux journalistes que l’accès humanitaire restait un défi au Nord du Mali. Selon lui, il reste limité dans plusieurs localités du nord, en raison des opérations militaires, des restes d’explosifs de guerre et d’actes de violence tels que les attaques suicides et le banditisme. Pour les localités du reste du pays qui accueillent des déplacés et qui continuent de subir les effets de la crise alimentaire et nutritionnelle, les opérations se poursuivent, avec comme seule contrainte l’insuffisance des ressources.
La situation alimentaire, a-t-il déploré, est alarmante en ce début de période de soudure dans le nord, selon les analyses effectuées fin mars par les experts du Cadre harmonisé (composé de représentants des structures gouvernementales et des partenaires) en sécurité alimentaire. La situation alimentaire actuelle dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal est en phase de crise (IPC 3), ce qui signifie qu’au moins un ménage sur cinq fait face à un manque sévère de nourriture. La situation dans les districts de Tessalit et d’Abéibara, dans la région de Kidal, a atteint la phase d’urgence (IPC 4), où au moins un ménage sur cinq fait face à un extrême manque de nourriture. II est donc essentiel de renforcer au plus vite l’assistance alimentaire.
Concernant l’éducation, le Coordinateur a indiqué que l’ouverture des classes dans les régions de Gao et Tombouctou continuait, avec 385 écoles fonctionnelles sur un total de 1 030, soit environ 37%. Celles-ci, selon lui, accueillent plus de 86 000 élèves, sur un nombre total estimé à 200 000. Aucune école ne fonctionne en ce moment dans la région de Kidal, où les enfants en âge d’être scolarisés sont estimés à environ 6 000. Dans le sud du pays, des besoins ont également été identifiés dans les écoles des zones d’accueil de personnes déplacées internes.
Aurélien Agbenonci a ensuite déclaré qu’une épidémie de rougeole touchait les régions de Gao et Kidal. Or la rougeole fait partie des maladies qui peuvent être évitées grâce à la vaccination. Beaucoup reste à faire en termes de prévention des maladies à potentiel épidémique. Avec la saison des pluies qui s’approche et la précarité des conditions sanitaires, d’hygiène et d’assainissement, il est à craindre l’apparition de maladies liées à l’eau, telles que le choléra, qui fait des ravages chaque année durant la saison des pluies.
Les personnes déplacées internes, a indiqué le Coordinateur résident, sont en ce moment estimées à plus de 300 000, alors que les fonds mobilisés par les acteurs humanitaires ne représentent qu’environ 28% des ressources recherchées.
Pierre Fo’o Medjo