S’insurgeant contre les viols des femmes au Nord et contre d’autres exactions alors qu’il réclame le retour à l’ordre constitutionnel normal, le Groupement des femmes de la société civile a battu, hier jeudi 5 avril 2012, le pavé. Avec à leur tête Mme Traoré Nana Sissako, les marcheuses sont parties du Centre international de conférences de Bamako pour rallier le site du Monument du cinquantenaire du Mali, au niveau de l’ENsup.
La marche d’hier du Groupement des femmes de la société civile a vu la participation des représentantes de l’Association des femmes de l’Eglise protestante et Catholique, des associations musulmanes et les représentantes de la Coordination des association et organisation féminines(Cafo). La colère des marcheuses se lisait déjà sur les nombreuses banderoles et pancartes utilisées à cette occasion.
Les femmes ont dénoncé bruyamment les avilissantes exactions commises sur les femmes à Gao, Tombouctou et Kidal par les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et leurs complices d’Acqmi et Ançardine. Pour la présidente, Mme Traoré Nana Sissako, « c’est un moment important plus que jamais dans l’histoire de notre pays, dont aucune couche ne doit être tenue à l’écart. Notre pays n’a jamais connu des situations exceptionnelles comme celles qu’il traverse aujourd’hui ».
La présidente du groupement des femmes de la société civile a aussi rappelé qu’un pays continental comme le Mali n’est pas à mesure de supporter une telle sanction infligée par la Cédéao. Au cours de cette marche, les femmes ont lancé un appel à la Communauté internationale de réexaminer les situations, dans lesquelles la population malienne se trouve, avec beaucoup d’intérêt tout en tenant compte du fait que tout peut se retourner contre les innocents citoyens. Il s’agit de la crise territoriale au Nord et la crise politique au sud (dans la capitale). A noter que la marche a été sanctionnée par une prière à l’endroit des victimes de la guerre.
Nabila Ibrahim Sogoba
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