Comité de suivi de l’accord : La sempiternelle question de la représentation

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Après 7 rencontres formelles, la communauté internationale et le gouvernement cherchent encore par tous les moyens à convaincre les groupes signataires de la nécessité de lâcher du lest sur ce point.

La septième session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali (CSA) doit en principe clore ses travaux aujourd’hui au Centre international de conférence de Bamako où ils ont démarré hier sous la présidence du diplomate algérien, Ahmed Boutach. Les diplomates siégeant au nom de la communauté internationale, les représentants du gouvernement et des groupes armés étaient tous présents à l’ouverture des travaux.

Cette session du CSA se tient quelques jours après la visite des membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces hauts diplomates onusiens ont touché du doigt les réalités du terrain en se rendant à Mopti et à Tombouctou et en rencontrant tous les acteurs du processus de paix. Ils se sont dits suffisamment renseignés pour prendre les décisions propres à aider au bon déroulement du processus de paix.

L’ordre du jour initial de cette 7è session du CSA comprenait l’examen des rapports des différents sous-comités sur les questions de défense et de sécurité, le développement socio-économique et culturel, la réconciliation, la justice et les questions humanitaires, la poursuite de l’examen des questions organisationnelles en suspens en lien avec la composition du CSA.

Mais il faut dire que les lignes sont difficiles à faire bouger dans ce genre de structures tant les intérêts stratégiques des différents partenaires sont importants et souvent divergents. Selon un membre du CSA, l’épineuse question de la représentativité continue encore à dominer les débats. Comme lors de la toute première session. Après 7 rencontres formelles, la communauté internationale et le gouvernement cherchent par tous les moyens à convaincre les groupes signataires de la nécessité de lâcher du lest sur ce point. Mais les leaders des mouvements semblent attacher un prix très (trop ?) élevé au quota des représentants accordé à chaque entité armée.

Durant les deux jours que durera la rencontre actuelle, la médiation va s’employer à mettre tout le monde d’accord pour permettre au CSA d’entamer le travail pour lequel il est créé, c’est-à-dire le suivi de la mise en œuvre de l’accord de paix. Tout le monde est d’avis aujourd’hui que l’accélération de la mise en œuvre de l’accord est une nécessité vitale car les ennemis de la paix sont à l’œuvre, sans relâche, multipliant les actes terroristes pour faire douter de la viabilité de l’entente entre le gouvernement et les groupes armés.

Comment financer les activités du CSA ? A cette question également, il faut des réponses sûres. La communauté internationale s’était déclarée prête à mettre la main à la poche. L’Etat malien aussi. Mais pour ce faire, il y a des préalables à remplir, notamment la composition précise de l’entité et ses modalités de fonctionnement. Ces éléments permettront de quantifier les besoins et de préciser les sources de financement.

A l’ouverture de la session, le président du comité a noté la bonne disposition des toutes les parties à aller vers la paix. La difficulté réside dans le chemin qu’il faut emprunter pour y arriver, au delà des professions de foi. Un diplomate membre du comité révèle d’autres difficultés : « le cantonnement doit-il précéder la réintégration des ex combattants ? ». Selon lui, cette question promet des débats intenses au sein du comité. Mais nous n’y sommes pas encore, tempère-t-il. De son point de vue, il faut d’abord se mettre d’accord sur le nombre et la qualité des membres du CSA pour que le travail puisse atteindre sa vitesse de croisière.

La présente session permettra-t-elle enfin de trouver une solution au problème de la représentation au sein du CSA ? La réponse sera donnée cet après-midi lors de la conférence de presse clôturant la rencontre.

A. M. CISSE

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