Même si officiellement il n’y a pas de critique au sommet de l’Etat, les manœuvres algériennes sont de plus en plus impopulaires au sein de l’opinion publique malienne. En effet, cette dernière tient l’Algérie responsable de l’instabilité au nord du Mali. Il faut dire qu’elle n’a pas totalement tort. Le Mali n’entretient plus de relations officielles avec les dirigeants du Polisario, même si le pays n’a pas retiré officiellement sa reconnaissance de la « RASD ». Les Maliens ont adopté une neutralité vis-à-vis de la question du Polisario.
Du coup, l’Algérie premier soutien du Polisario, cherche à s’opposer à tout rapprochement du Mali avec le Maroc.
En plus, les multiples accusations des autorités algériennes et de ses médias qui considèrent le Mali comme le maillon faible de la lutte anti-terroriste dans la bande sahélo saharienne ne sont pas de nature à inversé la tendance. Les sorties médiatiques du Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré à propos de l’inexistence d’une chaine à plus forte raison d’un maillon présageait déjà d’un divorce sur cette question entre notre pays et celui de Bouteflika. Malgré le signal fort donné par ATT, pour une large concertation sur les questions sécuritaires dans la bande, Alger est resté dans sa logique d’accusation stérile. Raison pour la quelle, le refroidissement de la coopération entre les deux pays ne surprend personne. Mais elle ne manquera pas de profiter aux terroristes qui sont très actifs sur ce vaste désert à cheval entre plusieurs pays.
M Maïga
