Après les attaques contre les touaregs à Kati mercredi, de groupes de jeunes se sont attaquées hier à Bamako et dans plusieurs villes du pays aux édifices publics, brulé des véhicules et bloquer la circulation pour exprimer leur raz-le bol face à la gestion qu’elles jugent « mauvaise » de la nouvelle rébellion. Ainsi, la Cité administrative et la mairie du district ont été prises d’assaut par des badauds. Selon de sources proches des forces de sécurité, les incidents ont fait au moins un mort. Des violences qui ont eu lieu le lendemain du discours à la Nation du président de la République qui avait appelé au calme et la cohésion nationale.
Visiblement, l’appel du président de la République n’a pas été entendu. Disons, elle a même rajouté à la colère des populations de Bamako et de Kati qui dénoncent une mauvaise réponse aux attaques lancées depuis trois semaines par des éléments de l’organisation séparatiste, Mouvement national pour la libération de l’Azawad contre plusieurs localités du nord du pays. Des colères qui sont nourries par des rumeurs de toutes sortes sur le faible équipement des militaires maliens au front, la complicité de certains touaregs résidants à Bamako et surtout les tergiversations des autorités militaires à engager un véritable combat avec les assaillants. Le sentiment de révolte des populations est renforcé par les photos de morts maliens qui circulent dans les téléphones. On a alors décidé de passer ses nerfs sur les édifices publics et la circulation. Dans la matinée, plusieurs axes de la circulation ont été bloqués par des manifestations spontanées alors que l’accès à la ville de Kati était totalement coupé. Les manifestants ont momentanément occupé le deuxième pont après avoir saccagé des dizaines de véhicules et brisé des vitres à la Cité administrative aux environs de 13 heures. Cet édifice a reçu un déluge de pierres de jeunes gens totalement hors d’eux. Un groupe s’est aussi attaqué à la mairie du district où des véhicules ont été saccagés et des bureaux brûlés. Les échauffourées à travers la ville de Bamako ont fait au moins un mort selon les forces de sécurité qui ont du mal à maintenir le calme. Des actions sporadiques ont eu lieu hier jusqu’à la nuit.
Ce qui fait craindre aujourd’hui de nouvelles hostilités à moins que les représentants des manifestants reçus en début d’après-midi par le président de la République comprennent la nécessité de la cohésion nationale en ces périodes très difficile. Les manifestations ont gagné plusieurs localités du pays comme Ségou, Kayes et Kita.
Ben Dao
…..ATT reçoit les épouses des militaires de Kati
Face à l’embrasement de la situation à Kati, Bamako et dans plusieurs autres villes de l’intérieur, le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré a reçu hier à leur demande les épouses des militaires du camp Soudjata Kéïta de Kati. Au cœur des échanges, leur préoccupation par rapport à la crise au nord dont les dernières évolutions ont donné lieu à plusieurs interprétations. Les femmes du camp de Kati étaient venues se rassurer auprès du chef de l’Etat à propos des folles rumeurs qui ont empoisonné l’atmosphère après les attaques d’Aguel Hoc par les bandits armés. Elles ont signifié au président de la République leurs inquiétudes quant à l’ampleur que connait actuellement la situation sur le terrain avec cette multiplication des fronts par les assaillants du désert. Elles voulaient aussi se rassurer des moyens mis à la disposition des forces loyalistes pour faire face à la forfaiture des bandits armés et s’assurer qu’ATT est loin d’être complice des bandits armés. Somme toute des préoccupations qu’elles avaient soulignées au ministre de la Défense et des Anciens combattants, Natié Pléa, venu à leur rencontre le mardi dernier, quand elles avaient voulu marcher sur la présidence de la République.
En retour, ATT les a rassurées de la maitrise de la situation sur le terrain, contrairement à cette campagne d’intoxication relayée par les complices des bandits armés. « Aucune ville du pays n’est tenue par les rebelles », aurait-il précisé avant d’ajouter que le Mali est victime d’une situation qui lui a été imposée. Le Mali ne sera jamais divisé, aurait dit Amadou Toumani Touré. Le chef de l’Etat a appelé ses interlocutrices au calme et à ne pas surtout tomber dans l’amalgame en s’attaquant aux biens des touaregs, arabes….qui se sont inscrits dans l’esprit de la Nation. Pour Amadou Toumani Touré, tous les moyens seront mis à la disposition de l’armée pour qu’elle continue d’assumer sa mission régalienne. ATT a ensuite balayé d’un revers de main les supputations tendant à le rendre complice des rebelles. Autant d’assurance qui ont apaisés les interlocutrices du président de la République lesquelles ont aussitôt après l’audience appelé au calme.
A.D
Cher ATT.Vous avez eu tous le soutien nos voisins de l’Algérie et de la Mauritanie qui nous ont à la limite suppliés de nous joindre à eux dans leur guerre contre AQMI:VOUS AVEZ BIEN REFUSE!Maintenant c’est notre tour de faire la guerre contre MNLAQMI!Ce n’était pas le “sale boulot” des autres seulement voyez-vous?L’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs! 🙁 🙁 🙁
Comments are closed.