Au 21 janvier 2019, la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr) a enregistré 10.999 dépositions faites par les victimes des différentes crises de 1960 à nos jours.
Le président de la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr), Ousmane O. Sidibé, était face à la presse, le jeudi 24 janvier, à la Maison de la presse, pour présenter le bilan de 3 ans d’activités de la structure. Ce bilan porte sur trois thématiques majeures d’intervention de la Cvjr : la recherche de la vérité, la politique nationale de réparation et le partenariat.
Pour la recherche de la vérité, selon son président, la Cvjr, pour être plus proche des victimes potentielles, a créé des antennes dans toutes les régions directement affectées par les crises et un bureau. Il a rappelé que l’identification et le recensement des victimes ont débuté en janvier 2017 sur toute l’étendue du territoire, hormis la région de Kidal qui a ouvert son antenne récemment le 18 décembre 2018, et a commencé à recevoir des dépositions dès le 24 décembre.
Le président de la Cvjr dira que les victimes se sont en général personnellement déplacées vers les antennes régionales afin de procéder à leurs dépositions. À l’en croire, au 21 janvier 2019, en tout 10.999 victimes ont fait des dépositions au niveau des antennes et bureaux et auprès des équipes mobiles.
En ce qui concerne la politique de réparation, Ousmane O. Sidibé a indiqué qu’à l’issue de sa mission, la Cvjr soumettra au gouvernement un projet de loi sur la réparation des victimes des crises et conflits que le pays a connus depuis son indépendance en 1960. Selon lui, la notion de réparation va au-delà de l’indemnisation financière et comprendra aussi des mesures aptes à aider les victimes à refaire leur vie dans la dignité, notamment des prises en charge médicale et psychologique, la réinsertion socio-professionnelle ou bien des mesures symboliques et de satisfaction.
M. Sidibé a ajouté que ce projet de loi fait partie de la politique de réparation dont l’élaboration a été entamée en avril 2018. Son élaboration, dit-il, nécessite une démarche inclusive et participative intégrant les principaux acteurs mais également les bénéficiaires.
Le président de la Cvjr a par ailleurs souligné que, pour l’accompagnement psychologique, l’expert psychologue de sa structure a dispensé des entretiens individuels à 122 victimes, en majorité des femmes, présentant des traumatismes. À l’en croire, un certain nombre de facteurs expliquent le faible taux de prise en charge ou de fréquentation des structures sanitaires par les victimes détentrices du récépissé de l’Anam. Il a cité l’accès aux médicaments de spécialité à payer par des patients démunis, les plateaux techniques qui ne répondent pas aux besoins de certaines victimes, notamment, en orthopédie et psychiatrie, et le problème de transport et séjour dans les centres urbains.
Enfin, concernant le partenariat, Ousmane O. Sidibé a indiqué que les actions dans ce domaine ont été menées grâce au soutien technique et financier des partenaires de la commission, chacun dans son domaine d’intervention. Il s’agit de : la GIZ, Avocats sans frontières Canada, Onu-Femmes, la Minusma et l’Unicef.
Diango COULIBALY