Le maire de la Commune rural de Tarkint n’est ni un revenant ni n’a ressuscité comme Jésus. Il n’était tout simplement pas mort contrairement à ce qu’annonçait abondamment certains médias, la semaine dernière.
Enlevé et détenu depuis quelques semaines à un endroit non-identifié dans le désert, le notable de Tarkint a pu rejoindre son domicile et se trouve actuellement parmi les siens sain et sauf. Selon nos sources, il a été libéré vendredi aux environs de midi au bout d’âpres négociations avec ses ravisseurs et contre paiement de tout ou partie de la dette qu’on lui réclame. Il s’agit d’une somme de 250 millions qu’il devrait à qui de droit et que ses proches parents et amis se sont chargés de collecter pour éviter que le célèbre otage ne connaisse le sort qu’on s’est précipité à lui attribuer. Joint par nos soins au téléphone, l’intéressé a laconiquement confirmé sa libération en ces termes : “Je confirme que je suis rentré chez moi sain et sauf. Je regrette de ne pouvoir en dire plus”. L’illustre otage, il est loisible de le comprendre, semble tenu par un strict engagement d’omerta envers ses ravisseurs dont on n’a pu savoir plus auprès de lui. En revanche, il nous a été confié, par d’autres sources, qu’il s’agit de barbus dont les émissaires avaient intercepté leur cible à son campement d’origines dans les environs de Tarkint. C’est de là que Baba Ould Cheick a été conduit sans résistance à une destination inconnue avant d’être déclaré mort par égorgement dans certains médias de la place. Une exécution sommaire confirmée du reste sur la chaîne nationale, l’Ortm, à travers la lecture de certains communiqués funestes. Mais, depuis jeudi dernier, l’information sur la mort du notable avait commencé à être nuancée par d’autres sources au fait des négociations en cours pour obtenir sa libération. Au départ très timide, les signaux optimistes sur son état sont progressivement devenus persistants jusqu’à leur confirmation définitive par le retour de l’otage parmi les siens à Tabankort.
Abdrahmane Keïta