Comité de suivi de l’accord : La médiation tente de dédramatiser la menace de la CMA et de la Plateforme

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Des membres de la CMA et de la Plate-formeLes travaux de la 4ème réunion du Comité de suivi de l’Accord d’Alger ont débuté hier à Bamako. Mais la veille mardi dans un communiqué, la CMA et la Plateforme ont annoncé leur retrait des travaux des sous-commissions thématiques.

Les travaux d’hier devraient permettre entre autres « l’adoption du chronogramme de mise en œuvre de l’accord et de son budget, la cessation effective et définitive des hostilités et les voies et moyens qu’il faut pour activer le fonctionnement de la sécurité sur le terrain ».

Les travaux de ce Comité de suivi avaient été suspendus plusieurs semaines après les affrontements meurtriers survenus en août entre les groupes armés de la Plate-forme et ceux de la CMA dans la localité d’Anefis. La réunion de Bamako intervient en effet après une rencontre tripartite tenue lundi à Anefis. Elle a réuni le gouvernement, la CMA et Plate-forme.

La 4ème réunion du Comité de suivi se poursuit alors que mardi dans un communiqué conjoint, la Plateforme et la CMA avaient décidé de suspendre leur participation aux travaux des sous-commissions thématiques de ce Comité. Les deux groupes armés dénoncent « l’intrusion de nouveaux acteurs dans le processus de mise en œuvre de l’accord ».

Pour le porte-parole de CMA, qui s’exprime au nom des deux mouvements, la médiation doit résoudre d’abord le débat sur l’article 10 du règlement intérieur, relatif à la représentativité des membres devant siéger au sein du Comité de suivi. Joint au téléphone par nos confrères de Studio Tamani,Almou Ag Mohamed a déclaré que « si à chaque étape il faut faire monter de nouvelles personnes dans le bateau, pour continuer, cela ne peut pas continuer… »

La médiation explique de son côté qu’il ne s’agit pas de nouvelles personnes, mais d’éléments ayant signé l’accord de paix du 15 mai 2015.

« Nous, au niveau de la CMA et de la plate-forme, nous reconnaissons trois parties à l’accord : le gouvernement, la plate-forme et la CMA. Nous ne ne reconnaissons aucune autre partie. C’est de cela qu’il a été question avant la rédaction du communiqué d’hier. Peu-être que chacun a sa vision et sa réponse à cette question. Mais nous, à notre niveau, et de part notre compréhension, c’est comme cela et rien d’autre ».

Malgré cette suspension aux travaux des sous-commissions, la réunion du Comité de suivi a débuté hier. S’agit-il d’un paradoxe ?

« Non ! Parce qu’au niveau du Comité de suivi, il n’y a pas ce problème. Cette partie dont la médiation parle n’est pas représentée au niveau du Comité de suivi. Et pourquoi une partie qui n’est pas représentée au niveau du Comité de suivi va être représentée au niveau des sous-commissions ? Pourquoi ? »

La médiation tente de dédramatiser le problème. Selon elle, « ce communiqué ne doit pas empêcher le comité de suivi de se réunir ». La réflexion est en cours, explique-t-elle, pour « résoudre définitivement la question de la représentativité » des parties au sein du Comité de suivi.

Le représentant spécial de l’Union africaine dans le processus de paix Pierre Buyoya  souligne que « c’est l’éternelle question, en réalité, de la composition du Comité de suivi. D’abord je constate que c’était un communiqué conjoint CMA-Plate-forme. Chose assez rare. Cela signifie, peut-être, que le climat est assaini entre les deux groupes. Si le climat est assaini, je pense que cela est un débout pour résoudre le problème de la composition des sous-commissions. Pour nous, les parties prenantes au processus c’était le gouvernement, la CMA et la plate-forme. Nous allons commencer à discuter avec ceux-là, et nous espérons que cette fois-ci ce sera possible, pendant que nous résolvions le problème des autres. Les autres c’est notamment ceux-là qui ont signé l’accord de paix le 15 mai 2015, mais qui sont un peu contestés par les autres. C’est une question que nous allons laisser en suspens, que nous allons continuer à résoudre. Mais nous pensons que cela ne devrait pas nous empêcher de tenir la réunion du Comité de suivi et de prendre certaines décisions ».

Avec Studio Tamani

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    Est-il normal que les acteurs de COMPIS 15, ayant signé l’accord de Bamako du 15 MAI 2015, puissent participer aux sous-commissions et même au comité de suivi de l’accord ?

    OUI, car ce sont des membres des forces vives Maliennes et de la société civile s’ils ne peuvent être considérés autrement.

    Comme vous le savez, la CPA fait partie de la CMA jusqu’à la signature de cet accord, c’est après qu’une tentative d’exclusion de certains de ses membres (qui ont crée une deuxième branche de CPA) s’est opérée à cause du fait qu’ils ont signé l’accord de Bamako.

    La même tentative d’exclusion de la CMA a frappé un autre acteur, FPR2, de COMPIS 15, qui a aussi signé l’accord le 15 Mai 2015.

    Au vu de l’accord, une telle exclusion ne doit pas être prise en compte car au moment de la signature historique, du 15 Mai 2015, ces acteurs faisaient partie de la CMA.

    D’autres acteurs de COMPIS 15, FPR3 et MPA, faisaient partie de la plateforme. Ils n’ont pas signé l’accord mais la plateforme l’a signé, donc, ils doivent aussi être pris en compte.

    Tout en militant dans COMPIS 15, s’ils le souhaitent, ces acteurs doivent être reclassés dans leurs regroupements d’origine (CMA et Plateforme).

    Même les événements graves de violation de cessez-le-feu (à Anefis, …) qui ont généré des morts et bloqué le démarrage de l’accord pendant un long moment ont pu trouver une issue à plus forte raison l’intégration dans les regroupements d’origine de ces acteurs de COMPIS 15.

    Ces derniers utilisent une démarche démocratique en se regroupant sous forme d’un regroupement, le COMPIS 15, pour défendre leur cas.

    Il est à noter aussi que ces acteurs pourront aussi intervenir comme éléments de la société civile ou éléments des forces vives de la nation si ces regroupements ne veulent pas les réintégrer.

    De toute façon, leur intégration dans le comité de suivi de l’accord et leur réintégration dans les sous-commissions sont indispensables car l’accord de Bamako EXIGE la participation des parties prenantes mais aussi de toutes les forces vives (société civile, partis politiques, …) de la nation.

    En cas de blocage pour la constitution du comité de suivi de l’accord, il serait judicieux, comme je l’ai déjà proposé sous forme de lettre ouverte en ligne, de créer un comité TEMPORAIRE.

    Engageons-nous, TOUS/TOUTES, dans le sens de la participation de TOUTES les Maliennes et TOUS les Maliens, indépendamment des bords politiques et des regroupements armés Maliens, à la mise en oeuvre et au suivi de l’accord de Bamako.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    E-mail: anasser.ag-rhissa@orange.fr
    TEL 00223 78 73 14 61

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