Conférence-débat du Parena : «L’accord est en péril et c’est le Mali qui est en péril », dixit Maître Harouna Toureh

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Le Nord, la lenteur dans la mise en œuvre  de l’accord, six(6) mois après sa signature sans suite ; l’insécurité grandissante dans notre pays, sont entre autres préoccupations du Parti pour la Renaissance Nationale. Lequel, par une conférence-débat organisée le samedi 12 décembre dernier au CICB, en présence des représentants des partis politiques de l’opposition, ceux de la majorité et des chefs des mouvements armés du nord, la CMA et la Plateforme.

L’objectif de cette conférence-débat était de réfléchir ensemble et faire des propositions pour sauver ensemble le Mali. La situation actuelle du pays est plus que préoccupante. Car, en ce mois de décembre, la situation dans notre pays n’incite pas à l’optimisme, introduit Tiébilé Dramé, président du Parena.

A l’en croire, du 1er janvier à la fin du mois de novembre 2015, quelques 350 personnes sont mortes au Mali. Parmi ces victimes directes de la crise malienne figurent, bien entendu, des Maliens mais aussi des enfants d’autrui qui ont pris le risque de venir mourir chez nous afin que nous puissions nous relever, après avoir fait observer l’assistance une minute de silence à la mémoire des victimes de la crise malienne.

Tiéblé Dramé  a rappelé qu’après près d’une année de tractations, les parties engagées dans le dialogue inter-malien d’Alger ont signé un accord pour la paix et la réconciliation(les 15 mai et 20 juin 2015), censé restaurer la paix et la stabilité au Mali. Lequel accord a bénéficié d’un large soutien de la totalité de nos voisins de l’Afrique et de la communauté internationale.

Pour le président de la jeunesse Arabe du Mali et chef de fraction, Sidi Ali Ould Bagna, l’accord de paix signé à Bamako est loin de ramener la paix dans les régions Nord du Mali, car les vrais acteurs sont sur le terrain et n’ont pas signé l’accord. Ce sont Aqmi et Ançar-Eddine.  Selon lui, à 10 km de Tombouctou l’Etat n’existe pas car c’est géré par ceux qui ne sont pas dans l’accord.

Il a ajouté que la population sur le terrain est frustrée. « Ceux qui n’ont pas applaudi l’accord semblent  avoir raison, car l’accord ne règle pas les problèmes. La mise en œuvre c’est sur le terrain et le terrain a d’autres acteurs », a-t-il conclu.

Pour le président du Mouvement Arabe de l’Azawad(MAA), Mohamed Lamine Sidah, « nous avons besoin de solution, de la responsabilité des responsables. Il y a une lenteur préjudiciable dans l’application de l’Accord. Nous voulons que ceux qui savent réfléchir se manifestent. C’est la sécurité de tous qui est en jeu. La lenteur dans l’application de l’Accord est préjudiciable à la paix, la sécurité et la stabilité de nous Maliens et des autres. Il faut une application avec un grand sérieux ».

Pour Fahad Ag Almahmoud de dire que le Mali n’a pas pu installer l’Etat partout dans le Nord depuis l’indépendance. Selon lui, les crises du Nord sont liées à trois facteurs : la revendication politico-identitaire ; l’agenda religieux et les narcotrafiquants. Si le Mali n’y prend pas garde, chacun de ces facteurs peut en constituer une cause de déstabilisation du pays.

Quant à Maitre Harouna Toureh, « l’accord est en péril et c’est le Mali qui est en péril. Car sans mobilisation ni engagement par le gouvernement dans sa mise en œuvre, les djihadistes occupent le terrain et les acteurs de l’accord sont considérés comme des ennemis sur le terrain. »

Pour le président du parti de bélier blanc, devant les lenteurs et les difficultés actuelles, devant la dégradation de la situation sécuritaire et pour éviter un ensablement gros de dangers pour le processus de paix, nous préconisons le recours à deux dispositions pertinentes de l’accord : la conférence d’entente nationale(CEN) et la période intérimaire.

« Pour relancer le processus, nous proposons à ce que la conférence d’entente nationale s’ouvre plus vite, que son objet soit élargi aux questions relatives à la paix, à la stabilité, à la réconciliation nationale, à la gouvernance et à l’indispensable refondation des institutions. Et la période intérimaire pour la mise en œuvre des conclusions de la CEN, pour le passage à la quatrième République, pour moderniser, rationnaliser nos institutions et nos dispositifs électoraux », a-t-il souhaité.

Enfin, tous ont convenu de la nécessité entre majorité et opposition de se rencontrer pour s’entendre et parler d’une seule voix. Le Prof. Younouss Hameye Dicko, représentant la majorité présidentielle a été chargé de transmettre les recommandations de la conférence débat au président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.

O.MORBA

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