Conférence d’entente nationale : La CMA et la Plateforme dénoncent la « démarche unilatérale du gouvernement »

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Conférence d’entente nationale : La CMA et la Plateforme dénoncent la « démarche unilatérale du gouvernement »

La Conférence d’entente nationale, prévue par l’article 5 de l’Accord pour la Paix et le Réconciliation au Mali, aura lieu du 27 mars au 2 avril 2017 à Bamako, selon le communiqué du Conseil des ministres extraordinaire tenu le samedi dernier. A peine le calendrier fixé par le gouvernement malien, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ont, ensemble, dénoncé, le dimanche 19 mars, la démarche solitaire du gouvernement. « Cette date a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable des autres parties », déplorent, dans leur communiqué conjoint, les deux groupes armés.  Selon la  CMA et la Plateforme, elles « n’ont malheureusement pas été associées à la rédaction des TDR ni à la réflexion menée en amont par la partie gouvernementale…».

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme ont, le dimanche dernier, dans une correspondance adressée au Président du Comité de Suivi de l’Accord, réagi à la décision du gouvernement malien de tenir la Conférence d’entente nationale du 28 mars au 2 avril 2017. « La CMA et la Plateforme ont été informées il y a quelques jours de la volonté du gouvernement d’organiser la Conférence d’Entente Nationale en date du 27 mars 2017. Cette date a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable des autres parties », indiquent le document signé par Harouna Toureh, au nom de la Plateforme, et de Sidi Brahim Ould Sidatt de la CMA.

Selon les responsables de ces deux groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali,  la CMA et la Plateforme n’ont malheureusement pas été associées à la rédaction des TDR ni à la réflexion menée en amont par la partie gouvernementale. « Ce n’est que très récemment que des TDR nous ont été remis et que nous avons pu, faisant diligence, apporter une très modeste contribution par le biais de quelques observations. », précise le communiqué conjoint des deux groupes armés.

Plus grave sans doute, indiquent les groupes armés, « à cette date, les Autorités Intérimaires n’ont pas encore pu être mises en place au niveau des régions de Tombouctou et de Taoudeni, le cantonnement n’est qu’à ses prémisses et la sécurité n’est nulle part assurée. En dehors de Gao, les patrouilles mixtes du MOC n’ont pu être déployées et produire les  effets attendus, le redéploiement d’une armée reconstituée, telle que prévue dans l’Accord, reste une perspective lointaine, les réfugiés attendent que ces Autorités Intérimaires soient à même de leur assurer un minimum de sécurité et qu’elles puissent faire le nécessaire pour assurer la viabilisation des sites afin de permettre d’envisager un retour qui soit définitif. »

La désunion plutôt que la concorde nationale

Selon la CMA et la Plateforme, dans le cadre des préparatifs de la Conférence d’entente nationale, des concertations timides ont bien été initiées ici et là, mais de façon unilatérale, et sans toucher l’ensemble des régions concernées. «  A titre d’exemple la région de Kidal n’a pas été concernée par cette démarche. La problématique de l’Azawad, qui aurait du être discutée comme prévu dans l’Accord, n’a été à aucun moment abordée avec les populations concernées », signalent les responsables des groupes armés.

« Ces circonstances nous semblent donc être de nature à hypothéquer gravement le succès de la Conférence d’Entente Nationale. A cette date sa tenue consacrerait d’avantage la désunion, qui partout menace nos efforts d’apaisement, plutôt qu’elle ne consacrerait le retour à la concorde nationale », ajoutent le document.

Et les groupes armés de se poser les questions suivantes : Comment, dans ces conditions, aboutir d’ici sept jours à une conférence nationale où cette diversité puisse se refléter ? Comment aboutir à la rédaction d’une charte qui participe à transformer en profondeur la société et permettre d’impulser les réformes politiques, économiques, administratives, culturelles tant attendues ?

Les groupes armés demandent au gouvernement de consacrer la « journée » du 27 mars au « seul lancement du processus et non à sa conclusion. »

Sur décision gouvernementale, la Conférence d’entente nationale se tiendra du 27 mars au 02 avril 2017 à Bamako. 300 participants venant des régions, du District de Bamako et de la diaspora, selon le communiqué du Conseil des ministres, prendront part à la rencontre organisée autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale.

Le communiqué du Conseil précise qu’au préalable, Baba Akib, le président de la Commission préparatoire a « rencontré les signataires de l’Accord de Paix, les Présidents des Institutions de la République et des Autorités administratives indépendantes, les anciens Premiers ministres, les organisations et associations confessionnelles, les partis politiques, les organisations syndicales, les notabilités, les groupements de femmes et de jeunes, la diaspora, la MINUSMA et le Comité de Suivi de l’Accord. »

Madiassa Kaba Diakité 

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7 COMMENTAIRES

  1. “On ne scie pas, soi-même, la branche sur laquelle on est accroché”, dit l’adage!

    En vertu de cet adage, la CMA et à la Plateforme ne voudront pas se faire hara-kiri en acceptant d’aller à une conférence qui va tuer le « Désaccord d’Alger » par le débranchement de la “perfusion du sérum” (les financements à gogo du trésor public et des aides des PTF) qui les maintient en vie de bombance depuis 5 ans.

    En effet, personne, même de mauvaise foi comme les Ichoumar rebelles touarégo-libyens, ne peut accepter d’assister à sa propre exécution puisque si la conférence aura lieu, le concept Azawad sera déclaré « non mémoriel, non historique et non politique » par la dite conférence qui confirmera l’option unique pour les maliens, à savoir « le Mali Uni et Indivisible ».

    Position de blocage qui confortera les CMA, ces fainéants assistés éternels dans leur slogan « Azawad, OUI, Mali, NO ».

    Sincèrement

  2. Mais lorsqu’ils ont raison, il faut le leur concéder. C’est plutôt l’amateurisme de cet incapable gouvernement qui exaspère. Comment peuvent-ils de manière unilatérale fixer une date qui prend les autres de cour? Il faut de la concertation permanente pour pouvoir avancer ensemble. Pour une fois, ils ont raison. Vous savez, lorsque des incapables et des crétins dirigent un pays, c’est très grave pour les populations qu’ils gouvernent, et c’est cela que nous subissons tous les jours. Que coûte un coup de fil ou un courrier pour informer les autres des décisions à prendre. Ils se cachent chaque fois pour décider, et ils se retrouvent niqués à chaque fois, puisque obligés de revoir leur copie, ou se faire recadrer après chaque initiative qu’ils prennent. C’est tout simplement honteux!

    • S’il est vrai que la conference d’entente nationale se trouve dans les clauses de l’accord de paix et de reconciliation nationale signe entre le Gouvernement du Mali et les groupes rebelles, tout ce qui doit etre fait dans ce sens, doit impliquer les bandits armes et non en les excluant . Ces gens se croient tout permis. En ne prenant pas en compte leur avis, c’est encore les populations innoncentes qui feront les frais par des massacres et autres actes de vandalisme. Vraiment cette conference d’entente nationale ne doit pas se tenir. Elle n’arrange pas les Maliens en general, ceux des regions du Sud en particulier. Pour l’observateur averti que je suis, tout ca pour satisfaire les exigences du contenu de l’accord de paix et de reconciliation . Cet document tant precieux pour le Gouvernement , les rebelles et la communaute internationale, est dans la seule logique de sceller la partition du pays. Depuis l’occupation de notre pays par les bandits armes en 2012, la gestion des crises du Nord, a empeche la realisation de toutes les actions de Developpement dans le sud, sans oublier les crimes commis au Nord, au Sud , au Centre et partout au Mali.

  3. Comrades as we all know CMA plus Platform have not ever acted in best interest of people of Mali instead they chose to act in best interest of their foreign masters outside of Mali. Now that government of Mali have chosen to a limited degree to quit its cowardice disposition plus actin best interest of people of Mali CMA plus Platform have chosen by their disposition of to denounce government unilateral actions to evince they act in best interest of their foreign masters. In matter in question long ago government of Mali would have competently acted as it do now if it had acted unilaterally in this matter. Government of Mali is capable of acting unilaterally in this matter without being oppressive plus should if it is to show it is capable managing security plus efficient development of modern living in Mali. Very much sincere, Henry Price aka Obediah Buntu Il-Khan aka Kankan.

  4. En voilà des gens qui se croient déjà indispensables et ou incontournables Des malpropres , puants . S’ils savent que personne ne veut les sentir , ils arrêteraient leur verbalisme .
    l

    • Pourtant, ce sont eux seuls que IBK et son gouvernement craignent, sinon, ils s’en fichent des autres maliens.

  5. … ” Conférence d’entente nationale : La CMA et la Plateforme dénoncent la « démarche unilatérale du gouvernement … ” … /// …
    :
    Si à chaque fois que le gouvernement prend une décision, il est tenu de le faire en accord avec les groupes armés ( séparatistes compris )…, autant les faire entrer dans le gouvernement… !

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