Après deux jours de violents combats entre le Gatia et le HCUA, deux groupes signataires de l’accord de paix, un calme relatif régnait le samedi 23 juillet à Kidal. Selon un bilan provisoire, plus de vingt personnes y ont perdu la vie. La situation créée par ces affrontements, indique le gouvernement malien, constitue une menace grave pour la mise en œuvre des accords de paix notamment pour la mise en place rapide des autorités intérimaires. Cela constitue, en effet, un nouveau canif dans l’accord pour la paix et réconciliation issue des pourparlers d’Alger. Un accord qui, une année après sa signature, est toujours dans l’impasse.
A Kidal, l’installation des autorités intérimaires, un instrument de l’accord de paix, divisent les groupes armés signataires de l’accord de paix qui géraient collégialement la ville. La médiation de Niamey n’a pu empêcher les groupes armés, le Gatia et le HCUA, de s’affronter mortellement. Des combats ensanglantés ont ainsi éclaté entre les deux frères ennemis, du jeudi 21 au vendredi 22 juillet 2013, qui a vu le Gatia quitter la ville au détriment du HCUA. Un bilan provisoire fait état d’une vingtaine de morts. Le samedi 23 juillet, le calme régnait dans la ville sans pour autant dissiper le risque de nouveaux affrontements. Dans un communiqué, L’Etat malien a évoqué « une menace grave pour la mise en œuvre des accords de paix notamment pour la mise en place rapide des autorités intérimaires ». l’ONU, dans un communiqué, a condamné les combats. Il a « déploré cette première violation du cessez-le-feu depuis septembre 2015, qui a eu lieu au moment où les parties signataires progressaient vers l’établissement d’une autorité intérimaire dans les régions du nord. »
Plus d’une année après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la paix tant escompté par les maliens s’éloignent. En plus des combats violents à Kidal, les autorités intérimaires sont aussi rejetées par l’opposition politique malienne et la société civile malienne. Une marche pacifique de la jeunesse de Gao contre l’installation de ces pouvoirs provisoires a été réprimée dans le sang, le mardi 12 juillet passé. Bilan : 3 morts et une quarantaine de blessés. En soutien à la jeunesse de Gao, les jeunes ont manifesté, le jeudi 14 juillet, à Bamako à Tombouctou puis Ségou.
Toutes les parties du territoire malien sont confrontés à l’insécurité résiduelle et au terrorisme. Le lundi 19 juillet, à Nampala, dans la région de Ségou, le camp militaire de l’armée malienne a été attaqué par des terroristes. 17 militaires maliens y perdront la vie. Des morts qui viennent rallonger la longue liste des victimes du terrorisme dans le pays. Après la signature de l’accord, les attaques terroristes ont fait au minimum 400 personnes (civile et militaire) au Mali.
Madiassa Kaba Diakité