Conseil de sécurité-accord d’Alger : La diplomatie malienne à l’heure des bouleversements

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Au moment où les attaques terroristes ciblent plus les casques bleus et débordent du Mali, tous les regards sont tournés vers le Conseil de sécurité de l’ONU. Côté malien, c’est la mobilisation générale autour du renforcement du mandat de la MINUSMA. Le patron de cette mission onusienne Mahamat Saleh Annadif et son chef  Ban-Ki moon aussi sollicitent maintenant un mandat robuste pour que la stabilisation du Mali n’ait pas un arrière-goût d’inachevé.

 

Mais on ne peut jurer de rien au sujet du Conseil de sécurité quand on sait que le ministre des Affaires étrangères malien clamait à cor et à cri que les casques bleus soient autorisés à pourchasser les djihadistes au moins depuis l’été 2014. A cette époque, les terroristes avaient failli reprendre le dessus à la faveur du pourrissement du climat au nord du pays.

L’année suivante, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, est encore retourné bredouille au Mali après qu’il ait reprit sa requête à la tribune des Nations Unies en 2015. Entre temps, il y avait eu au Mali une poussée de fièvre avec des assauts terroristes contre plusieurs cibles civiles et militaires dans le sud du pays dont Bamako, la capitale.

Des postes de police et de gendarmerie, des hôtels et restaurants avaient été saccagés par les terroristes. Pire, des affrontements intercommunautaires au nord du pays avaient accentué le risque d’un enlisement du conflit, mettant à mal les pourparlers de paix entamés sous l’égide de la communauté internationale dans la capitale algérienne.

Hélas, les faits prouvent que le pouvoir de décision est ailleurs lorsqu’il s’agit d’orienter l’aide militaire étrangère. Et il est fort à craindre que la présence de toute une armada malienne aux Nation-Unies, comprenant le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, se butte contre le principe onusien de ne point combattre les groupes armés du nord.

Hors, c’est la complicité entre terroristes et certains signataires de l’accord de paix qui a pénalisé et l’Etat malien, et la MINUSMA qui détient le triste record de la mission la plus meurtrière des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies. En clair, des terroristes ayant renoncé à la terreur du bout des lèvres ont sciemment fait de s’engouffrer dans la brèche ouverte par les négociations d’Alger.

Le bénéfice est que leurs militants bénéficiant de moins d’attention ont pu infiltrer le processus de paix sans être inquiétés. Les voitures piégées et les attaques touchant la MINUSMA, provoquant à la limite l’ire du représentant spécial de Ban Ki-Moon, pourraient s’expliquer par ce calcul froid des amis d’Iyad Ag Ghali.

En renonçant publiquement à la violence, ces adeptes de la terreur ont gardé armes et bagages sans être inquiétés. Puis, ils ont commencé à inquiéter les voisins du Mali. Alors, au moment où les grands bouleversements sécuritaires ne concernent plus que le seul Mali, la diplomatie malienne ne doit pas avoir du mal à prouver au Conseil de sécurité qu’elle avait raison dès le départ.

Soumaila T. Diarra   

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