Comité de suivi de l’accord : Plateforme et CMA suspendent leur participation

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Sidi Brahim Ould Sidatte de la CMA (gauche) et Moulaye Ahmed Ould Moulaye Rigani de la Plateforme (droite), dans les locaux de la Minusma à Tombouctou, lors de l’élaboration du document commun sur la région de Taoudéni. (photo archives à titre illusratif) © RFI/David Baché

La Plateforme et la CMA, en conférence de presse le lundi dernier au cabinet de Me Harouna Toureh, ont annoncé la suspension de leur participation au Comité de suivi de l’accord (CSA).

 

L’accord pour la paix et la réconciliation a du plomb dans l’aile. Le 23 mai, la Plateforme et la Coordination des mouvements armés (CMA), tel un couperet qui tombe, ont annoncé la suspension de leur participation au CSA, organe essentiel de la mise en œuvre de l’accord. Motif invoqué : l’Etat freine des quatre fers et la communauté refuse de jouer son rôle d’arbitre.

Selon Me Harouna Touré, “seul le gouvernement traîne les pieds, mais il doit comprendre qu’il y a une urgence dans la mise en œuvre”. Et de réclamer l’installation rapide des institutions intérimaires, ce qui permettra, selon lui, d’assurer la sécurité au nord.

“Nous avons également attiré l’attention de la communauté internationale, mais elle n’apparaît pas alors que l’article 60 de l’accord lui donne, à travers le CSA, un pouvoir d’impulsion, de coordination, de suivi, de contrôle et de supervision”, a relevé le porte-parole de la Plateforme.

La Plateforme et la CMA ont souligné les difficultés de la mise en œuvre de l’accord et demandé à l’Etat de jouer sa partition. “Nous ne demandons rien que l’application de l’accord. Nous avons tenté de mettre en œuvre l’accord pour la paix, on a été confrontés à des difficultés”, a ajouté Me Toureh.

Moulaye Hamed Ould Moulaye du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) a déclaré que plusieurs accords ont été signés sans effet majeur. “La raison fondamentale qui a fait que ces accords n’ont pas abouti est que l’on s’intéressait uniquement aux questions sécuritaires. On se préoccupait de désarmer les combattants en ignorant tous les autres aspects liés à l’accord. Quelques années après le même problème revenait”.

La Plateforme et la CMA ont regretté les ingérences du ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, dans la vie des mouvements.

La rencontre était présidée par le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh, en présence de son homologue du MAA, Moulaye Hamed Ould Moulaye, du secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, et du représentant de la CMA, Mohamed Ag Aharib.

Zié Mamadou Koné

Stagiaire

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