Conférence d’entente nationale : Azawad, sérieux problème ; Koufa et Iyad gérables !

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Un tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontière du Mali et du Niger.
Un tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontière du Mali et du Niger. RFI/Moussa Kaka

Les travaux de la conférence d’entente nationale se sont achevés dimanche à Bamako. L’information à retenir est surtout double. La première est que la question portant statut de “l’Azawad”, cette appellation donnée au nord par d’ex-rebelles, ne fasse l’objet de consensus. La seconde est que la conférence a demandé d’engager des négociations avec le prédicateur radical Amadou Koufa, et le chef islamiste touareg Iyad Ag Ghalay. Tout cela, dans le cadre de la recherche des solutions au retour de la paix dans le nord.

Pour ce faire, souligne des participants, soutenus par le président IBK, à l’absence de tout consensus autour du concept Azawad, c’est un comité d’experts qui s’occupera désormais de cette brûlante question de l’Azawad”. De même, ce comité d’experts aura en charge la lourde mission d’élaborer une charte de l’unité, et de la réconciliation nationale au Mali.

Pour en arriver, à savoir que lors des débats de la conférence d’entente nationale, la CMA, (ex-rébellion) a fortement réclamé que l’Awazad soit considéré comme une entité politique et juridique, englobant les régions du nord du Mali.

Cependant, un très grand nombre intervenants, cette fois – ci de la société civile malienne et de la plate forme, ont demandé que le terme Azawad soit plutôt considéré comme une entité géographique et culturelle.

Au cours des débats, des intervenants ont dénoncé la corruption, le manque de vision de l’Etat, le manque de courage politique, comme figurant parmi les causes profondes de la crise malienne.

Concernant l’engagement du dialogue avec Amadou koufa et Iyad Ag Agaly, la conférence semble avoir donné raison à l’opposition malienne, particulièrement au PARENA de Tieble DRAME. Se rappelle t-on, le parti du Bélier a constamment crié la nécessité d’engager une discussion avec les Jihadistes maliens que sont koufa et Iyad. Vain combat.

Au terme de la semaine de débat national sur la paix et la sécurité du pays, l’histoire retiendra que Tieble DRAME, pour cette fois ci, a vu juste. Dialoguer les Jihadiste maliens n’est pas un acte de faiblesse ni de lâcheté mais une volonté d’aller à la paix, une paix durable car soutenue par toute les parties du Mali.

“Azawad” le mal aimé

Après trois jours de  débats acharnés, le terme “Azawad”, si cher à la CMA, a été rejeté par tous les membres de la commission, à l’exception des représentants de la CMA.

Selon certains membres de la commission, “ce mot fâche et doit être exclu des débats”. Pour d’autres “l’Azawad fait référence à une entité géographique et culturelle et il est hors de question de lui donner un contenu politique ou institutionnel”. Les représentants de la CMA, eux, restent sur leur position. A leur entendement, l’Azawad est une entité géographique, politique et culturelle et couvre les régions du nord-Mali.

Le blocage devenant persistant, la CMA change de stratégie. Elle propose que les discussions sur le mot “Azawad” soient réservées aux seuls ressortissants du nord-Mali. Refus catégorique des représentants de Gao et de Tombouctou, dont la députée de Bourem (région de Tombouctou),  Madame Haidara Aissata Cissé dite Chato. Elle lance: « Il faut bannir le mot Azawad. Tant que le mot Azawad reste dans le langage et que des gens estiment qu’il y a une région qui doit s’appeler “Azawad”, le problème du Mali ne sera pas réglé ! ».

Même son de cloche au niveau des représentants de la région de Gao. « Nous préférons que notre région s’appelle Cité des Askia », disent ils.

En dépit de ce rejet du nom “Azawad”, la CMA ne s’avoue pas vaincue. Elle hausse, au contraire, le ton. Lors de la validation du rapport final de la Conférence d’entente nationale, le porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed, annonce dans la salle: « Tant que le mot Azawad ne sera pas reconnu, il n’y aura pas de paix! ».  Sachant qu’elle n’obtiendra pas gain de cause en public, la CMA obtient du gouvernement un réaménagement du calendrier et des termes de références de la Conférence.

Dans un communiqué, la CMA annoncé  avoir obtenu, sous l’égide de la médiation internationale, le report de la date de clôture de la Conférence prévue pour le 2 avril. « Il ne faut pas bâcler la conférence. Il faut prendre le temps nécessaire », explique Mohamed El-Maouloud Ramadane de la CMA. D’après lui, c’est le “premier round” des discussions qui prendra officiellement fin le 2 avril, mais les débats se poursuivront sous une nouvelle forme, notamment sur le mot “Azawad”.

En clair, la Conférence prend officiellement fin le 2 avril mais les débats se poursuivront à huis clos entre la CMA (forte de ses armes), le gouvernement (auquel elle a toujours imposé ses vues) et la médiation internationale (qui se contente, comme toujours, de faire pression sur le Mali).

En attendant ces débats à huis clos, la CMA refuse de signer le principal document qui devait sanctionner la Conférence d’entente : la Charte nationale pour la paix et la réconciliation.

Sur un ton assez amer, Baba Akhib Haïdara indique qu’entre les parties signataires de l’accord, il a été convenu que la Conférence n’approuvera pas une Charte définitive”.

En clôturant la conférence dimanche, le président IBK lui-même reconnaît  que “le train n’est pas arrivé à Diboli puisque la question de l’Azawad n’est pas tranchée”. Il annonce la mise sur pieds d’une commission d’experts chargée d’étudier le vocable “Azawad” qui “ne fait pas consensus”.

Pourquoi des experts pour étudier une notion rejetée par l’écrasante majorité de la Conférence ? Comme s’il lisait dans les pensées des uns et des autres, le président IBK se hâte d’ajouter que le Mali reste un et indivisible.

Abblo kene

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