Composition du comité de suivi : sous-commissions : Dans la douleur

Depuis la signature du parachèvement de l’Accord de paix et de réconciliation nationale le 20 juin 2015, la médiation internationale n’a pas chômé. Pour preuve, au lendemain de cette signature par la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), les différents acteurs se sont réunis pour rédiger les statuts et règlement intérieur du Comité de suivi pour l’application stricte de l’accord sur le terrain.

Après cette phase, les différentes parties devraient désigner aussi leurs représentants dans ledit comité. Si du côté des autres parties aucun ne s’était présenté pour la désignation de ses membres, tel ne fut pas le cas de la CMA dont chacun des responsables voulait faire partie de ce comité qui, selon eux, sera une boîte à sous. Ce qui prouve que ceux-ci ne viendront au comité pas pour travailler mais pour bénéficier de certains privilèges en tant que membres.

Après plusieurs semaines de blocage, c’est le lundi 27 juillet dernier qu’avait débuté une nouvelle consultation au Mali pour finaliser la composition du Comité de suivi des accords de paix et de réconciliation d’Alger. Mercredi dernier les travaux de la deuxième session ont pris fin. Les discussions ont permis d’adopter le règlement intérieur.

Selon des participants, les discussions ont parfois été houleuses. Premier point de mésentente : comment intégrer dans le Comité de suivi les groupes qui ont pris part aux négociations au sein de la CMA, mais en ont été écartés après avoir décidé seuls de signer les accords d’Alger dès le 15 mai, indépendamment de la CMA ?

Car selon cet accord, trois parties disposent d’une dizaine de représentants au sein du Comité de suivi : la Coordination des mouvements de l’Azawad, la plateforme des mouvements pro-Mali et le gouvernement. Mais rien n’est prévu pour les mouvements indépendants.

Or, du côté de la CMA, pas question d’attribuer aux signataires du 15 mai un seul siège de représentant. Face à ce vide juridique et reconnu par la médiation, la CMA reproche aux mouvements signataires de l’accord le 15 mai 2015 qu’ils ont répondu à un besoin politique et à ce sujet, il faudra donc une réponse politique.

Voilà en tout cas qui surprend peu les fins connaisseurs du dossier pour qui ces blocages étaient prévisibles car les mouvements sont très hétérogènes, ce qui fait craindre à certains des retards dans tout le processus. Pour parvenir à un consensus, des rencontres informelles se sont tenues et ont abouti à la désignation par chaque partie de la liste de ses représentants titulaires et suppléants. Ce qui a été le cas aussi pour les quatre (04) sous-commissions.

Avec cet accouchement dans la douleur, on peut dire sans risque de se tromper que la mise en application de l’Accord de paix et de réconciliation nationale sera aussi dure que les négociations à Alger et la mise en place des membres du Comité de suivi.

Youssouf Sangaré

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