Comité de suivi de l’accord : Nouveau blocage !

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Comité de suivi de l’accord

Les travaux de la 24ème session ordinaire du Comité de suivi de l’accord (CSA) qui devraient se tenir les 12 et 13 février 2018 ont été reportés à une date ultérieure. Et pour cause, les parties maliennes(le gouvernement, la Plateforme et la CMA) à l’Accord n’arrivent pas, jusqu’à présent, à accorder leurs violons. Elles travaillent encore sur la faisabilité du chronogramme établi lors de la précédente session du CSA. Ce chronogramme prévoit l’installation du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) de Tombouctou et de Kidal du 20 janvier au 15 mars 2018. Avec ce report sine die et d’autres problèmes qui assaillent le Comité de suivi de l’accord (CSA), organe chargé de la mise en œuvre de l’accord, on assiste à un blocage qui a des conséquences fâcheuses sur le processus de paix au Mali.

Le message est clair : les parties maliennes (le gouvernement, la Plateforme et la CMA) n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour l’installation du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) de Tombouctou et de Kidal qui pourtant devrait l’être depuis belle lurette. Outre cette divergence au sein du CSA, l’organe est également confronté à d’autres problèmes dont la représentativité en son sein.

Lors de la session dernière, les femmes exigeaient leur adhésion au sein du CSA. « Nous avons demandé la recomposition du CSA et de ses sous-comités en vu de les rendre conforme aux dispositions de la loi de 2015 », avait déclaré Fatima Maïga, présidente du Collectif des femmes leaders. En outre, le cantonnement et le désarmement des groupes armés ne sont pas toujours effectifs. Or quelques sites sont déjà fin prêts pour accueillir les groupes qui accepteront le désarmement et le cantonnement. Selon notre source, la Communauté internationale tarde à apporter son concours financier surtout pour la mise en œuvre des activités et même le fonctionnement du CSA, dont les membres traînent plusieurs mois d’arriérés d’indemnité.

« La question d’inclusivité reste posée au CSA. Les autorités ont donné une certaine promesse par rapport à la prise en compte de cette question d’inclusivité, malheureusement ça n’a pas marché. Je crois qu’elles ne sont pas prêtes à résoudre cette question. Les groupes armés en occurrence la Coordination des mouvements de l’azawad (Cma) est encore confrontée au problème du désarmement », a déclaré le président de la communauté malienne des Bellah, Sbeïty Ag Akado, membre de la CMFPR (Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistances).

Selon lui, la CMA ne veut pas déposer ses armes lourdes. Pour lui, certains bandits armés ne veulent pas voir le processus finir car ils bénéficient des avantages de la République. « Nos autorités le savent, elles aussi, elles ne sont pas pressées. Il y’a des hommes qui se sucrent dans cette histoire…Qui bloque l’accord ? Ce n’est pas nous les citoyens maliens. Depuis trois ans ils sont là dessus. Qu’est ce qu’ils ont réalisé ? Rien. La situation s’est aggravée », a-t-il martelé.

A l’en croire, l’Accord n’est pas applicable dans la forme. Rappelons que le Conseil de sécurité de l’ONU avait insisté sur le respect de ce nouveau calendrier faute de quoi les parties risqueraient d’être sanctionnées conformément à la Résolution 2374. Laquelle prévoit des sanctions ciblées contre « ceux qui dressent des obstacles » à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation dans ce pays. Ces sanctions vont de l’interdiction de voyage au gel des avoirs des individus et des entités identifiés.

Dans son dernier rapport trimestriel, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, faisait savoir que le processus de paix n’a guère donné de résultats tangibles. « Plus de deux ans et demi après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, nombre de ses dispositions, outre des processus importants de réforme institutionnelle, n’ont été que partiellement appliqués. Ces derniers sont toutefois essentiels pour la consolidation d’un État-nation malien pacifique et résilient, dont nul n’est exclu, des progrès tangibles dans le processus de paix étant le seul moyen de parvenir à une stabilité durable au Mali et dans la région», a-t-il dit.

Aguibou Sogodogo

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