Commission vérité-justice et réconciliation : Plus de 3000 dépositions enregistrées

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Le président de la Commission vérité-justice et réconciliation (Cvjr),  Ousmane Oumarou Sidibé, était l’invité du Forum de la presse, le jeudi 13 avril, à la Maison de la presse. Avec lui, il a été question de la compréhension du mandat de la Cvjr et des actions menées dans le cadre de la mise en œuvre de ce mandat. Le débat était dirigé par Alexis Kalambry du journal les Echos, Abdramane Keïta du journal Le Témoin et Chahana Takiyu du journal 22 Septembre.

Peut-on concilier justice et réconciliation ? Le président de la Commission vérité, justice et réconciliation, Ousmane Oumarou Sidibé, répond par l’affirmative.  «La réconciliation est quelque part un résultat de la justice. La Cvjr fait une justice réparatrice. Cette justice réparatrice, lorsqu’elle est faite, lorsque que les victimes sont satisfaites, cela ouvre le chemin de la réconciliation. Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice», a-t-il déclaré.

Et Ousmane Oumarou Sidibé d’expliquer que la vérité pour la Cvjr, c’est d’abord dire ce qui s’est passé depuis 1960 jusqu’à nos jours. Il a indiqué que le mandat de la Cvjr, en réalité, c’est le traitement du passé, c’est-à-dire toutes les crises que le Mali a connues depuis l’indépendance à nos jours. M. Sidibé a fait savoir que l’ensemble de ces crises sont accompagnées par de graves violations des droits de l’homme et ont creusé le fossé entre le citoyen et l’Etat. Il a souligné que la Cvjr, c’est d’abord dire qu’est-ce qui s’est passé pendant tout ce temps.

 

Concernant la justice, l’invité du jour dira que la Cvjr ne juge pas les auteurs pour établir leur culpabilité et condamner des personnes. «Ce que nous faisons, c’est ce qu’on appelle justice réparatrice. Nous voulons une réparation symbolique, mémorielle, mais aussi une réparation matérielle pour compenser les pertes que les victimes ont subies. La réconciliation, c’est une conséquence de tout ça. La réconciliation pour nous, c’est une résultante de tout ce travail», a-t-il expliqué.

 

Par ailleurs, Ousmane Oumarou Sidibé a rappelé que le mandat de la Cvjr  ne concerne pas seulement les rébellions, mais toutes les différentes crises politiques et toutes les graves violations des droits de l’homme. Avant d’ajouter que la Cvjr fait un travail d’étape. À l’en croire, la porte d’entrée de la Cvjr est ses antennes régionales où les victimes font leurs dépositions. Selon lui, toutes les antennes régionales ont été ouvertes depuis le 3 janvier et ont reçu, de cette date à nos jours, plus de 3000 dépositions des victimes. Parmi ces 3000 dépositions, M. Sidibé a dit en dénombrer une centaine de personnes identifiées dans un besoin urgent d’accompagnement psychologique et médical.

 

Il a également rappelé que pour le moment, la Cvjr a une antenne régionale à Bamako qui couvre le district de Bamako, les régions de Kayes et Koulikoro. Celle de Tombouctou couvre les régions de Tombouctou et Taoudéni. Il y a une antenne à Gao qui couvre les régions de Gao et Ménaka, et celle qui couvre la région de Kidal.

 

Il faut noter que suite à la crise multiforme que le Mali connaît depuis 2012, la Commission vérité, justice et réconciliation (Cvjr) a été mise en place par les autorités, avec pour mission de contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques sur toute l’étendue du territoire national.

 

Diango COULIBALY

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