Conférence de presse : Les ressortissants du cercle de Ténenkou en ordre de bataille

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L’association pour le développement du cercle de Ténenkou à tenue le dimanche 17 juin 2012 une conférence de la presse à la maison de la presse Sur le thème : « Rébellion, exactions et transhumance dans le cercle de Ténenkou ». Présidée par l’honorable Timoré Tioulenta non moins président de la dite association et conférencier principal du jour à ses cotés on pouvait noter la présence de l’ancien ministre de l’industrie et des mines M. Amadou Cissé et l’honorable Mme Ascovaré Ouleymatou Tamboura.

D’entré de jeu le conférencier du jour à tout d’abord montrer les conséquences sur les peuples et le patrimoine pastoral du Delta intérieur du Niger précisément le cas du cercle de Ténenkou. Il faut noter que  Ténenkou chef lieu du cercle a été fondé au début de 19ème siècle en l’an 3 de la Dîna de l’empire Peul du Macina, s’étale sur une superficie de 11 100 Km2 et compte environ 160 000 hts en 2011. Il comprend  neuf (9) communes  rurales et une (1) commune urbaine, situées pour l’essentiel dans le Delta intérieur du Niger. Il est limité au Nord par Youwarou et Niafounké, au Sud par Macina et Djenné, à l’est par Mopti et, à l’Ouest par Niono et Macina. Les habitants pratiquent l’agriculture, l’élevage et la pêche et le cercle compte des villes importantes comme: Dia ( 7 805 hts en 1998) créée  500 ans avant  JC, Ténenkou, la capitale  ( 7 140 hts en 1998)  créée en 1818 pour servir de ville caserne au compte de l’empire peulh du Macina;  et Diafarabé ( 7 275 hts en 1998 ), porte d’entrée du Delta et nœud économique du cercle fondée par la Dina de Sékou Amadou en 1818

Pour  son  développement, le cercle de Ténenkou peut compter sur  un certain nombre d’atouts, mais il devra aussi  faire face à de nombreuses contraintes, une insécurité alimentaire inexplicable (les  2/3 de l’espace  territorial du cercle  sont inondables au moins 5 mois dans l’année), un taux de scolarisation des plus bas du pays  (38% contre 59, 07% pour l’AE de Mopti, 62,01% pour la région de Mopti et 81, 05% pour le niveau national au titre de l’année scolaire 2010 -2011) un nid endémique  de paludisme un ravage périodique  de choléra  (des dizaines de victimes  en 2011)…

La transhumance  consiste en un mouvement cyclique conduisant le gros des animaux, en début d’hivernage, vers les terres exondées  où ils se  nourrissent d’herbacées exotiques et d’arbustives, s’abreuvent d’eau de mares   jusqu’à la décrue, au moment où les eaux commencent à se  retirer. Selon le conférencier l’attaque de la ville le 02 mars 2012 avec comme conséquences enlèvement d’un agent de  sécurité de 4 véhicules  et de 2 motos, saccage des archives du cercle et  du tribunal libération des détenus de la maison d’arrêt, endommagement des antennes Orange Mali et Malitel. Il dira que certaines communes de Ténenkou, Diondiori, Toguéré Coumbé,  Diaka, Diafarabé (Kara) intimidations continues sans oublier l’absence totale d’administrations qui engendré la fermeture des écoles : seul les seconds cycles de Dia et de Diafarabé  ont fonctionné  régulièrement -toutes les autres  écoles  fondamentales du CAP ayant été désertées par leurs enseignants, les lycéens sont  déplacés à Mopti et ailleurs où ils  passeront le baccalauréat. Qu’en sera t- il pour les candidats au DEF des écoles de Ténenkou ville, de Diondiori, deToguéré Coumbé, de Dioura, de Sossobé…?

Le cercle connait aussi une insécurité particulière, une famine  méconnue  (l’aide alimentaire promise par l’Etat n’est toujours pas parvenue à certaines communes) un  désastre humanitaire y est vécu… sous silence a-t-il précisé l’honorable Tioulenta. Pour n’être pas situé  dans ce qu’il est dans la sémantique courante  considéré comme le Nord du Mali (régions de Kidal, Gao et Tombouctou), le cercle se meurt dans un quasi oubli : les exactions des rebelles en ce lieu  ne sont pas relayées à souhait et les populations du cercle ne sont pas prises en compte dans la répartition des appuis aux victimes de la rébellion à déclaré M. Amadou Cissé. Selon les responsables de la dite association il y a donc lieu de porter  à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que la ville de Ténenkou a été attaquée le 2 Mars 2012 déjà par des  bandits armés. En abordant le rôle du Delta intérieur du Niger qui dira que c’est un espace géographique  dont  la qualité de  l’éco -système a imposé pendant des siècles comme  terre de prédilection d’agriculteurs , d’éleveurs et de pêcheurs : de vastes  étendues d’eau dotées    d ’herbes de haute qualité fourragère (échinochloa stagnina)  pour le bétail, d’immenses  réservoirs  de poissons d’eau douce  de diverses variétés, des terres argileuses propices à la riziculture. La pratique de la transhumance est en fait aussi vieille que l’histoire du peuplement de Delta par les peuls au XIV° siècle qui n’y ont trouvé que quelques  bozos s’adonnant certains à la chasse, d’autres à la pêche. Il convient tout aussi de rappeler  que le Delta est réparti en terroirs traditionnels  pastoraux (Leyde) aujourd’hui encore  de référence  disposant de pistes d’accès « personnels »aux zones de transhumance  (Sonkali, karéri, Mema, Sahel)  et de retour  aux bourgoutières. Les troupeaux portent plus souvent les noms des terroirs.

Les troupeaux du cercle de Ténenkou se composent aujourd’hui de 9 groupements d’éleveurs  têtes de proue au cours de la transhumance. Il s’agit des Jafaraaji (commune de Diafarabé), Sewngo (commune de Diaka), Cubbi (commune deTénenkou), Caneeji (commune de Ouro – Guiré), Teeti (commune de Diondiori), komongallu (commune de Diondiori), Cooki Naaso (commune de Diondiori), Cori (commune de Toguéré Coumbé) et  Hoore Nay – Ardo (commune de Toguéré Coumbé).

Il faut retenir que ni la Diina de Sékou Amadou, ni la période coloniale, ni les différentes administrations du Mali n’ont bouleversé les paramètres majeurs de la transhumance. Les mauvais souvenirs de morts d’hommes et d’enlèvement d’animaux au cours de la rébellion des années 1990 – 94 restent vivaces dans la mémoire des uns et des autres : 41 morts et 25 blessés, quelque 8 668 bovins, 6 776 ovins/caprins et 8 armes volées, 7 boutiques pillées, le tout pour une valeur estimée à1 440 611 500 F CFA (un milliard quatre cent quarante millions six cent onze mille cinq cent francs CFA)et aucune indemnisation malgré l’adoption et la promulgation d’une loi d’indemnisation. Ils Invitent les autorités maliennes à engager des négociations avec leurs homologues mauritaniens pour la sécurisation des animaux en territoire mauritanien et demandent aux  éleveurs à progresser en groupes et à séjourner sur les gîtes d’étapes en grappes.

Amadou Camara

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