Ce sont les propos de Mahamat Saleh Annadif, le nouveau patron de la Minusma, tenus mardi 26 janvier à la faveur de sa toute première prise de contact avec les hommes de médias.
Après avoir été reçu par les plus hautes autorités de notre pays, à commencer par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en passant par le PM, Modibo Kéita, le ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop et le chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé, Mahamat Saleh Annadif a souhaité interagir avec la presse sur le sujet qui nous préoccupe tous, le retour de la paix au Mali.
Ce Tchadien bon teint a été porté à la tête de la mission onusienne dans notre pays le 23 décembre, remplaçant un autre Africain, le Tunisien Mongi Hamdi, qui a fait ce qu’il pouvait pour la stabilisation du Mali.
Arrivé dans notre pays le 15 janvier, le Représentant spécial de Ban Ki Moon au Mali a un agenda déjà chargé, car il revient d’Alger où il a pris part à la réunion de consultation sur le processus de mise en route de l’accord du 15 Mai. Pour la circonstance, Mahamat Saleh Annadif était accompagné de ses collègues Mbaranga Gasarabwé, Représentante spéciale adjointe, Coordinatrice de l’Action humanitaire, le Représentant spécial adjoint, chargé des Affaires politiques, Koen Davidse, le Chef de la police de la Minusma, Christophe Monbelli-Valoire et le Général Hervé Gomart, Chef d’état major de la Force de la Minusma.
Le représentant spécial de l’ONU au Mali a, dans ses propos liminaires, présenté ses meilleurs vœux 2016 à la presse ainsi qu’à tous les Maliens, et campé le contexte de la rencontre. «Je suis parmi vous car j’ai estimé qu’il était nécessaire de vous rencontrer à la Maison de la Presse et également d’interagir sur l’actualité qui nous préoccupe au Mali. Vous le savez tous, la Minusma est présente au Mali depuis 2013.
Un certain nombre de choses ont été faites, qui font qu’aujourd’hui nous nous retrouvons dans un Mali qui est loin d’être celui de 2012. C’est l’effort de toute la communauté internationale, l’effort des Maliens, et, surtout, de vous les journalistes, qui accompagnez le processus qui doit avoir pour finalité la paix, la stabilité, dans ce pays qui vous est cher, dans ses principes régaliens, à savoir sa souveraineté, son unité, son intégrité territoriale».
Au cours de la rencontre, Mahamat Saleh Annadif et ses collègues se sont prêtés à apporter des éclairages sur plusieurs sujets relatifs à leur présence au Mali dans le cadre de sa stabilisation. Le chef de la Minusma a indiqué que la rencontre des 17 et 18 janvier à laquelle il a pris part à Alger était une rencontre de consultation entre tous les acteurs de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.
Il a salué les conclusions de ces travaux qui, selon lui, ont été positifs. «Cette rencontre nous a offert une vision qui s’est constatée dans les faits, à savoir le camp de la paix contre le camp des terroristes. A Alger, une prédisposition a fait que toute la partie malienne se trouvait d’un côté, derrière le drapeau malien. On n’a pas vu de groupe dire non, nous ne voulons pas», a déclaré Mahamat Saleh Annadif.
Avant d’ajouter, «je peux vous assurer que nous avons suffisamment avancé à Alger». En ce qui concerne les rapports de la Minusma avec la population malienne, il a rappelé que la mission onusienne est présente au Mali dans le cadre du retour de la paix. Sur des questions comme celles relatives à la sécurisation et à la persistance des attaques, ainsi que la présence de l’administration malienne à Kidal, les responsables de la Minusma ont indiqué que leurs forces patrouillaient avec les FAMA et que le reste n’était qu’une question de jours, le retour en arrière n’étant plus possible.
«Là où nos forces sont présentes, il n’y a pas de terroristes», a déclaré le chef de la Minusma. Parlant d’un éventuel prochain changement de mandat de la mission, prévu pour juin prochain, Mahamat Saleh Annadif dira que la mission de la Minusma est de combattre tous ceux qui mettent la vie en danger au Mali, y compris les terroristes. Il s’est dit convaincu que les éléments en sa disposition lui permettent d’être satisfait, car chacun joue son rôle dans le dénouement de la crise au Mali. Il a conclu ses propos en rappelant sa disponibilité totale à échanger avec tous ceux qui veulent s’informer auprès de lui.
Mohamed Naman Keita
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