L’association malienne pour la sauvegarde de la culture Bellah (A.MA.S.C.B IKEWAN) a animé mercredi 12 juillet une conférence de presse au carrefour des jeunes. Objectif : informer l’opinion nationale et internationale de l’appartenance de la communauté Bellah du Mali à l’Organisation des nations et peuples non représentés (UNPO). La conférence de presse était animée par le président de l’association, Sbeyti Ag Akado.
L’association malienne pour la sauvegarde de la culture Bellah Ikewan s’est engagée depuis sa création, le 3 août 2013, à faire connaître le peuple Bellah du Mali en Afrique et dans le reste du monde, à lutter pour qu’il recouvre tous ses droits sur la terre malienne, terre de ses ancêtres. C’est ainsi que la démarche sur le plan international a porté ses fruits. Depuis le 28 juin 2017, l’assemblée générale de l’Organisation des nations et peuples non représentés (UNPO), tenue à Edinbourg en Ecosse, a officiellement reconnu le peuple Bellah comme membre de ladite organisation.
Le président de l’association, Sbeyti Ag Akado, a rendu un vibrant hommage aux principaux acteurs pour la cause des Bellah au cours de la conférence de presse organisée pour la circonstance. «Nos remerciements s’adressent à Biram Da ABEID, président de IRA Mauritanie qui nous a guidés et soutenus dans cette quête de reconnaissance. Nous remercions chaleureusement tous les frères, les associations et sympathisants qui nous ont encouragés et soutenus financièrement dans cet exercice. Mention spéciale à Ami Wassidiè Traoré, la grande Diva et Amazone du peuple Bellah, pour tout ce qu’elle fait en faveur du Mali», a témoigné M. Ag Akado.
Il a ensuite rappelé qu’ils sont un peuple de Noirs formés par une union forcée entre des populations autochtones (agressées, asservies ou dominées par les peuples étrangers arabo-berbères) et des Noirs vaincus (vendus ou volés, produits des guerres fratricides entre Noirs pendant plus de 4 siècles). Selon lui, la certitude la plus partagée est le caractère transversal de la communauté Bellah, qui fait d’elle un creuset social et culturel dans lequel peuvent se reconnaître la quasi-totalité des communautés du Mali.
M. Ag Akado a par ailleurs souligné que les Bellah ne sont ni des Touaregs ou Tamasheqs, ni des Songhoïs, des Peulhs ou des Bambaras, des Bobos ou des Dogons. «Ils sont tous ceux-ci à la fois, mais ont assez de spécificités et de particularités qui les identifient différemment des autres communautés du Mali. La lutte du peuple Bellah n’est menée contre qui que ce soit. Elle vise à sauvegarder son identité et tous ses droits constamment menacés et violés. Nous avons attendu en vain la main de l’Etat, sa protection et sa justice. Nous avons été très souvent écartés, spoliés, ignorés, brimés et humiliés par les pouvoirs publics. Dans ces conditions, notre peuple ne saurait s’attendre à l’aide des PTF lorsque son existence même est niée par les plus hautes autorités du Mali», s’est indigné Ag Akado.
Le peuple Bellah attend impatiemment d’être écouté et entièrement impliqué à travers ses représentants légitimes dans toutes les discussions, négociations, et recherches de solutions pour un Mali du Sud, du centre et du Nord durablement engagé dans la voix de la paix et du développement, a affirmé M. Ag Akado. Il exhorte l’Etat à s’investir définitivement dans toutes ses missions régaliennes de sécurité, de protection des populations, de développement, de justice, d’équité, de veille et d’anticipation pour préserver le vivre ensemble au Mali. La communauté Bellah rêve de voir un jour l’Etat du Mali tourner définitivement la page des réformes imposées par des prises d’armes soutenues par l’agence d’une communauté internationale partisane.
Gabriel TIENOU