Lors des travaux de la 32e session ordinaire du Comité de suivi de l’accord (CSA), le président dudit comité a dénoncé la décision réglementaire prise par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) concernant Kidal, et interpelé l’auteur à ne plus prendre de telle initiative. Une vocation tardive. Puisque l’opinion observe que le président du CSA se découvre un peu sur le tard.
Les travaux de la 32e session ordinaire du Comité de suivi de l’accord ont eu lieu lundi à Bamako. Organe chargé du suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, les participants se sont focalisés sur des sujets relatifs à la bonne mise en œuvre de l’accord. Voulant se rattraper, le président du CSA, Ahmed Boutche, a profité de l’occasion pour se prononcer sur la décision prise par la CMA, visant à réglementer un certain nombre de secteurs de la vie publique. Une décision qui, en plus de dépasser la compétence du président de la CMA, viole le contenu de l’Accord pour la paix.
Selon le président du comité, cette décision constitue une violation flagrante de l’Accord pour la paix et la réconciliation et une atteinte aux prérogatives régaliennes du gouvernement de la République du Mali. Ce sont des prérogatives qui relèvent d’abord et avant tout, si elle devait être prises, du gouverneur qui se trouve à Kidal. Nous considérons donc que ces mesures à caractère réglementaire indument prises par le président de la CMA sont nulles et de nul effet, et le président de CMA est interpelé à ne plus avoir à prendre de pareilles initiatives », a indiqué M. Boutache.
Le président du CSA semble de ce fait afficher plus de volonté et de détermination. Mais le hic est qu’il se découvre un peu sur le tard. Les acteurs de l’accord du côté des groupes armés sont toujours dans leur posture de rebelles. Les rues de Kidal sont toujours arpentées par les drapeaux imaginaires de l’Azawad. Pire, la place de l’indépendance de la République est bâtie d’un monument de souvenir de la bataille du 12 janvier 2012. Les faits se passent sous l’œil vigilant de la communauté internationale. Cette passivité des acteurs de l’Accord et le gouvernement du Mali a poussé les rebelles à prendre une telle décision.
Zan Diarra